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Tradition
Syméon, Anne au temple de Jérusalem, en attente du Messie
Syméon, Anne au temple de Jérusalem, en attente du Messie
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| François-Xavier Esponde 809 mots

Syméon, Anne au temple de Jérusalem, en attente du Messie

1 – Syméon et Anne au Temple...

Evoquer l’attente du Messie de la part de Syméon l’ancien et Anne, la mère des fidèles du Temple, fait entrer dans le mystère de l’Avent adopté par les chrétiens dans la tradition de ces figures bibliques de la promesse.

Les anciens du Temple sont essentiels à l’intelligence du salut qui exprime les usages des jeunes parents qui se rendent dans le lieu sacré pour présenter leur enfant à Dieu son père, en respectant toute loi tenant le sacre du fils de Dieu. Elle donnera à la venue de Jésus conduit par Joseph et Marie toute sa dimension messianique et la joie des croyants de reconnaître toute la sagesse reçue par cet enfant lors de ce temps de la Présentation.

On partage en ce sens l’enchantement du vieux Syméon : « maintenant o maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut » (Luc 2,29-30).

Anne et Syméon font le lien entre le monde juif antérieur et celui dévoilé par Jésus autour de ces deux personnages référentiels consacrés à l’espace du Temple dans la prière et la bénédiction, comme des bougies luminaires qui entretiennent cette présence de l’Eternel.

La figure si réelle de ces aînés proches des sanctuaires dans la veille, le silence et bien des solitudes, semble si légitime à tant de fidèles anonymes des espaces religieux, qu’ils ont inspiré au fil des siècles l’attitude monastique de beaucoup de religieux consacrés observant ce désir de délier les cœurs vers un regard intérieur habité par Dieu, pour laisser la grâce divine faire son chemin en chacun.

Syméon le porteur de la mémoire des plus anciens, Anne prophétesse confiante en l’attente messianique de l’Enfant qui vient de naître dévoilent un message qui les dépasse : « mes yeux ont vu le salut que Tu préparais à la face des peuples mais en annonçant aux croyants de tous les temps, que leur âme serait traversée d’un glaive »…

Le cistercien Guerric d’Igny a résumé ce mystère sacré des chrétiens dans un sermon du XIIème siècle cité en référence, donné lors de la Présentation de Jésus au Temple : « Réjouis-toi à présent O Syméon, vois ce que d’avance tu prévoyais, les ténèbres du monde se sont dissipées et les nations marchent à la lumière »...

Anne en annoncera la nouvelle, comme plus tard Marie Madeleine le fit en déclarant devant le tombeau vide : « il n’est plus ici »...

2 -Temps de l’Avènement

Ce temps de l’attente dure quatre semaines dans nos églises latines, il est de six semaines dans les églises d’Orient. Ce sera le pape Grégoire le Grand qui initiera cet usage liturgique en faisant porter le violet au célébrant, alors que chez les byzantins la couleur est bleu/rouge ou blanc.

Saint Martin laissera son empreinte en Gaule en invitant les fidèles chrétiens à observer un temps de privation, de prière et d’abstinence pendant ces semaines préparatoires à Noël.

Le concile de Mâcon en avait donné le sens en 581, mais leur application effective se fit attendre.

On cite dans la bulle de canonisation du roi saint Louis la mention de l’observance de ces prescriptions du Roi pour sa gouvernance et celle de la Cour à laquelle il demandait de les respecter.

La liturgie des vêpres avait coutume, lors de l’Avent, de chanter de sublimes antiennes vespérales majeures, ou les antiennes de devant Noël, ou de Noël, mais l’abandon de ces liturgies du dimanche soir au fil du temps condamna ce patrimoine à l’oubli, bien que des écoles de musique sacrée dénichent dans leur trésor ces partitions d’antiennes de Noël que ça et là on redécouvre à l’occasion de concerts de l’Avent...

3 - Noel, avent et couronnes.

Vestiges de croyances et de pratiques de la religion de la terre, les couronnes de pommes de pin, de houx, de laurier et de gui ont particulièrement la faveur de cette période.

Autant de symboles de vie à venir, de fertilité espérée, de victoire sur la torpeur de l’hiver...

Les bougies et incandescences en tous genres de cire ou d’éclairages contemporains professent symboliquement les grandes étapes de l’histoire sainte et de l’Alliance des hommes avec leur unique Créateur.

Peu ou prou évoquées, elles donnent cependant des repères aux fidèles qui veulent savoir et croire par le fait d’en connaître le sens.

La Lumière est la personnification première du Christ Roi de l’Univers. Elle est encore signe de pardon à Adam et Eve pour leur frivolité. Elle conforte la foi d’Abraham, père de la multitude des nations tournées vers Jérusalem, au terme de l’accomplissement de la promesse. Elle donne une origine au roi David et à sa lignée immortelle en L’Eternel. Elle enracine la parole et les actes des Prophètes en cette Terre Sainte de nos origines judéo-chrétiennes sans lesquelles nous ne pourrions comprendre ce chemin d’espérance messianique qui traverse notre vie !

François-Xavier Esponde

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