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Exposition
Musée Basque : l’épopée de la poterie de Ciboure
Musée Basque : l’épopée de la poterie de Ciboure

| Anne de Miller-La Cerda 831 mots

Musée Basque : l’épopée de la poterie de Ciboure

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De 1919 à 1995, la production emblématique de la poterie de Ciboure a rayonné sur la Côte Basque. En organisant une exposition sur le thème de la poterie de Ciboure, le Musée Basque et d’Histoire de Bayonne a souhaité rendre hommage à cette entreprise artisanale de grande qualité, témoignage de son art de vivre, une image qui fait aujourd’hui partie intégrante de l’histoire de ce territoire

« Trois types de scènes à la Pierre Loti prédominent », explique Séverine Berger dans son livre « La poterie de Ciboure » édité chez Atlantica : les champêtres, les sportives avec les pelotaris, et les marines.

Leur matière provient des terres d’argile du pays : à la grise-rose de Ciboure et à la rouge de Biarritz - utilisée également pour la confection des tuiles – s’ajoutent le feldspath de Louhossoa et la terre blanche de Charentes. Les objets en terre du pays façonnés à la poterie de Ciboure font partie de ces souvenirs qu’on rapporte avec nostalgie. 
Plus de 500 pièces, parmi les plus caractéristiques issues du Musée et de collections  privées, ont été sélectionnées pour l’exposition par la conservatrice en chef du Musée Basque Sabine Cazenave et le commissaire de l’exposition Jacques Battesti, pour être mises en scènes au Musée Basque, marquant ainsi les temps forts de l’histoire des familles et des artistes du Pays Basque. 

Quatre périodes déterminent l’épopée Cibourienne :

- 1919-1922 : trois créateurs le peintre Louis Floutier, l’ancien menuisier Étienne Vilotte, le tourneur Edgard Lukat fondèrent la poterie à Ciboure. Les poteries de grès cuites au grand feu s’inspirent de la céramique grecque,

l’art antique étant la base de l’enseignement des Beaux-Arts à cette époque. Deux colorants à base d’oxydes, le noir devenant brillant à la chaleur du four et le rouge se métamorphosant en marron à la cuisson, permettent de dessiner une multitude de détails des scènes de la vie traditionnelle basque entrecoupées de frises géométriques antiques.

Louis Floutier  signera de ses initiales ses œuvres " réalisés à la main sans calques "à décors néogrecs. Etienne Vilotte excellera dans la mise au point des fours. Edgar Lukat, maître dans l’art du tournage,  inspira les formes de vases antiques (cantharestamnos…).

Ainsi la première marque de la poterie de Ciboure était née à la ressemblance d’une "patte d’ours"composée de plusieurs initiales V.L. et FA.

- 1922-1945 : ce n’est qu’en 1922 que la marque de l’entreprise de « céramique d’art de la poterie de Ciboure est officiellement déposée. C’est à partir de cette époque qu’Etienne et Élise Vilotte mentionneront les noms des employés de la poterie sur ses registres. Bien qu'ils soient mentionnés dans les registres de la Poterie, les artistes peintres décorateurs ne signent pas leurs œuvres pendant la période Vilotte de 1922 à 1945. Le style néogrec est peu à peu abandonné au profit du thème basque.

- 1945-1977 : A la fin de la guerr, la poterie de Ciboure est ruinée, Rodolphe et Suzanne Fischer  achetèrent l’entreprise  et continuent à employer la marque V.E. jusqu’en 1951 puis remplacée par la marque RF (Rudolphe Fischer). Les décors deviennent plus variés.En 1976, Rodolphe Fischer devenu Maire de Ciboure touche par la maladie, ne peut terminer son mandat ; il décède en 1977. C'est alors son fils, Max, qui prendra la direction de la poterie.

- 1977-1995 : Sous le nom de la nouvelle marque « M.F.C », Max Fischer et son épouse Carmen après de solides études de céramiste à Vierzon, dirigèrent la poterie de Ciboure. À l’âge de la retraite, Max cesse toute activité commerciale, le 31 décembre 1995.

Durant l'année 1996, Max Fischer aidé du peintre Robert Brandhof créèrent les dernières poteries.
Le  11 décembre 1996 à 12h30, l’épopée cibourienne s’acheva avec le dernier enfournement.

Avec son répertoire ethnographique, de l’architecture des « etxe » aux costumes, danses et activités rurales ou maritimes, appréciés des collectionneurs tels que Karl Laguerfeld, la poterie de Ciboure fait partie des incontournables symboles de l’identité basque.

 Du 18 juillet au 3 janvier 2021, exposition de la poterie de Ciboure au Musée Basque et d’Histoire, 37 quai des Corsaires à Bayonne. Ouvert de 10h à 18h, du mardi au dimanche.
Conférences et visites avec les commissaires de l’exposition les jeudi 23-7, 13-8 et 26-11 à 18h
Scolaires (du cycle 2 au lycée) : visites guidées en français ou en euskara. Durée = 45 min à 1h15 selon les niveaux. Conditions de visite précisées à la rentrée en fonction de l’évolution de la crise sanitaire. Renseignements auprès du service Médiation : contact@musee-basque.fr

2. Principales Marques - Musée Basque
(1) 1919-1922  Louis Floutier, Etienne Vilotte, Edgard Luskat
(2) 1922-1945  Etienne Vilotte
(3) 1945-1977 Rodolphe Fischer°
(4) 1977-1995 Max et Carmen Fischer

 En parallèle
Jusqu’au 13 septembre, exposition « les peintres de la poterie de Ciboure » à la villa Ducontenia – av. Ithurralde à Saint-Jean-de-Luz.

Légende : 1.Vase bursiforme à anses, marque« VE Ciboure », décor attribué à Pierre Almès-ek Egina vers 1935 collection particulière, Musée Basque et de l’histoire de Bayonne. @ Alain Arnold

 

 

MARQUES DE LA POTERIE DE CIBOURE.JPG
MARQUES DE LA POTERIE DE CIBOURE.JPG ©
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