0
Tradition
Pierre Narbaitz raconte la vie de Pierre Lopez de La Vega
Pierre Narbaitz raconte la vie de Pierre Lopez de La Vega

| François Xavier Esponde 558 mots

Pierre Narbaitz raconte la vie de Pierre Lopez de La Vega

La semaine dernière, François-Xavier Esponde nous rappelait la destinée de Pierre Lopez de la Vega, liée à l’histoire des Missionnaires d’Hasparren et à la reconstruction de la Chapelle des Missionnaires dite du Sacré Coeur à Hasparren. Une histoire liée à celle du Carlisme dans notre région. Voici maintenant la suite de la biographie de cet extraordinaire personnalité religieuse qui marqua le diocèse basque.

Dans un récit biographique personnalisé, flatteur et enflammé, Pierre Narbaitz, vicaire général, raconte en janvier 1961 la vie du chanoine Pierre Lopez de La Vega.

Fils de diplomate asturien par son père et d’une basquaise de Guipuzkoa, Pierre avait très tôt franchi le pont de Béhobie dans les remous de l’aventure carliste.
« Personnage magnifique né à Béhobia le 5 juillet 1869, il incarne l’allure de l’hidalgo de puissance majestueuse et sereine.
Plus fait pour régner que pour gouverner, pour accorder une promenade de grâce que pour corriger, le voilà à Hasparren au Collège saint Joseph empreint de prestige, porté de la rare beauté de ses traits, de noblesse pontificale, solennel revêtu du riche ornement d’or, prélat digne de Vélasquez, prêtre de majesté à l’image de ces christs de majesté qui sont la gloire des grandes églises françaises », rappelle Pierre Narbaitz.

Du séminaire de Larressore à Ciboure dont il fut nommé vicaire, puis à Saint-Jean-de-Luz, il incarna un esprit combatif, n’était-il pas de la race des carlistes ? Il fonda la fameuse jeunesse catholique luzienne, quelque peu précurseur de la future action catholique.
Remarqué dès 1907 par Mgr Gieure, il sera nommé missionnaire diocésain chargé de fonder la jeunesse catholique du Pays Basque.
Passée la grande guerre, ayant fait dignement son devoir, il est nommé Supérieur des missionnaires d’Hasparren, preuve que son évêque lui conservait son estime.

A Hasparren, il restaure le calvaire qui surplombe le domaine du collège Saint-Joseph et la chapelle des missionnaires, en décidant de doter le lieu d’une chapelle qui fut enfin digne d’un tel foyer de vie spirituelle.
Le Grand séminaire enfin terminé par Mgr Gieure, l’évêque entreprend la construction du petit séminaire à Ustaritz, parmi d’autres restaurations.
Et de souligner subrepticement combien Mgr Gieure préférait lancer magnifiquement un projet plutôt que de soutenir celui d’un collaborateur : Pierre Lopez de la Vega dut souffrir de cette froideur épiscopale alors qu’il s’agissait pourtant de dédier une chapelle au Sacré Coeur, la grande dévotion de son évêque ?

Mais les missionnaires basques sont à l’œuvre et ne lésinent guère sur leur engagement.
La chapelle naquit, due à la foi, à la ténacité et au zèle de Pierre Lopez de la Vega.
« A son courage aussi, souligne Pierre Narbaitz, car cet homme apparemment insensible eut à souffrir parfois cruellement, et ce fut toujours dans le silence et la dignité. Beau comme un vieux pape de la Renaissance qu’eût peint Vélasquez, la voix faible et gémissante mais plus courtoise que jamais, les doigts aristocratiques, son visage amenuisé d’une indicible paix, Pierre Lopez de la Vega rejoignait la paix du soir, après une vie d’interminable et belle journée ».

Magnifique éloge funèbre prononcé pour ses funérailles, et relaté par ce billet biographique, Pierre Narbaitz ne tarit pas d’admiration pour ce chevalier carliste qui servit le Pays Basque, l’Eglise et Hasparren en laissant son nom et sa dépouille dans l’entrée de la Chapelle des missionnaires dont l’insigne rappelle en basque : BEHA BERMA, inscrit dans les Armoiries de l’institution religieuse !

François-Xavier Esponde

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription