Thomas Ospital est heureux de revenir à Donostia/San Sebastian pour le prochain cours international d’orgue qui aura lieu du 5 au 9 août 2024. Venez découvrir la magnifique collection d’Orgues Symphoniques que possède le Pays Basque ! Pour vous inscrire cliquez sur ce lien : https://www.quincenamusical.eus/es/formacion/curso-internacional-de-organo
Le cours aura lieu du 5 au 9 août, principalement à l'orgue Cavaillé-Coll de la basilique Santa María del Coro (1863) à Saint-Sébastien et sera dispensé par le professeur Thomas Ospital . Les cours auront lieu le matin.
Tarif d'inscription : étudiants actifs : 170 € (maximum 12 places) / étudiants à l'écoute : 130 € (Le prix d'inscription comprend le déjeuner et le dîner après le concert des étudiants) / Attention : les étudiants qui souhaitent accéder au cours en ACTIF vous devez joindre votre Curriculum Vitae.
La date limite d'inscription sera le 6 mai. Une fois les inscriptions clôturées, tous les étudiants seront contactés par e-mail pour les informer de leur admission. Les étudiants qui ne sont pas admis comme étudiants actifs auront la préférence comme étudiants en audit. L'organisation peut se charger de réserver des places dans les résidences étudiantes. Pour votre demande, il est indispensable de remplir la rubrique correspondante dans le Formulaire d'inscription.
Programme :
Une fois leur admission confirmée, les étudiants actifs du cours doivent présenter deux œuvres au choix parmi les suivantes. Chaque étudiant inscrit au cursus doit communiquer avant le 1er juillet la liste des ouvrages qu'il a préparés : Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Fantaisie en fa mineur (KV 594) et Fantaisie en fa mineur (KV 608) / Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847), Prélude et fugue en sol majeur (op. 37) et Sonate nº6, en ré mineur (op.65) / César Franck (1822-1890)
Les Trois Pièces, Les Trois Chorals et Les Six Pièces / Camille Saint-Saëns (1835-1921), Préludes et fugues en si majeur / en mi bémol majeur et Fantaisie en mi bémol majeur / en ré bémol majeur / Charles-Marie Widor (1844-1937), Cinquième Symphonie en fa mineur (op.42, nº1) et Sixième Symphonie en sol mineur (op.42, nº2)
/ Louis Vierne (1870-1937), Troisième Symphonie en fa dièse mineur (op. 28) et Pièces de fantaisie : Impromptu / Clair de lune / Naïades / Maurice Duruflé (1902-1986), Scherzo (op.2), Prélude, adagio et choral varié sur le thème du 'Veni Creator' (op.4), Suite (op.5 ) et Prélude et fugue sur le nom d'Alain (op.7)
Orgues de Gipuzkoa : http://organos.gipuzkoakultura.net/
Plus d'informations sur le Cours International d'Orgue Romantique : anaorganfestivalsansebastian@gmail.com
https://www.quincenamusical.eus/es/formacion/curso-internacional-de-organo
Professeur : Thomas Ospital
Né au Pays Basque, Thomas Ospital est propriétaire du grand orgue de l'église Saint-Eustache à Paris. Entre 2016 et 2019 il est invité par la Radio Nationale Française à être le premier organiste en résidence de son nouvel instrument Grenzing. Son activité de pianiste concertiste l'amène à se produire partout dans le monde en soliste ou avec des orchestres symphoniques. Il a enregistré deux albums, l'un avec des œuvres de Franz Liszt et l'autre avec un répertoire de Johann Sebastian Bach et Thierry Escaich. Thomas Ospital commence ses études musicales au Conservatoire de Bayonne auprès d'Esteban Landart. Il les poursuit au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec des professeurs de l'envergure d'Olivier Latry, Michel Bouvard, Thierry Escaich, Philippe Lefebvre, Laszlo Fassang, Isabelle Duha, Pierre Pincemaille et Jean-François Zygel. Il termine ses études en obtenant cinq premiers prix en cours d'orgue, d'improvisation, d'harmonie, de contrepoint et de fugue. Il a remporté de nombreux prix dans des concours internationaux comme Saragosse, Chartres, Toulouse et Angers. Passionné par l'enseignement, Thomas Ospital est régulièrement sollicité pour donner des master classes d'interprétation et d'improvisation. De 2017 à 2023, il est professeur d'harmonie à clavier au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, et depuis 2021 il est professeur d'orgue aux côtés d'Olivier Latry.
L'âge d'or des orgues basques
Peut-être, une opinion aussi mal informée que bien répandue n'admettait-elle pas qu'il existât une autre musique de l'Eskual Herri que celle des nobles et ancestraux instruments du folklore ; et sans doute, depuis le morcellement progressif - jusqu'à sa disparition - du royaume de Navarre, son expression "politique", le Pays Basque se trouvait-il trop éloigné des centres de diffusion...
Ces raisons pourraient expliquer l'épais brouillard de méconnaissance qui affecta toujours les musiciens basques, depuis Anchieta, l'un des pères de la polyphonie européenne au XVème siècle et dont les compositions révélaient déjà le fameux temps du "zortziko", jusqu'à Arriaga, Sarasate, Guridi, Usandizaga, en passant par les maîtres de chapelle d'Aranzazu, etc.
Pourtant, dès le début du XVIème, les musiciens basques se répandent en Europe : le Navarrais Azpilcueta à Rome, le flûtiste Juan de Garamendi à la cour d'Isabelle de Portugal vers 1525...
Les orgues fleurissent, en 1507 Lezo reçoit le sien des Flandres, la chapelle d'Aranzazu acquiert une grande renommée avec Larrañaga, Oxinaga ; les vallées navarraises, telle Roncal, foisonnent en instruments baroques qui entretiennent une pléiade de jeunes organistes (Sébastien Raymond Albero, 1722-1765) et font encore notre admiration.
Notre cathédrale de Bayonne participa d'ailleurs à ce mouvement : on en signale dès 1488, construites par Dominique de Castelbon, de Vitoria, et réparées au XVIIème par le chanoine spiritain Boysolle qui semble s'être fait la main sur celles de Saint-Sébastien.
Mais c'est le XIXème siècle, particulièrement le Second Empire, qui constitua la période la plus faste pour les orgues du Pays Basque.
En même temps que Napoléon III asséchait, défrichait et replantait les Landes voisines, dotait notre région d'infrastructures modernes et la raccordait au réseau ferroviaire vers Paris, Toulouse et Madrid, il payait une pension à son neveu, le prince Louis-Lucien Bonaparte, pour ses études sur la langue basque... et finançait généreusement l'installation de nouvelles orgues dans les églises de notre pays !
C'est à un voyage parmi la grande richesse des orgues dans les provinces basques que nous vous convions, en commençant par celui de Saint-Etienne de Baïgorri : porté par toute la population de la vallée et au-delà, ce magnifique instrument dans le style baroque de l’Allemagne méridionale a été construit il y a déjà quelques années par le facteur d’orgue Rémy Mahler. Avec son meuble polychrome de sept mètres de haut, ses sculptures dorées à la feuille d’or, ses 1300 tuyaux, sa soufflerie monumentales (pesant une tonne), cet orgue s'insère désormais dans la tradition et le circuit des remarquables orgues baroques basques, de la vallée navarraise de Roncal jusqu'à Ataun, en Guipuzcoa, et au-delà.
Un véritable circuit qui peut prendre son origine à Baïgorri, à Saint-Jean-Pied-de-Port (dont les orgues ont également été restaurées) obliquer vers Roncevaux pour s'engager, après l'abbaye, sur la NA 140 (à droite), par Ochagavia, vers la vallée de Roncal. La première étape sera Uztarroz : à l'église Sainte-Engrâce (XVIe), l'orgue baroque construit en 1738 est l'un des plus beaux de Navarre. Plus loin, à Isaba, le bourg le plus peuplé de la vallée, l'église San Cipriano contient également un bel instrument (datant de 1751), en bon état et orné de belles peintures polychromes.
Et tous ces instruments n’ont pas manqué de susciter des vocations musicales.
En particulier, à Roncal même, il ne faut pas manquer le monument au célèbre ténor Gayarre. Avant Burgui, on peut faire un crochet sur la droite jusqu'à Vidangoz dont l'église Saint-Pierre possède un curieux orgue mi-baroque mi-classique. Quant à celui de Burgui, il a été récupéré lors de la sécularisation du monastère de Leyre pour remplacer celui disparu lors de l'incendie de la ville par les troupes napoléoniennes en 1809.
En prolongeant l'excursion par Leyre et le château natal de Saint François Xavier à Jabier, on peut remonter par Pampelune et l'autoroute vers Vitoria-Gazteiz jusqu'à Etxarri-Aranatz où l'on rejoint (vers le nord) Ataun par le col de Lizarrusti et la GI 120 ; l'église de ce village de Guipuzcoa qui conserve dans ses environs le souvenir de l'extraordinaire ethnologue basque, l'abbé Barandiaran, recèle également une merveille d'art baroque, l'orgue construit en 1761 par Lorenzo de Arrazola. Plusieurs enregistrements y ont été effectués, en particulier par Esteban Elizondo, professeur au Conservatoire de Bayonne, pour la firme américaine Titanic.
A Bayonne également, d’anciens orgues ont été ou devraient être restaurés.
Celui de l'église Saint-Etienne, typiquement romantique, a été construit par la maison Merklin-Schultze (qui a également réalisé l’instrument de la collégiale Saint Esprit, sa voisine sur les bords de l’Adour). Offert par Lord John Hobart Caradoc, Pair d’Irlande et d’Angleterre, et grand bienfaiteur de l’Eglise de Saint Etienne, il a été inauguré le 15 Septembre 1864. Cet orgue a subi quelques transformations dans les années 60, tout en restant dans un état proche de sa configuration originelle. Une association très active créée par Louis Angulo s’est occupée de sa restauration.
Bayonne compte d’autres orgues intéressants : celui de la cathédrale et surtout, à l’église Saint-André, l’instrument offert à la ville en 1862 par Napoléon III. Il comporte "une aigle impériale" sous la tourelle centrale. Construit par Wenner, inauguré en 1863, il a été légèrement transformé par Gaston Maille en 1902, et par Victor Gonzalez en 1933, sous l'impulsion d'Ermend Bonnal, qui en fut le titulaire.
Il faut encore citer le magnifique orgue d’Urrugne construit par le facteur Daldosso : cette « création de patrimoine au Pays Basque » avec l’appui de l’ancien maire, Odile de Coral, a généré une école d'orgue associative formant désormais les musiciens qui font vivre ce patrimoine. Quant à l’ancien orgue Merklin, entièrement restauré, il a pris place désormais dans l’église Saint-Jacques de Béhobie. Sans compter, comme à Baïgorri, l’enregistrement de CD pour des labels nationaux. D’ailleurs, dans les deux cas, de remarquables musiciens et organisateurs ont eu une action décisive dans ces créations : Jesus et Françoise Martin-Moro.
Le XIXème siècle n’a pas été de reste, particulièrement l'époque du Second Empire ajoute les siennes, romantiques, au florilège, depuis celles de Saint-André et Saint-Etienne à Bayonne jusqu'aux chefs d'œuvre de Cavaillé Coll, dont abonde la province voisine de Guipuzcoa : ceux de la cathédrale de Saint-Sébastien et de la basilique de Loyola, qu'illustrèrent les compositeurs Usandizaga, Olaizola, Guridi, etc. Sans oublier les orgues flamboyantes que Cavaillé Coll destina à la démesure wagnérienne du baron de l'Espée, au château d'Ilbarritz, dont joua Camille Saint-Saëns, et qui échurent finalement à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre (on trouve également une partie d'un autre orgue d'Ilbarritz à l'église d'Usurbil, un quartier de Saint-Sébastien sur la route de Tolosa.