1 – La pollinisation naturelle.
Par les temps écocentrés que nous vivons, autour de la Planète des êtres vivants qui la peuplent, l’abeille tient une place de faveur par son travail de pollinisatrice qu’elle accomplit à la saison des fécondations
Du cacao, des melons ou des carottes, 75 % dans le monde des espèces utilisées pour les cultures dépendent totalement ou en partie des abeilles et autres oiseaux pollinisateurs pour leur reproduction.
On évaluerait à 87 % ce taux pour les espèces de fleurs sauvages.
Leur disparition serait une catastrophe écologique, et leur diminution sensible pose des questions de survie et d’alimentation. La pollinisation serait une véritable machine locomotrice actionnée par le vent, la gravité ou les pollinisateurs. Pour cela un animal déplace des pollens de la partie mâle de la fleur dite anthère aux stigmates ou parties femelles d’une fleur compatible.
Au terme de la chaîne de la vie donnant les fruits et légumes de toute consommation humaine et animale.
“Une stratégie de la coévolution partagée entre la plante et l’animal, par la production de nectar pour attirer les animaux et favoriser la reproduction”, souligne ce chercheur en écologie à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale.
Un monde bruissant de vie silencieuse, imperceptible mais bien réelle.
Point de conscience avérée mais une efficacité in situ indispensable.
Pour les pommiers ou des champs ce travail est redoutablement efficace. L’abeille gourmande visite une centaine de fleurs avant de remplir son jabot et assurer le transport à sa ruche.
Et la dite abeille besogneuse recommence une dizaine de fois par jour la même tâche pendant plusieurs semaines.
L’abeille domestique de chez nous fait partie des 20 000 espèces d’abeilles du monde, dont 850 peuplent la France.
Sans ces abeilles travailleuses on souffrirait par défaut de pollinisation les conséquences sur les récoltes et les approvisionnements alimentaires.
Mais dans ce paysage silencieux et efficace du terrain, certaines plantes dépendent d’autres pollinisateurs comme les insectes, les oiseaux, les chauve souris, ou des mammifères.
En France en effet, environ 70 % des 6000 espèces de plantes recensées sauvages ou cultivées sont pollinisées par des insectes.
Les abeilles sauvages et domestiques sont les toutes premières pollinisatrices. Mais encore d’autres espèces comme les fourmis, les papillons, les coléoptères et certaines mouches, moustiques et moucherons participent au concert partagé de la fécondation.
Les agronomes soulignent que l’action des pollinisateurs est évaluée entre 2,3 et 5,3 milliards d’euros par an !
A chacun sa mission dans ce jardin d’Eden de la fécondité où place est utile pour la fonction acquise de tous.
Du cacaoyer on dit que sa pollinisation se fera par les mouches, et certaines fleurs ne seront pollinisées que par des espèces de leur choix exclusif.
Le désastre constaté est que nombre de ces espèces disparaissent. Les scientifiques observent que 16,5 % des pollinisateurs vertébrés sont menacés d’extinction.
En Europe la population d’abeilles diminuerait de 37 % et celle des papillons de 31 %.
Les abeilles subiraient l’apport des pesticides dont certains ont été interdits en France depuis peu en raison des conséquences induites de leur effets sur la faune.
2 - Un sujet difficile et bien réel aujourd’hui.
Il faut noter en sus que l’apparition de nouveaux parasites accentuent davantage cette extinction.
Les agronomes soulignent cependant que leur disparition n’est pas universelle et n’affecte pas les cultures du blé, du maïs, ou du riz qui ne sont pas pollinisées par ces espèces animales.
Objet d’observation en cours sur le nombre de graines produites par les plantes, ou leur taille future selon qu’elles soient pollinisées ou non.
Les scientifiques tirent les sonnettes d’alarme car les effets déduits de cette perte naturelle seraient importantes sur les récoltes de fruits et de légumes concernés.
Il faut se souvenir en effet que le melon, le café, les framboises dépendent de cette pollinisation. Ces aliments riches en nutriments décisifs pour la santé humaine apportent de la vitamine A, des acides foliques, du fer..
Sans compter en plus que ces chiffres ne prennent en compte que la dépendance directe des plantes aux pollinisateurs pour leur rendement.
La pollinisation pour la carotte par exemple est essentielle pour la production du fruit, des semences et certaines plantes soumises à cette règle.
En Argentine pour l’exemple l’exportation des pommes, ressource conséquente de l ’économie nationale, la pollinisation est stratégique pour la sécurité alimentaire..
Chacun observe que les effets du déclin des pollinisateurs sur les produits agricoles sont démontrés : ceux sur les milieux naturels soulignent les biologistes agronomes, sont plus difficiles à mesurer.
“Environ 308 000 plantes recensées sauvages florifères de la planète dépendraient de la pollinisation animale pour leur reproduction ; plantes sauvages qui elles mêmes fournissent nourriture et abri à d’autres invertébrés, mammifères oiseaux et au delà, le cercle de la vie est interdépendant et sa survie en convient.”
Les lois des évolutions entreraient-elles en conflit dans ce dédale interrompu de la vie ?
Les scientifiques observent ces évolutions.
Effets possibles des uns, effets indésirables pour d’autres, le sort de la vie animale et végétale bruisse des imprévisions des humains, des impérities encore et des aléas climatiques qui ces derniers temps modifient les règles de la survie des espèces, des espaces et des hommes.
Et l’on évoque des robots abeilles miniatures pour assurer ce travail par substitution ?
Des chercheurs de Wyss Institute de Harvard aux Etats Unis ont imaginé de tels robots pour contribuer en partie à ce travail de pollinisation.
Un sujet discuté entre spécialistes au vu du sort des 350 000 espèces de plantes de la planète à fleur qui disposent chacune de leur propre système de pollinisation.
A l’INRAE, Bernard Vaissière, l’auteur d’un rapport sur le sujet, dit “qu’il est illusoire de penser que ce travail puisse être accompli par des robots sinon pour un petit nombre de cultures très spécifiques, faciles à polliniser et ne sont pas liées à un insecte particulier”.
En certaines régions françaises, des agriculteurs paient déjà des apiculteurs pour polliniser les cultures grâce à des abeilles domestiques.
En d’autres pays tels le brésil, Madagascar, en Asie du sud-est comme en Italie et en Espagne, on pratique la pollinisation manuelle. Il faut imaginer que le pollen est récolté, tamisé, puis déposé délicatement avec un pinceau sur les stigmates des fleurs.
Déjà utilisé sur des plantes à grande valeur ajoutée, comme pour la production de semences hybride de tomates ou de laitues, ce travail ne s’appliquerait à toutes les espèces cultivables.
Il faut impérieusement protéger les insectes pollinisateurs existants car leur diversité et leur fonction naturelle demeure indispensable conclut l’INRAE en charge suivie de ces observations sur le terrain !
Une page d'anthologie franciscaine autour des créatures à laquelle François d'Assise eut ajouté au su de l'agro biologie contemporaine l'abeille et ses missions bienfaisantes pour l'humanité !
Addenda : la protection et la promotion de la guêpe noire
Erle beltza est de retour auprès des apiculteurs du Pays basque particulièrement à Itxassou où des ruchers écoles sont installés pour la protection et la promotion de l’erle beltza.
Une récente rencontre a eu lieu à Ossès pour faire partager ces initiatives par le plus grand nombre de gens intéressés par la production de miel traditionnelle de l’erle beltza dans la région.
Une expérience de retour et de revitalisation des espèces en voie de disparition qui retrouvent des passionnés de leur préservation pour la pollinisation des plantes et de fleurs de pollen si prisés par les autochtones