Ce dimanche 14 avril (de 10h30 à 14h) sera fêté le 100ème anniversaire de la pose en 1924 de la première pierre du collège Saint-François-Xavier, connu également sous son ancien nom de "Petit Séminaire d'Ustaritz", avec à 10h30, la messe animée par la chorale du collège.
A ce propos, nous avons reçu le billet qui suit de la part d'un de ses anciens élèves, Robert Mestelan, dont nous indiquons par ailleurs le passionnant parcours :
Chers amis, anciens élèves d'Ustaritz,
Chers amis et amies du collège d'Ustaritz,
Dans le cortège lugubre des célébrations et des commémorations de notre temps, quel bonheur de trouver intacte la volonté de célébrer le jour où, en posant une pierre sur la colline sainte, nos anciens ont manifesté clairement leur volonté de rester chrétiens et de donner une éducation catholique à leurs enfants. Ils constituaient alors les restes d'un peuple malmené, chassé de Larressore, en butte à des persécutions antichrétiennes qui n'avaient rien à envier à celles que nous connaissons aujourd'hui avec l'avortement généralisé et la théorie du genre. Pourtant, la volonté d'un évêque, le courage et la détermination de tout un peuple, celui de la province du Labourd en Pays Basque, vinrent à bout des difficultés et parviendront à édifier un ouvrage grandiose sur les hauteurs dominant la Nive à Ustaritz.
Avec mes cinq frères, Jacques, Claude, Jean, René et Xavier, nous avons tous les six été élèves au Petit Séminaire. (Claude se destinait à devenir prêtre lorsqu'il a été arrêté et déporté dans un camp de concentration, à Neuengamm en Allemagne où il a disparu en 1944.) A ce titre, nous sommes tous redevables à Ustaritz de l'éducation chrétienne que nous y avons reçu. Elle a armé toute notre vie et reste jusqu'à notre mort le moteur de nos actions. Nos professeurs n'étaient pas tous des saints et pourtant, certains l'étaient et je n'ai jamais oublié le perpétuel mouvement des lèvres du chanoine Lasalle récitant son chapelet lorsqu'il nous accompagnait à la chapelle ni l'humour et la gaieté que l'abbé Lafitte nous communiquait en nous apprenant des chants Basques ainsi que la foi simple et le service des autres qu'il savait nous inculquer pendant les messes et les veillées des camps scout. Honneur et reconnaissance à tous nos professeurs qui, avec patience et dans la pauvreté, nous préparaient à entrer dans le monde pour y tenir notre place et affirmer notre vocation chrétienne.
Je l'ai déjà dit et écrit au départ de mon camarade de classe Pierre Molères, la vocation d'Ustaritz est d'être un petit séminaire et tant qu'il ne le redeviendra pas, il manquera au Pays Basque la phalange héroïque des évêques et des prêtres missionnaires qui surent en leur temps porter la Bonne Nouvelle jusqu'en Chine et au Japon. Aujourd'hui, les jeunes enfants cherchent toujours à acquérir la sainteté. Ils se pressent même autour des pieds de saint François Xavier, mais ils ne trouvent plus les maîtres pour leur indiquer la voie du paradis. Rejetés par une société païenne et hostile dès la conception dans le sein de leur mère, ils sont condamnés à n'être plus que des consommateurs sans âme, la laïcité Française est une stupidité!
La pose de la première pierre du collège en 1924 me fait penser à la rencontre de Jésus avec le fils de la veuve de Naïm et sa mère. Cette femme est un peu l'image de l'Eglise et du Pays Basque qui aujourd'hui pleurent toutes les âmes qui vivent loin de Dieu. Ne cessons d'adresser des supplications ardentes au ciel, pour que le courage et la ferveur s'emparent à nouveau de nos évêques, de nos prêtres et de nos fidèles laïcs. Aujourd'hui encore, Jésus renouvelle le miracle de la Résurrection de l'enfant de l'Evangile; l'Eglise, notre mère se réjouit des hommes qui ressuscitent spirituellement. Ustaritz ressuscitera quand les chrétiens auront assez de courage pour le vouloir. "Dieu est si bon que non seulement, il ne rejette pas les âmes qui se convertissent, mais il part même à la recherche des obstinées." (saint padre Pio)
La statue qui domine la Nive des hauteurs d'Ustaritz n'est pas encore recouverte de mousse. La Croix brandie par saint François Xavier est le drapeau qui rassemble, elle est aussi le paratonnerre qui protège le diocèse et nos familles. Le 13 avril je serai de tout cœur avec vous en regrettant vivement de ne pouvoir assister avec vous à la sainte messe et à cette belle commémoration.
Colonel Robert Mestelan
ancien élève de 1942 à 1951