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Rétrospective
11 novembre 1918 - 11 novembre 2022, un monde en recomposition ?
11 novembre 1918 - 11 novembre 2022, un monde en recomposition ?

| François-Xavier Esponde 1447 mots

11 novembre 1918 - 11 novembre 2022, un monde en recomposition ?

11 novembre 1918 - 11 novembre 2022 : 104 années séparent ces deux dates de l’histoire.
L’Armistice de 1918 (notre photo de couverture) mettait fin provisoirement à la guerre entre la France et l’Allemagne.
Elle reprendra vingt années plus tard.

Un armistice ou un cessez le feu en 34 articles qui ne se voulait une capitulation mais fut considéré comme telle par les allemands mécontents des conditions imposées par les alliés pour obtenir ce 11 novembre 18 de bon matin la signature de ce cessez le feu.
L’armistice attendra juin 1919 pour entrer dans l’histoire du Traité de Versailles comme date de la fin de la Grande Guerre mondiale de ce passé.

Plus d’un siècle plus tard les contemporains vivent un armistice anniversaire différent des précédents en Europe.
Habitués à la paix sans guerre sur le continent, prenant distance avec l’histoire et le sentiment patriote en chaque  pays depuis ce siècle passé, le déroulé de la confrontation russo-ukrainienne a fait revivre les vieux démons du passé aux franges de l’Europe de l’est, aux portes de l’Orient, et des pays slaves en première ligne en ce temps de guerre.

L’armistice de ce jour anniversaire prend un visage grave et d’anxiété partagée autour des victimes de guerres passées sur le sol de l’ Europe, souvenons nous de ces dix huit millions et demi de victimes franco allemandes de 14-18, puis des suivantes par la Seconde Guerre mondiale.

Le chiffre élevé de morts et de blessés de guerre russes et ukrainiens en cette année s’élève chaque jour et ne semble conduire à l’apaisement des deux parties engagées.
Le temps de la guerre est encore celui de l’escalade en cours, celui d’un cessez le feu voulu par la plupart des opinions publiques qui  ne correspond à celui des ambitions des belligérants.
La capitulation en somme d’une partie sur l’autre ne parait la solution la meilleure.

L’exemple du passé franco allemand ayant nourri la rancoeur entretenue et développée par le cours de la Seconde Guerre mondiale, le dialogue en faveur de la paix, suite à un cessez le feu provisoire comme celui des 36 jours de  1918 prolongé plusieurs fois, jusqu’à son terme en juin 1919, donne un espoir menu somme toute aux acteurs mondiaux du moment.

Gagner la paix deviendra plus difficile que le gain d’un cessez le feu provisoire et nécessaire, avait dit en 1918, Georges Clemenceau.

 Désormais le risque de confrontation nucléaire accentuant la menace et les effets irradiants sur les territoires, les populations et les belligérants eux mêmes, tout un chacun cherche le prétexte providentiel, la voix légitime et autorisée du moment capable de réunir à l’heure d’un cessez le feu compliqué, les acteurs d’une guerre qui maintient la menace et comprend les risques de cet état.

Un siècle plus tard, un nouvel armistice serait-il le bienvenu ? Mais les plus assidus à en découdre ne semblent l’entendre de cette oreille.
La voix des mercenaires en chaque camp nourrit le goût inassouvi de poursuivre le combat.
Les militaires de l’OTAN comme ceux des Armées Nationales mesurent mieux que quiconque le risque incontrôlé d’une escalade sans réserve.

 En cette guerre conventionnelle, l’arrivée des drones, et de missiles venus d’Outre-Atlantique et de nombreux pays du monde produisant de l’armement, de toutes provenances et en chaque camp, modifie le paysage des oppositions. L’internationalisation du conflit rend sa cessation improbable.

Face à cette hostilité tactique, numérique et menée par des automates choisissant les cibles faibles et comptant les dévastations, la nature de la guerre ayant changé la donne, la réponse des diplomates et des auteurs eux mêmes, est commise d’office à corriger la leur  pour quérir un rapport à la paix qui change de visage par la nature même des armements utilisés pour mener la guerre.

Le cessez le feu le plus pressant porterait sur la fin provisoire d’un affrontement russo-ukrainien en cours et promis à durer dans le temps.
Mais les militaires au fait des enjeux de tout armistice, d’un cessez le feu conduisant à la fin des hostilités, soulignent la profondeur des questions sous jacentes du débat à venir pour tous les belligérants engagés.

Il en serait de la défense géographique des territoires, des capacités spatiales d’utiliser des armes satellitaires, et de préserver  au sol et sous les mers les réseaux de communication existant entre les continents de la planète.

A terme de la requalification des espaces politiques et des rayons d’influences de chaque partie, redéfinissant les frontières terrestres, les zones d’influences maritimes et spatiales du continent.

Une géosphère d’influence des pays de l’Otan, de la Fédération des Peuples de Russie, de la Chine et de l’Inde, des Pays africains soumis aux conditions inhérentes de toute déflagration mondiale, de l’Union Européenne chahutée et contrainte par le conflit en cours à se requalifier au vu de ce paysage international.

En somme d’un état du monde qui va changeant à vive allure et contraint toute institution politique et Organisation mondiale de commerce du G7 au G 20  vers l’extrapolation possible de nouvelles entités en cours de germination, qui modifient les règles en l’état existantes et appelleront  une révision de nombre de Traités antérieurs pensés pour temps de paix et commis d’office aux aléas de la guerre.

A terme l’armistice de 1918 avait révélé le modèle européen le plus contemporain d’une fin de guerre mondiale dévastatrice du vieux monde, celui du temps à venir post conflit russo-ukrainien présage d’un environnement belliqueux plus étendu encore que le précédent, embrassant le sort de populations mondiales, objets de convoitises actuelles de toutes parts, dont l’avenir semble mal connu en ses corrélations.

Insidieusement le conflit à l’est européen a conduit sans le dire à cet état d’un monde d’incertitudes, pour les militaires comme pour la société civile, enserrées dans un étau imprévu de menaces sur la sécurité mondiale et continentale, sans une garantie assurée.

Le vocable de l’armistice symbole de fin de conflit enveloppe désormais un halo de conditions de paix à venir dont les contours restent encore improbables.

La prière universelle de Pax Christi

Le Mouvement Pax Christi célèbre tous les 11 du mois une messe pour la paix et invite les paroisses et tous les diocèses à rejoindre cette chaîne de prière et de communion fraternelle. Chaque mois, Pax Christi conçoit une prière universelle pour aider les fidèles à prier pour l'ensemble des régions du monde, tout au long de l'année 
A travers la prière, les fidèles découvrent les enjeux géopolitiques, ecclésiaux ou communautaires liés à la paix, la réconciliation et les conflits dans différentes régions du monde . Porteuse d'espérance, cette prière propose des intentions pour concourir spirituellement à la résolution des conflits et à lutter contre toutes formes d'injustice. Elle promeut les d'initiatives en faveur de la paix qui sont portées dans la région pour laquelle la prière est conçue :

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Statue Notre-Dame de la Paix (Bayonne, entrée de l’Eglise Saint-André) ©
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« Du ciel tomba une pluie de feu et de soufre ». Seigneur, tu veux la paix pour tous les peuples, et pourtant tant de parties du monde sont encore dévastées par la guerre et toutes sortes de conflits meurtriers. Là où tu veux la vie, l’homme sème la mort. Nous te prions, comble nos faiblesses, surmonte nos hésitations, donne à ceux qui vivent douloureusement les combats, les privations, les injustices de toutes sortes, de désirer la paix et ne pas céder à la tentation de haïr l’ennemi. 

« Qu’il ne retourne pas en arrière ». Seigneur, tu veux que la justice triomphe et que la paix advienne pour toutes les nations. Les difficultés économiques que connaissent tant de pays à travers le monde, mettent en danger la paix au sein de nos sociétés, entament la confiance, risquent de raviver les inégalités. Nous te prions, donne à toutes celles et tous ceux qui sont en responsabilité, la force et le désir d’œuvrer pour l’unité et le Bien commun, ici et à l’échelle du monde. 

« Qui perdra [sa vie] la sauvegardera ». Seigneur, tu vois le cœur de l’homme, tu scrutes ses intentions et ses reins. Aujourd’hui nous faisons mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour défendre leur patrie, la liberté, la dignité de l’homme. Nous te prions, reçois les combattants et victimes de toutes les guerres dans ta paix, console leurs familles et apprends-nous à faire nôtre leur appel : plus jamais la guerre ! « Le jour où le Fils de l’homme se révélera ». Seigneur, tu appelles l’Eglise de Ton Fils à être lumière des nations. En ce jour qui est aussi célébration de Saint Martin, raffermis le cœur de toutes celles et ceux qui agissent pour l’unité du monde et la fraternité entre les peuples. Nous te prions pour que les institutions internationales retrouvent leur vitalité dans leur service pour plus de justice et de vérité.

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