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L'Histoire de la Semaine
Michel d’Arcangues se souvient : le tournage d’« Hôtel des Amériques » à Biarritz
Michel d’Arcangues se souvient : le tournage d’« Hôtel des Amériques » à Biarritz

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Michel d’Arcangues se souvient : le tournage d’« Hôtel des Amériques » à Biarritz

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Biarritz : Patrick Dewaere dans "Hôtel des Amériques" ©
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Il y a 40 ans, à Biarritz, au printemps 1981, le chef machiniste donnait le premier tour de manivelle du long métrage d’André Téchiné,  son cinquième opus, « Hôtel des Amériques », avec dans les rôles principaux Catherine Deneuve et Patrick Dewaere.

Je débutais alors dans le métier de l’audio-visuel, c’était mon deuxième tournage en tant que stagiaire puis assistant à la régie.

Le synopsis du film présenté dans le dossier de presse est le suivant : « A Biarritz tard dans la nuit, au détour d’une rue, Hélène croise le chemin de Gilles. Elle conduit une voiture, il traverse la chaussée. Et l’accident survient, sans gravité, sans autre conséquence que de réunir, de façon brutale, deux mondes éloignés, deux étrangers. 

A partir de cette rencontre, c’est à une poursuite obstinée que Gilles se livrera pour retrouver Hélène qui ne cesse de le fuir et de lui échapper. Que cache la beauté lumineuse, les silences gênés, les expressions distraites et absentes de cette inconnue enfermée dans une solitude que rien, ni personne, ne semble pouvoir entamer.

L’éclat d’Hélène, irrésistible, amplifiée par la douceur ensoleillée d’un printemps au bord de la mer, conduira Gilles très loin, vers des régions nouvelles, inexplorées, au bord de l’angoisse et de la mort.
Car le secret d’Hélène, ce secret qui la ronge comme un mal, elle l’avouera à Gilles. Elle le lui confiera. Elle le lui fera partager. Et elle parviendra, grâce à lui, à s’en délivrer et à regagner le monde des vivants dont elle s’était retranchée.

Mais peu à peu le secret d’Hélène deviendra le secret de Gilles… Mais Gilles et son petit univers rassurant, quotidien, peuplé de visages familiers – son ami Bernard, sa sœur Elise, la joyeuse Colette, etc… s’en trouvera bouleversé et comme écrasé.
Car le secret d’Hélène, bien sûr, c’est l’amour. Et s’il brille comme un espoir, il pèse aussi comme une menace ». 

Le tournage qui a duré sept semaines s’est déroulé dans une ambiance de travail très studieuse, mais aussi dans une atmosphère de fête et de décontraction, et tous ceux qui y ont participé s’en souviennent avec émotion, l’équipe finissait fréquemment ses longues journées dans la boite de nuit « L’Opium » sur la grande plage jusqu’aux petites heures du matin. 

L’équipe technique était composée des professionnels les plus réputés du métier : Bruno Nuytten, directeur de la photographie, Paul Laine, ingénieur du son, Jean-Pierre Kohut Svelko à la déco, Christian Gasc aux costumes, Michèle ndreucci, scripte. 

La musique était de Philippe Sarde qui composera pour la plupart des films de Téchiné.

Le casting, outre les stars Deneuve et Dewaere, comprenait des comédiens et comédiennes réputés  : Sabine Haudepin, Josiane Balasko, Dominique Lavanant, Etienne Chicot et François Perrot, tous deux excellents « seconds roles » récemment disparus.

La rencontre de deux êtres très dissemblables dans une petite ville de province hors saison, assoupie et inactive, dont l’histoire d’amour est vouée à l’échec, est magnifiée par les techniques de jeu très différents des deux principaux comédiens, minimaliste et intériorisée pour Catherine Deneuve – « un sphinx à déchiffrer » pour Téchiné avec laquelle il travaillait pour la première fois et qu’il emploiera fréquemment par la suite - exacerbé et à fleur de peau pour Patrick Dewaere, un choix de casting très judicieux par le metteur en scène qui souhaitait réunir ces deux tempéraments très opposés, qui correspond parfaitement à la mélancolie, à la solitude et à la fragilité des personnages dans une petite cité balnéaire où reigne une certaine léthargie provinciale et une grise et pluvieusee mélancolie. 

La ville de Biarritz, filmée dans ses moindres recoins, est bien mise en valeur par la photographie très naturelle mais très sophistiquée de Bruno Nuytten,  particulièrement dans les scènes de nuit. 

Le reste du tournage s’effectua dans la château alors en ruines de Biaudos dans les Landes, sur la plage de la Chambre d’Amour à Anglet, à la gare de Bayonne, pour se terminer dans la banlieue parisienne pour quelques plans extérieurs. 

Le film - qui ne rencontra pas le succès qu’il méritait - est disponible en DVD sur diverses plates forme d’achat.

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"Hôtel des Amériques" : quand Deneuve rencontre Dewaere à Biarritz... ©
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