Près du feu

Sous les pas chaque jour que répète le monde,
La plaine assujettie aux cimes millénaires,
Nous offre, voyageurs d'une espérance blonde,
L'harmonie de ces prés aux rêves toujours verts.

Et sur nous promenant leur occulte destin,
S'envolent vers le nord les nuages en pleurs,
Pour laisser nos idées plonger dans le bassin
Où le ciel fait couler la pureté de l'heure.

Pour avancer toujours, nous, fiers Pyrénéens,
Nous allons oublier l'odeur de la moisson,
Et souffrir les fumées de l'air céruléen,
Sans redouter le froid et ses premiers frissons.

L'hiver avance enfin, très sûr de ses reflets,
Et nous croyons alors dans le cœur de la vie, 
Entendre sous l'azur un air de Duruflé,
Pour diriger nos pas vers leur unique envie :

Nous voulons chaque nuit que répète le ciel,
Reprendre le chemin chéri de nos foyers,
Pour retrouver les nôtres – bonheur essentiel ! – 
Et près du feu le soir, tendrement les aimer. 

Bastien Brestat, lauréat de l'Académie des Jeux Floraux, Prix des Trois Couronnes