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Voyages
Une tombe, une histoire, d’Hasparren à Buenos Aires
Une tombe, une histoire, d’Hasparren à Buenos Aires

| Manex Barace 634 mots

Une tombe, une histoire, d’Hasparren à Buenos Aires

« Aqui yacen les restos mortales de Catalina Apat que falleció el 30 de julio de 1867 a la edad de 45 años ».
Cette brève et mystérieuse épitaphe a servi de point de départ à un voyage-enquête mené par Agustín Edouardo Wieckiewicz qui débute à Hasparren et se termine à Avellaneda, commune portuaire de la banlieue urbaine du Grand Buenos Aires, sur les traces de Kattalin Dornaletche, épouse Apat (ou Aphat). 

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Photo récente de la sépulture ©
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A l’origine, au temps des grandes migrations de Basques (entre autres) en Argentine, la ville s’appelait Barracas al Sur. L’auteur, professeur d’histoire, est passionné par l’investigation et publie le résultat de ses recherches de façon indépendante, à compte d’auteur.

Il était au courant de mon voyage en Argentine, justement moi-aussi à la recherche de traces de la présence de mes grands-parents dans la Pampa argentine au début du XXème siècle et je l’ai rencontré au Centro Vasco Francés de Buenos Aires. 

Ce centre basque n’est sans doute pas le plus important des 87 centres répertoriés et reconnus par le Gouvernement Basque pour l’Argentine, mais comme son nom l’indique, il fut fondé en 1895 par des migrants d’Iparralde et est toujours en activité avec un restaurant renommé, un trinquet, une bibliothèque, des salles de réunion…

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Détail de la pierre tombale ©
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Agustín Edouardo Wieckiewicz a pu compter pour ses recherches d’archives sur l’aide de l’hazpandar Beñat Çuburu, de l’IUT de Pau-Bayonne. Quel lien, quel rapport entre cette migrante d’une autre époque et l’auteur ? La ville d’Avellaneda, d’où est originaire l’historien, lequel hantait dès son jeune âge le cimetière de sa ville, avec d’autres gamins. C’est maintenant que l’on découvre le détective amateur : il a remarqué un jour une sépulture différente des autres, prévue pour recevoir trois corps, protégée par un entourage en fer forgé, dont l’ensemble semblait plus bas que les autres tombes. Dû à un effondrement ou à un déplacement ? Ce qui l’intriguait davantage était la date du décès : 1867, alors que le cimetière n’a reçu ses premiers occupants que 9 ans plus tard ! Un déplacement, une nouvelle inhumation a posteriori.

Ses recherches dans les archives paroissiales ont été le commencement d’un travail de détective qui l’a amené jusqu’à Hasparren, le lieu de naissance de la défunte. Archives notariales, archives départementales des P-A lui ont permis de retrouver d’autres membres de sa famille, principalement des ascendants et autres collatéraux.
Cela pourrait être un simple témoignage, une histoire intéressante mais somme toute presque banale.

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Une de couverture de l'ouvrage ©
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Grâce à son intuition, sa formation professionnelle et son talent d’écrivain, l’ouvrage d’Agustín Edouardo Wieckiewicz est une captivante remontée dans le temps. 
Il a su en partant du cas particulier d’une migrante retracer une histoire et/mais surtout permettre au lecteur de plonger dans l’histoire, la géographie, la société, l’économie et la politique du Pays Basque au milieu du XIXème siècle. 

Le fait est connu, l’avenir des cadets/cadettes de famille n’était guère réjouissant, d’où la nécessité de s’expatrier dans une grande ville ou un autre pays. Echapper au service militaire était aussi une raison de départ de France comme d’Espagne.

Au fil des pages, le lecteur découvre (entre autres thèmes) l’ancienneté du travail du cuir et de la chaussure à Hasparren, les départs en cascade de personnes pratiquant le même métier, les migrants étant souvent rejoints par la famille après quelques dures années dans le pays d’adoption.

Remise du livre à Isabelle Pargade, maire d'Hsparren (avec Ximun Bellecave).jpg
Remise du livre à Isabelle Pargade, maire d'Hsparren (avec Ximun Bellecave).jpg ©
Remise du livre à Isabelle Pargade, maire d'Hsparren (avec Ximun Bellecave).jpg

Deux exemplaires remis au Centro Vasco Francés, destinés par mon entremise à Beñat Çuburu-Ithorotz, chercheur de l’IUT de Bayonne, qui avait collaboré aux recherches. Celui-ci en a remis officiellement un exemplaire le 16 décembre dernier à Madame Isabelle Pargade, maire d’Hasparren, qui assistait à l’assemblée générale d'Hazparneko Joaldunak. Le livre (écrit en espagnol) a ensuite été remis à la médiathèque d'Hasparren pour que les lecteurs puissent le consulter.

Centro Vasco Francés, Moreno 1370, Buenos Aires capitale fédérale. ibaiak@hotmail.com
Agustín Edouardo Wieckiewicz, agustinestuardo@hotmail.com

Notre photo de couverture : visite-hommage d'un groupe d'Hazpandars

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