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Livre
Pimientos publie « La Côte des Basques, plage sublime »
Pimientos publie « La Côte des Basques, plage sublime »
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Pimientos publie « La Côte des Basques, plage sublime »

En 2014, 2015 et en 2017, la Côte des Basques de Biarritz reçoit le titre du Trip Advisor Traveler’s choice de plus belle plage de France ! Cela ne surprendra pas celui qui connait l’endroit de longue date, ni celui qui le découvre tout juste, lors d’un séjour touristique au Pays Basque. Suspendu entre Terre, Océan et Ciel, le site offre un panorama visuel sublime et changeant, fascinant. C’est dans ce patrimoine touristique, historique, géologique et culturel que ce livre généreusement illustré propose de plonger. On y lira de nombreuses anecdotes, une foule de détails peu ou inconnus sur la Côte et un regard tourné vers l’avenir du site qui le rendent encore plus surprenant. Quant à l'auteur, Pierre Laborde, c’est un géographe qui a publié de nombreux ouvrages sur le Pays Basque, entre autres « Histoire du tourisme sur la Côte basque 1830-1930 » (Atlantica) ou sur les villes : « Les espaces urbains dans le monde » (Nathan) et « Bordeaux, métropole régionale, ville internationale ? » (La Documentation française).

« La Côte des Basques, plage sublime », 74 pages, 16 €, disponible en librairie et sur le site de l'éditeur Pimientos (http://www.editionspimientos.com/).

Du rituel des Basques à celui des surfeurs

L’occasion, pour nos lecteurs, de revenir sur quelques aspects peu connus de cette plage biarrote si réputée pour ses vagues.

Or, on oublie souvent que le nom de cette plage tant appréciée des surfeurs et dont la dénomination ancienne était « côte de Pernauton » se réfère à une très ancienne coutume, dont la vue était accessible seulement à ceux qui osaient descendre par un sentier presque vertical à cette côte escarpée. Il s’agissait du bain de mer rituel des villages basques de l’intérieur.

Selon une description d’époque, « ils tombaient des montagnes par bandes, en costumes de fête et couronnés de fleurs et de rubans. Ils se répandaient dans ce qui n’était encore qu’un village - petit village qui deviendra gros à partir du séjour de Napoléon III et d’Eugénie - et ils chantaient en se livrant aux danses les plus extravagantes »

L’événement se déroulait une fois l’an, le dimanche qui suivait l’Assomption. Après avoir animé ce village de leurs chants et de leurs danses, nos Basques de l’intérieur dévalaient leur côte préférée, d’autant plus abrupte qu’on n’y avait pas encore tracé ses jolis sentiers plantés de tamaris et d’hortensias, et parsemés de quelques bancs pour admirer le paysage…

Et une fois arrivés sur la plage, nos danseurs se déshabillaient tous, hommes femmes et enfants. Puis, ils prenaient par la main et formaient une seule ligne. A un signal, ils s’élançaient au-devant de la vague - la chronique dit « en poussant des cris sauvages » et il y a gros à parier que ces fameux cris sauvages devaient être des irrintzinas.

Finalement, après cinq ou six aspersions de ce genre, ils allaient s’étendre sur le sable et se sécher au soleil ! Cette curieuse tradition se prolongea tout au long du XIXe siècle.

Cependant, il faudra attendre l’époque des Années Folles pour que le tourisme s’empare vraiment de cet endroit. Les premières constructions de cabines de bains y feront leur apparition dès 1845, ce sont des baraques en bois, construites sur pilotis en s’appuyant à la falaise. Assez fragiles et munies d’échelles pour descendre sur la plage, elles sont souvent emportées par les vagues.

Le Second Empire avec la villégiature biarrote de Napoléon III et d’Eugénie marqua des progrès : c’est en 1858, au moment où l’on inaugurait les Bains Napoléon sur la côte de l’Impératrice – l’actuelle Grande Plage - que notre Côte des Basques vit se construire un second établissement des bains à l’emplacement des cabines emportées par les vagues. On y accédait par un chemin de descente en lacets ouvert en 1862. Pour le protéger des assauts de la mer, la construction d’un quai est décidée. Malheureusement cette construction fut détruite par un raz de marée le 9 janvier 1924.

En fait, aucun établissement de bains ne résista aux tempêtes sur cette Côte des Basques jusqu’à ce qu’en 1925 on inaugure un nouveau bâtiment de style néo-régional Art-Déco un peu surélevé par rapport au niveau de l’Océan. Il comprenait cent quatre cabines et un bar sur la terrasse. Détruit par un incendie en janvier 1928, il n’en reste aujourd’hui que le soubassement. Et il fallut attendre encore deux ans pour qu’en 1930, l’hôtel Hélianthe se lance à son tour…

Situé au-dessus de la Côte des Basques et propriétaire de la falaise, en contrebas du « Silver Bar », le complexe est inauguré le 31 juillet 1930. Acheté par la Ville en 1939, il deviendra le quatrième établissement des bains de la Côte des Basques. En octobre 1959, déjà amputé d’une pergola emportée par un éboulement, il devint le QG des pionniers du surf en accueillant le Waikiki Surf Club, le premier de France ! Un nouvel écroulement de la falaise survenu en 1971 sonna cependant la fermeture du bâtiment au public.

Et ce n’est que le 9 juillet 2009 que la Ville de Biarritz inaugura son nouvel Établissement des Bains, un bâtiment caractéristique du patrimoine architectural de l’époque art déco à Biarritz qui avait été reconstruit à l’identique par l’architecte José Moraiz. Après avoir été fermé pendant plus de 30 ans, il accueille à nouveau, sur une surface de plus de 1000m², des locaux pour les sauveteurs, les clubs et écoles de surf, des cabines de douches, des consignes ainsi qu’un restaurant et deux boutiques.

Une sculpture de Joël Roux a été érigée sur l’esplanade, en hommage aux tontons surfeurs qui, en 1957, affrontaient pour la première fois les vagues de la Côte des Basques.

Alexandre de La Cerda

 

 

 

 

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