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Poésie de la semaine
Mémoires de jeunesse d’un poète basque préhistorique
Mémoires de jeunesse d’un poète basque préhistorique

| Alan Abeberry 804 mots

Mémoires de jeunesse d’un poète basque préhistorique

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"Suhaitze" de Maite Rumeau ©
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Aurrean historia olerkia gizona oroitzapena 
Alan Abeberry naquit d’un père basque et d’une mère franco-espagnole, en 1972 dans le Pays Basque au temps du caudillo Franco. Période controversée, emplie de morts et de douleurs pour les Basques. Son père Maurice Abeberry, avocat respecté, prit la défense de réfugiés basques. Sa mère Ysabel Magescas, dont le père était bâtonnier du barreau de Pau, eut une partie de sa famille dans la résistance anti-nazie : certains périrent dans les camps nazis. 
Souvenirs de morts qui appellent la prière et la vie. L’oncle d’Alan, Pierre Abeberry, avocat devenu prêtre chrétien après la guerre, joua une influence signifiante dans son chemin spirituel. Les 5 frères Abeberry grandirent dans l’hôtel familial, rue Louis Barthou, où Dieu merci, il y eut quelques passantes du sans-souci. 

Maurice, outre son activisme politique plutôt social, était président de la Fédération de Pelote Basque. L’organisation de la société basque et la pelote étaient au centre de sa vie : il jouait à pala avec l’artiste Zigor dont il fut le défenseur. Maurice apprit à son fils bien des tours de pelote qui font d’Alan, un des rares joueurs de main nue survivant : appel au défi, lehia ! Ahahaha ! Qui lèvera la main pour prendre le défi ? A la maison, c’était avec son frère Xavier, lui aussi avocat, compétitions de ping-pong et compagnie… 

Maurice était un amant de la nature et il emmenait chaque hiver sa femme Ysabel et enfants à la montagne faire du ski. Sur les pentes de la Pierre Saint Martin, au mystérieux gouffre de Mari, de l’autre côté de Pampelune où Ignace de Loyola, fondateur général des jésuites, reçût un boulet qui le rendit boiteux, Alan eut des mésaventures à ski. Patatrraaas ! Alan s’effondre et comme Ignace de Loyola boîte… Cela lui valut le surnom de « canard le plus rapide de l’Algarve »… Ahahaha… Les initiés comprendront la blague des lamiñak ! 

Autre versant familial : la politique. Koko Abeberry, avocat et professeur d’euskera d’Alan, défendit des réfugiés basques face au Gal. Jakes Abeberry, avec des camarades comme Jean-Louis Davant, co-fonda Enbata, journal et mouvement abertzale. Ce mouvement non-violent fut interdit par l’État français. Temps rude pour les Basques qui voient leur culture et leur langue disparaître. La défense de l’euskera est une des préoccupations de Jakes, qui, élu adjoint abertzale de Borotra, mit en place la signalétique bilingue dans Biarritz. Alan prend aujourd’hui le relais politique de Jakes pour la défense de la culture et de l’euskera.  

Alan eut la tristesse de voir son père mourir un dimanche de 1988 lors d’une marche à Larrun (La Rhune, ndlr.). Mystère du passage entre vie et mort, que nos ancêtres préhistoriques symbolisent par le rond des cromlechs : comme le soleil eguzkia se couche pour renaître le lendemain, peut-être après la mort renaît la vie ? 

A l’âge de 16 ans, Alan se met à philosopher avec comme ami le chrétien Pascal, qui parie pour la résurrection plutôt que le néant et l’impréparation à la mort. Il est accompagné du truculent  et douteux Montaigne dont la verve gasconne l’inspire encore. Bacchiques révélations qui l’amenèrent a étudier la philosophie à la Sorbonne, toujours sur les pas boiteux d’Ignace de Loyola. Alan étudia ensuite avec des maîtres en Inde, Chine et Tibet avec les moines bouddhistes.  Pour ceux et celles qui la désirent, Alan enseigne la méditation et la philosophie. 

Passé par les jésuites de Sainte Geneviève et de l’Essec, puis par Sciences Po Paris, Alan est consultant business international dans le réseau Alliance Experts. Il parle couramment Chinois, son goût des langues l’inspire pour écrire des poèmes bilingues français / euskera afin de construire des ponts interculturels. Son espoir est que les nouveaux arrivants français respectent l’identité d’Euskadi et apprennent la langue basque. Parler basque amènera de la bonne humeur dans les familles, avec des chants et bertsularis poétiques qu'Alan fait humoristiques. Ainsi se concluent ces mémoires de jeunesse avec pour le futur, cette invitation à l’apprentissage de l'euskera ! 
Contact : alan_abeberry@yahoo.com 

Poésies d'Alan Abeberry 








e

arbre basque dont le sommet aimant vit du feu du soleil « su » , 
branches marrons, feuilles vertes qui bruissent au vent « haitze », 

ses racines s’enfoncent dans la terre noire et rouge, 
terre des rêves où se niche le bleu ciel, nuages,  
racine des cieux, merveilleuses pluies… 

Sorgiñak, aztia, erleak 
Les sorcières, le mage et les abeilles 

Si les sorcières prises par leurs balais volent, 
N’est-ce pas parce qu'ici-bas, elles sont écrasées ? 

Si le sorcier en assise médite comme un lent arbre, 
N’est-ce pas parce que il est de Bacchus bakea la paixxx ? 

Volent les abeilles zzzzzz 
Maitia erleak 
Budara hegoak 
Jusqu’au Bouddha... 

Légendes : 
1. Alan avec son père Me Maurice Abeberry 
2 Dessin pour le poème « Suhaitze » par Maite Rumeau, architecte de l’Atabal et peintre. 

Répondre à () :

ghis haye | 16/05/2020 12:49

Merci Alan, merci Maïté ! le poète dans la mémoire et l'histoire, la peintre dans la suppression des attaches , milesker !

Jean Esterle | 17/05/2020 11:02

milesker alan

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