Notre photo de couverture : la forêt d’Iraty en Navarre, connue en particulier pour sa hêtraie et incluant les vallées de Salazar et d’Aezkoa, a été récemment classée comme réserve de biosphère par l’Unesco (ainsi que le Val d'Aran).
Un sujet sensible au cœur de l'été dans le détour des ballades et des projets de sortie de visiteurs et d'autochtones soucieux du patrimoine naturel environnant.
Selon le Rapport du Haut Conseil pour le climat, "l'affaiblissement du rôle de puits de carbone" de la forêt française interroge.
Un phénomène qui se serait accentué ces dernières années en raison du réchauffement climatique des feux de forêts en 2022 ayant entrainé la combustion des arbres et l'émanation de 3,3 millions de CO2. La prolifération des maladies des arbres en étant la conséquence..
Chacun note que la quantité de surface a augmenté en France depuis les année 80 de 30 %, représentant le tiers de la terre nationale mais qu'en serait-il de la qualité de ce patrimoine forestier ?
"A l'heure du réchauffement climatique, sa capacité à absorber le dioxyde de carbone ou gaz à effet de serre pose question".
Objet de préoccupations des chercheurs agro-forestiers et ingénieurs sur le terrain ces derniers définiront après ces élections récentes au Parlement français, la politique écologique à mener dans le pays.
Comme en tout process biologique, la photosynthèse commande cette évaluation. "L'arbre absorbe les molécules de dioxyde de carbone en parties transformées en sucre nécessaire à son métabolisme et en partie fixés dans le bois..
L'arbre croît de ce fait et débarrasse l'environnement de ce gaz à effet de serre nocif et responsable du réchauffement climatique".
Mais en retour la forêt peut aussi émettre du CO2 en raison d'incendies ou de la mort des arbres pour eux mêmes.
Ce gaz fixé au bois quitte l'espace forestier et remonte vers l'atmosphère d'où la fonction "de puits de carbone" attribué à la forêt dans ce process naturel et récurrent.
Les scientifiques ont calculé lors de ces dernières années 2019-2022, que vingt millions de tonnes de CO2 ont été absorbés par la forêt française, chaque année.
Mais comparé aux années 2013-2021, soit 40 millions de CO2 et 63 millions précédemment lors de la période 2005-2013, la mission naturelle de la forêt persiste mais sa capacité d'aspiration diminue !
Mais pire, selon ce Rapport scientifique, l'éviction de carbone par la forêt augmente aujourd'hui par le rejet de CO2 tel cas observé dans le Grand Est, et les chercheurs cherchent des réponses à ce constat.
Les raisons affleurent note l'Institut national de l'information géographique et forestière IGN dans le Rapport d'octobre 2023.
La mortalité des arbres a connu une augmentation de 77 % avant 2013 et depuis cette date le phénomène continue.
"La croissance des arbres est moindre et leur coupe va augmentant.
Et la conclusion vient à convenir que le réchauffement climatique est la cause principale de cet état incontesté désormais."
"Les forêts soumises aux tendances les plus négatives présentent un déficit de précipitations et une hausse marquée des températures", selon l'IGN !
En dehors des incendies, la pompe à carbone peut se révéler moins efficace en raison de sécheresses de l'été répétitives.
En stress comme pour tout être vivant, l'arbre stoppe ces échanges gazeux au niveau des feuilles pour économiser l'eau et renonce à capter le dioxyde de carbone.
Sa croissance s'en ressent et la fragilité se laisse voir"
Il faut rapporter, selon les chercheurs, l'influence toxique des ravageurs qui accentuent la mortalité forestière particulièrement auprès d'espèces vulnérables, telles les châtaigniers, les frênes frappés par le chancre et la chalarose, ces deux champignons venus d'Asie aux effets mortifères pour la forêt.
Les ingénieurs de l'ONF savent le travail dévastateur des scolytes qui ravagent en France les forêts de l'Est depuis 2018.
Le diagnostic ainsi accompli retarde "les politiques environnementales à l'horizon de 2040 qui prévoyaient de réduire de 90 % les émissions de gaz à effet de serre, et compenser les émissions résiduelles grâce aux puits de carbone des forêts".
En 2023 la forêt française compensait 5, 5 % des émissions, l'objectif initial est lointain.
La santé de la forêt préoccupe les chercheurs et les responsables publics comme noté par un retard des publications pour quelque feuille de route en vue des cinq prochaines années..
La stratégie nationale bas carbone est suspendue aux décisions gouvernementales au vu que pendant la période passée 2019-2023 la forêt aurait séquestré moins de carbone que prévu.
La gestion écologique des forêts demeure une école d'apprentissage au quotidien des variables présents avant quelque décision sur les solutions requises.
"Pas moins de 36 combinaisons de scénarios proposés par l'IGN entretiennent cet objectif de chercher quelque réponse à des enjeux vitaux pour la santé des forets et des vivants qui en dépendent."
La plantation d'un milliard d'arbres de plus lancée en 2022 est une réponse possible mais d'autres mesures se laissent attendre...