L’Académie du chocolat de Bayonne existe depuis 1993 et compte six chocolatiers : Cazenave, Daranatz, Pariès, L’Atelier du Chocolat, Chocolat Pascal et Monsieur Txokola.
Pour dynamiser leurs vitrines, les chocolatiers bayonnais ont mis en place une nouvelle animation baptisée « Les parenthèses chocolatées de Pâques », avec un jeu organisé sur Internet et les réseaux sociaux de l’Académie du chocolat. Les gagnants seront bien sûr récompensés en chocolat…
Aujourd’hui, pour Pâques, l'Académie du Chocolat de Bayonne vous propose une parenthèse chocolatée... et la Maison Chocolat Cazenave à Bayonne, une parenthèse d’authenticité : passez la porte de cette institution bayonnaise pour être plongé dans un décor dont le mobilier, les miroirs, les boiserie et les vitraux d'origine existent toujours.
Découvrez la tradition d'une production artisanale de chocolat, faite à partir des fèves de cacao sélectionnées et de produits naturels....
Et choisissez votre bonheur dans une gamme authentique de cloches de Pâques, de poules en chocolat, poissons en chocolat, d’oeufs de Pâques .
Tentez de gagner des moulage de pâques authentiques : une sardine, un poisson clown, une truite... Pour cela : abonnez-vous à
- la page de L'Académie du Chocolat de Bayonne : https://www.facebook.com/chocolatdebayonne
- la page du chocolat Cazenave : https://www.facebook.com/chocolatcazenave
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Une authentique tradition chocolatière bien vivante
On ne peut que rendre hommage au savoir-faire des artisans de la Guilde des Chocolatiers bayonnais ainsi qu'à l'Académie du Chocolat qui œuvre à la transmission d'une passion et d'un plaisir jamais démenti par le public. Car, la véritable production artisanale de ce mets exquis est restée au Pays Basque, particulièrement à Bayonne, siège d’une authentique tradition chocolatière bien vivante…
Les Basques étaient certes nombreux parmi les "conquistadores" lancés à l'assaut du Nouveau Monde qui adoptèrent cette boisson au goût inédit en remplacant le piment par de la vanille et en y ajoutant de l'ambre gris, du musc et du sucre. N’est-ce pas sur le vaisseau du Biscayen Juan de Lakotza - également le premier cartographe des côtes américaines - que Cristophe Colomb initia ses grands voyages de découvertes ? Une épopée maritime, "prolongée" en quelque sorte trente ans plus tard par le Guethariar Juan Sebastian Elkano qui ramena à bon port l'expédition de Magellan ! Et nul n'ignore que la monnaie d'échange cacaotée des Aztèques se transforma rapidement en un divin breuvage enrichi d'épices qui, selon la Marquise de Sévigné, flatta et alluma d'une fièvre fatale jusqu'à l'emporter toute la bonne société de part et d'autre des Pyrénées.
En fait, c’est aux mariages des rois de France avec des princesses espagnoles qu’il dut l’essentiel de sa vogue. Celui de Louis XIII avec Anne d’Autriche qui emporta son chocolat avec elle lors de son étape, en novembre 1615, à Saint-Jean-de-Luz.
C’est encore à Saint-Jean-de-Luz qu’en 1660, lors de son mariage avecLouis XIV, l’infante Marie-Thérèse s’était faite accompagner de sa servante « La Molina », préposée à la fabrication du chocolat.
Les propriétaires de la maison Lohobiague - dite Louis XIV –conservent encore le service en vermeil du Roi Soleil alors qu’au château d’Urtubie voisin, qui accueillit des hôtes de marque de la noce, on admire les curieuses tasses à rebord spécial pour empêcher les moustaches de tremper dans l’épais et onctueux liquide !
D’ailleurs, le premier document mentionnant le chocolat à Bayonne est contemporain de l’événement : sur requête de la comtesse de Soissons (nièce de Mazarin, négociateur du Traité des Pyrénées), le secrétaire d’Etat du roi signe à Ciboure une ordonnance autorisant un certain David Chaliou à fabriquer et à vendre du chocolat.
Les Bayonnais resteront longtemps les premiers artisans du royaume de France à travailler la fève de cacao. Ils avaient créé leur première chocolaterie en 1580, suivie par beaucoup d'autres et la Corporation des Chocolatiers-Ciriers, gardiens de la recette, qui se déplaçaient au domicile des bourgeois bayonnais afin de fabriquer chez eux ce produit raffiné également offert aux hôtes prestigieux de la Ville, tel le maréchal de Vauban qui en reçut lors de sa venue à Bayonne en 1680.
Mais c'est surtout à la compagnie guipuzcoane des "Caraques" que l'on doit l’extraordinaire "boom" du chocolat dans le monde entier à partir du Pays Basque d'Espagne.
Le petit-fils de Louis XIV, monté sur le trône madrilène sous le nom de Philippe V, entreprit de consolider durablement son règne et de relever l'économie espagnole en créant de nouvelles compagnies de commerce.
Mettant fin à des siècles de monopole détenu par Cadix et Séville pour le commerce avec les Amériques, il autorisa un des plus illustres membres de la noblesse basque, don Francisco de Munibe e Idiaquez, comte de Penaflorida, à créer une compagnie maritime qui ferait partir ses navires depuis Saint-Sébastien jusqu'au Vénézuela ou "côte des Caraques" où s’étaient développées les cultures de cacao.
Les bénéfices retirés en furent extraordinaires : le cacao, acheté dix pesos la mesure d’environ 55 litres à Caracas, était revendu à quarante-cinq pesos en métropole ou aux marchands bayonnais qui s'approvisionnaient par la "frontière" d'Aïnhoa.
Le XVIIIe siècle fut donc assurément le siècle du chocolat, au point qu'un voyageur anglais relatait qu'aucun donostiar (ou habitant de Saint Sébastien) ne sortait sans avoir absorbé une tasse de chocolat, et que l'évêque se voyait obligé d'admonester des religieuses pour en constituer des provisions dans leurs cellules ! Au siècle suivant, il était fabriqué dans tout le Pays Basque, de la Soule à Cambo, de Saint-Palais à Saint-Jean-Pied-de-Port et d’Oñate à Mendaro où cet aliment énergétique pouvant remplacer un repas en période de guerre ou de disette nourrissait les troupes carlistes.
Aujourd'hui encore, des familles de chocolatiers perpétuent la tradition des fameux chocolats noirs, amers, à forte teneur en cacao qui font la réputation de Bayonne. En 1822, la ville comptait 21 artisans, 33 en 1856. En 1870, on y dénombrait 130 ouvriers chocolatiers - plus qu'en Suisse ! Les familles Biraben, Etchepare et Dominique, puis Cazenave, Guillot ou Daranatz seront les chocolatiers les plus connus.