Déjà à l’affiche l’année dernière, Martin Harriague et Christine Hassid sont de retour au festival le « Temps d’Aimer » avec leurs dernières créations.
Dans son interview du jeune chorégraphe basque publiée par Concertclassic.com, Jacqueline Thuilleux souligne que « le Temps d’Aimer tient bon, et pour sa 30ème édition, outre la venue de prestigieuses institutions comme le Ballet du Capitole et les Ballets de Monte Carlo, il met en lumière le travail d’un espoir de la chorégraphie française, Martin Harriague.
On l’a découvert en 2016, lors du Concours de Jeunes Chorégraphes classiques et néoclassiques organisé à Biarritz : il avait fait mouche, remportant à la fois le prix des professionnels et celui du public. On est souvent las, en France, d’assister à d’insipides gesticulations marquées juste par des instincts de révolte, de vagues souvenirs de danse allemande ou américaine, des projections narcissiques de peu de rapport avec ce qu’on essaye d’appeler la danse. Puis, une lueur d’espoir : avec Martin Harriague, c’était comme une bouffée de poésie autant que d’intense présence physique qui se mariaient en un style aussi aéré que riche d’expression, et très bien construit. Le sens de la scène, assurément ».
Quant au jeune chorégraphe basque, il précise pour sa part que tout en appréciant les pièces de groupe, sa première prestation sera une courte pièce, « Serre, qui est une sorte de méditation assez froide sur le rapport de l’homme face à lui-même quand il est contraint à l’isolement, rapport qui va de l’étouffement à l’épanouissement possible. Un cheminement que je confie à l’extraordinaire Mickaël Conte, danseur du Malandain Ballet Biarritz, et l’un de mes interprètes-partenaires de prédilection » (jeudi 17 septembre à la Gare du Midi, Salle Gamaritz : 4 séances à 18h - 18h45 - 19h30 – 20h15, tarif unique : 6 €.
Ensuite, poursuit Martin Harriague, « un spectacle double combine mon travail avec celui de Antonin Comestaz. Lui présente Cömbö, pour une soliste, tandis que je propose en duo avec Mickaël, A-Live, une sorte de fantaisie libre, pour faire chanter les corps, auxquels je ne confie aucun message particulier, aucune histoire, juste le plaisir de toucher au cœur de la danse et de ce qu’elle peut apporter de beau et de bon ! Je crois très fort à sa vertu bénéfique comme je crois à la spiritualité de la musique de Bach, majeure pour moi ! Ce qui ne m’empêche pas de rêver d’un Don Quichotte que je trousserais à ma façon, car je l’adore, et sans chaussons bien sûr ! » (Vendredi 18 septembre à 21h au Théâtre du Casino, 12 € à 30 €).
Christine Hassid, nominée aux « Masques d’Or »
Avec « N’Ayez pas peur ! », pièce pour cinq interprètes de la Compagnie Christine Hassid Project, créée en novembre dernier (sur la musique de Lully, Albinoni, Bach, Haendel, Loscil, Signal et Monn), Christine Hassid, nominée pour le prestigieux prix des « Masques d’Or » en Russie en tant que chorégraphe pour « Chopin – Carte blanche », propose une pièce résolument engagée. Elle pose un regard féminin sur la danse « cet art de la rage et de la grâce qui allie le masculin et le féminin, dans la rencontre entre la musique et le geste, le rythme et le chant » pour apprendre à déplacer le regard. Familière du festival qui suit pas à pas ses créations, Christine Hassid avait partagé l'an dernier avec le public les premières étapes de cette nouvelle création sur la scène du jardin public.
La danse est à mes yeux l’art de la rage et de la grâce qui allie le masculin et le féminin. Les danseurs hommes, dont la présence est contenue et continue dans la pièce, étirent dans leur partition chorégraphique une tension poétique permanente. Ils deviennent soutien, force, conscience et messagers des femmes. La femme est ici au centre de l’enjeu artistique.
La place des femmes dans le champ chorégraphique est un enjeu aussi bien artistique que politique. Au-delà de la pratique, bien des fonctionnements, en particulier dans les réseaux de programmation, montrent la persistance d’un plafond de verre.
La scénographie de "N’ayez pas peur !" a son plafond, non pas de verre mais de papier où les fissures sont visibles, telle une discrète résistance. Les artistes ouvrent le spectacle en direction d’un mur invisible représentant la société. Au fur et à mesure, ils se tourneront de l’autre côté, face au mur invisible du monde des possibles, des aspirations et de leurs rêves d’enfants.
Lundi 14 septembre à 19h au Théâtre du Casino 12 € à 30 €.