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Humour
Nouvel-An à Bayonne : ne vous endormez pas sur la grande roue, par Yves Ugalde
Nouvel-An à Bayonne : ne vous endormez pas sur la grande roue, par Yves Ugalde

| Yves Ugalde 518 mots

Nouvel-An à Bayonne : ne vous endormez pas sur la grande roue, par Yves Ugalde

Un fait d'hiver inimaginable s'est produit dans la nuit de la Saint Sylvestre sur la grande roue de la place de la liberté. Un jeune homme, chauffé par une consommation immodérée de vin chaud, a fait partie de la dernière tournée de l'attraction monumentale. La consommation d'alcool ajoutée au lent mouvement de la roue, l'ont conduit à s'endormir profondément.

Seul dans sa nacelle, il s'est couché en mode fœtal sur la banquette, et n'était par conséquent plus visible depuis le sol. De petite taille, recroquevillé comme il l'était, il a aussi échappé au contrôle du dernier passage en bas. La roue s'est ensuite arrêtée alors que l'individu confit par le vin chaud, dormait à poing fermé à son sommet.

Extinction des feux, fin de la fête, et voilà notre homme parti pour un réveillon qu'il n'est pas près d'oublier. Ce sont les douze coups de minuit frappés par le bourdon de la cathédrale, en pleine bourre depuis le début de l'année jubilaire, qui l'ont réveillé.

Pas de téléphone portable sur lui, une cuite telle qu'il avait du mal à se tenir debout pour appeler à l'aide, il s'est mis à converser avec les muses du toit de la mairie qui en sont restées statufiées. Il les a d'ailleurs copieusement insultées en leur reprochant leur manque total de conversation.

Pierre, le patron du café du théâtre, à l'heure de rentrer sa terrasse, a été alerté par les vociférations du jeune homme qui sortait progressivement de son éthylisme. Saisi par le froid, il faisait des gestes de sémaphore, autant pour se réchauffer que pour demander de l'aide.

Pierre a de suite joint le propriétaire de la roue qui avait largement commencé ses agapes, et qui lui a répondu en substance : "Dis donc Pierre, c'est le nouvel-an, pas le premier avril !"...

En haut le naufragé involontaire s'égosillait et vitupérait. En particulier après celui qui lui a souhaité sans penser à mal une bonne année : "Je vais t'en foutre des bonne année moi !"...

Au second appel, de Pierre, le forain a compris que c'était du sérieux. Il a bondi dans sa voiture pour rappliquer au plus vite place de la liberté afin de déclencher son mécanisme et faire descendre la nacelle habitée jusqu'au plancher des vaches, comme on dit place Saint-André.

Le noctambule n'allait hélas être secouru qu'une heure plus tard, car, dans sa précipitation, le forain avait frappé un trottoir et crevé à l'entrée nord de Bayonne. Ce qui a valu ce dernier dialogue de sourd entre Pierre et l'homme de la nacelle qui est littéralement devenu ivre, de colère cette fois, quand il s'est entendu dire : " le forain est en train de changer sa roue !"...et le pauvre gars de répondre : "On lui demande pas d'en changer, mais de mettre celle-là en marche merde !"

Tout s'est heureusement terminé dans la chaleur retrouvée du café autour d'une coupe de champagne à une heure et demi du matin. Le forain, le fêtard et Pierre qui, croyant bien faire, lui avait d'abord proposé un vin chaud. Ça a bien failli tourner au vinaigre...

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