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Tradition
Mages et astrologues en question
Mages et astrologues en question
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| François-Xavier Esponde 990 mots

Mages et astrologues en question

Dans notre « Lettre » du 30 décembre dernier, nous évoquions la tradition des Rois Mages dans le « merveilleux » chrétien inspiré de l'Évangile de Saint Matthieu en nous interrogeant s’il s’agissait-il d’astrologues liés à une population juive subsistant à Babylone ou de « mages » adeptes des croyances zoroastriennes mais au courant des grandes prophéties messianiques qui auraient observé une triple conjonction de Jupiter et de Saturne dans le signe des Poissons, ce qui signifiait que ces deux planètes se s’étaient trouvées par trois fois alignées par rapport à la terre dans la constellation du poisson ? Or, selon certaines recherches, il serait possible de déterminer que depuis 4000 ans, ce phénomène n'avait eu lieu qu'en 8690 et… En l’an 7 avant notre ère, période proche de l’année réelle de la naissance du Sauveur ! En 1987, le jeune historien britannique William Dalrymple, au cours de son voyage en Asie sur les traces de Marco Polo, avait relevé quelques traits caractéristiques de la Perse que l'on retrouve de manière frappante dans l'évangile de la Nativité. Ainsi, les mages (dont le nom est d'origine persane) constituaient une classe de prêtres zoroastriens pratiquant l'astronomie et l'interprétation des rêves ; et les trois présents offerts à l'Enfant Jésus (or, myrrhe, encens) étaient des matières fréquemment apportées en offrandes dans les rites perses. Quant à la ville perse de Saba (ou Saveh) où Marco Polo avait dit s'être arrêté et où auraient été vénérées les tombes traditionnelles des trois mages, il fut l'un des plus importants observatoires astronomiques de l'Asie…

L’occasion pour François-Xavier Esponde de passer en revue :

« L'astrologie et son attraction quotidienne »

1 – A Babylone les astrologues pullulent

3000 ans avant notre ère, à Babylone, on était fasciné par l’observation du ciel, de la lune, des éclipses et des mouvements des planètes. Tous les mouvements stellaires dans les cieux constituaient un « langage des dieux » et leurs observateurs patentés furent dignes des hommages rendus à ces hommes d’exception. De ces observations naîtront les lois et les cycles récapitulés et référencés d’une connaissance expérimentale des astres à vue humaine.

Les planètes porteront les noms des divinités du panthéon et les douze signes du zodiaque, de constitution animale, seront interprétés en fonction de leur affect psychologique

Au demeurant, jusqu’aux tympans des cathédrales, ces vieilles dames qui résistent à l’usure du temps, qui sont illustrés de ces figurines, ainsi que sur les chapiteaux romans ou gothiques. Les religieux et les confréries en furent eux-mêmes adeptes, interprètes de l’astrologie comme les savants des étoiles que l’on consultait à la veille des batailles militaires ou des décisions politiques. Toute sa vie, Catherine de Médicis aima s’entourer d’astrologues, de savants qu’elle consultait à tout sujet et Marie de Médicis ne fut pas de reste...

Il se dit que les controverses furent légion entre ces hommes de connaissance, les uns au nom du bien savoir, les autres pour retenir le libre arbitre en toute liberté individuelle dans ces prédictions divinatoires parfois vécues dans l’anxiété. L’humain étant composé de divers temps de vie, et soumis à ces rythmes naturels de diverse origine, le temps de la nature et le cycle des saisons, celui de l’histoire des événements qui la traversent, et celui, pour certains, de l’avenir et du rapport à l’éternité, chacun choisit dans l’exercice de cette discipline son rapport préférentiel à telle ou telle influence du moment présent.

Les polémiques sur le bien-fondé de cette discipline controversée traversèrent les siècles mais l’attrait irrésistible des prédictions astrologiques demeure bien présent jusqu’à aujourd’hui. Au début de chaque année les éditeurs de ces ouvrages inspirés proposent des livres par milliers à des lecteurs en demande. On pense qu’un français sur dix a consulté un de ces livres dans ce goût mystérieux de retrouver pour son compte quelques traces de pratiques divinatoires de provenance orientale et très habituelles dans cette région du monde.

 

2 – Les sources des astrologues

Si les religions de l’antiquité considèrent le soleil et la lune comme divinités agissantes sur les hommes, la tradition biblique réfute cette emprise sur l’esprit humain parce qu’elle recèle une volonté de puissance sur le temps et l’histoire des humains et ce goût inavoué de déchiffrer les œuvres cachées de l’univers sur notre propre entendement des choses de chaque vie.

La tradition démontrant sur le temps long de l’histoire religieuse cette réfutation des uns au déterminisme d’un destin personnel idolâtré capable de maitriser son avenir, la réponse des croyants à qualifier ces entreprises d’abominations devant l’Eternel, sont jugées dénaturantes par les promesses prométhéennes des « sans-dieu » et des renoncements possibles à Son Nom ! Comme en tout débat sur ce sujet, les positions des uns s’opposent à celles des adversaires, s’agissant de reconnaitre que les astres nous éclairent et nous aident mais sans toucher notre responsabilité et la liberté qui nous animent dans nos œuvres.

3 – Un regain d’intérêt pour l’astrologie contemporaine.

Aujourd’hui encore, de nombreux sujets consultent leur horoscope du matin, sans doute pas tant pour de sûres prédictions, mais plutôt afin de mieux se connaitre, comme s’il fallait en faire usage dans nos relations intersubjectives. On parlera désormais de psycho-astrologie, auprès d’auditeurs de radio et de lecteurs de magazines qui préfèrent évoquer des prédictions réservant un large champ d’interprétation, hors de prévisions enfermant le sujet dans son questionnement.

Or, l’astrologie est-elle conciliable avec une ferveur religieuse personnelle ?

Les doctes esprits du présent distinguent l’astrologie prédictive qui relève de la divination quand elle devient une dépendance à toute décision, et celle qui demeure un outil permettant de connaitre ses motivations, ses propres limites et sa capacité de se prendre en charge. Chacun comprendra que la tendance n’ira pas dans l’incitation avérée des pratiques divinatoires complaisantes et gratifiantes, mais plutôt vers une quête de l’esprit propre à assumer son rapport à l’univers et aux autres, sans artifices, ni quelque curiosité personnelle !

Mais l’astrologie aura encore de beaux jours devant elle si elle soulage des âpretés de la vie et des interrogations de chacun sur son avenir !

François-Xavier Esponde

 

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