Samedi 3 mars à 14h30, à l’éclat neigeux des massifs pyrénéens, Me Carrère & Laurie promèneront leur public sur divers chemins artistiques.
Sculptures, mobilier, vases en pâte de verre se reflèteront dans les tableaux aux ambiances locales ou étrangères.
Tel par exemple ce vase en pâte de verre Art Nouveau aux loups noires en relief sillonnant des vagues de neige sur un fond vert d'eau à jaspures violettes, vertes et bleues. "Les loups dans la neige"(24,5 cm) n°18 signé de Gabriel Argy-Rousseau (1885-1953), est un modèle créé en 1926.
Ancien élève de l’Ecole de céramique de Sèvres, le céramiste-sculpteur travaillait la pâte de verre d’après des techniques ancestrales qui remontaient à l’Antiquité. Dans le dernier quart du XIXe siècle, Gabriel Argy-Rousseau, élève d’Henri Cros, avec d’autres céramistes, fit partie de la mouvance Art Nouveau avec ses thèmes végétal et animal. Il laisse une œuvre riche et abondante.
Antérieur et d’origine russe , « L’adieu au cosaque », bronze avec patine brune signé Evgeni Alexandrovich Lanceray (1848-1886) (43,5 x 34 cm) n°67 témoigne d’une grande dextérité et d’un dynamisme hors du commun. Après avoir été inaccessibles, les artistes-peintres et sculpteurs russes enfouis dans les mémoires, resurgissent à l’horizon. Tel est le cas d’Evgueni (Eugène) Alexandrovitch Lanceray (1), un des artistes animaliers les plus inventifs et grand portraitiste de chevaux devenant sous sa main de maître à la fois sujet et objet.
Ce dernier était le petit-fils direct d’un français resté en Russie lors des guerres napoléoniennes en 1812 ; il avait épousé une aristocrate balte, la baronne Olga Karlovna von Taube. Eugène, ainsi que ses petites sœurs, devinrent de talentueux artistes. En 1974, le sculpteur Eugène Alexandrovitch Lanceray se maria avec Catherine Nikolaevna Benois(2) : de ce mariage naîtront une fratrie d’artistes : Son fils aîné – Evgueni - deviendra un peintre fameux (1875-1946) ainsi que sa sœur Zinaïda Lanceray qui épousa son cousin germain Boris Sérébriakov (1884-1967), également célèbre artiste-peintre, ainsi que son fils Alexandre et sa soeur. Depuis une quinzaine d’années, un historien d’art anglais Geoffrey Walden Sudbury rédige un catalogue raisonné sur cet artiste trop méconnu, réveillant ainsi la mémoire de ce génial sculpteur.
Si Eugène Lanceray cultivait le mouvement, il en est de même pour l’artiste-peintre et poète palois contemporain Christian Jaureguy (1930) aux origines basques. Une démarche artistique tout en vigueur qui se concentre autour des sports olympiques équestres, automobiles, jeu de paume… Excellent dessinateur, l’artiste utilise diverses techniques : aquarelle, pastel, mine de plomb, sanguine, sépia, fusain, lavis et encre de Chine dont il se sert le plus fréquemment. Christian Jaureguy a publié en 2010 un livre sur son œuvre picturale expliquant sa démarche à la fois esthétique et dynamique. L’huile « Derby » signée Jaureguy (72x91 cm) n°267 est un témoignage de son perfectionnisme.
« Dans la nature, rien n’existe en dehors de l’énergie et du mouvement », avait écrit Léonard de Vinci.
Hôtel des ventes - 3, allées Catherine de Bourbon à Pau
Expositions : vendredi 2 mars de 15h à 20h et samedi 3 mars de 10h à 11h30
Enchères : samedi 3 mars à 14h30.
Anne de La Cerda
Notes : (1) Лансере, en cyrillique.
(2) Les Benois : grande famille d’artistes et décorateurs d’origine française réfugiée au XVIIIème en Russie et dont l’un les descendants, l’artiste peintre décorateur très connu, Alexandre Benois, travailla pour les ballets Diaguilev et fréquenta Biarritz avant la guerre de 14.
Enchères Carrère & Laborie