Pierre d’Arcangues (1886-1973), 7ème marquis d’Iranda, a été pendant les années 1920-1930, président du comité de tourisme et des fêtes de Biarritz, il fut le grand ordonnateur des évènements artistiques et culturels du Pays basque dont le prestige rayonna dans le monde entier et où se pressèrent les têtes couronnées et de nombreuses célébrités du monde littéraire et politique.
Il fut aussi pendant 40 ans maire de son village d’Arcangues qu’il a considérablement aménagé, agrandi et embelli avec la construction des écoles enfantines, la réfection du clocher de l’église, l’agrandissement de la mairie, l’aménagement du cimetière, la construction des Maisons des Sœurs et du Théâtre de la Nature qu’il assembla de ses propres mains avec des matériaux de récupération et qui mériterait bien de porter son nom, mais il est vrai que nul n’est prophète en son pays.
On oublie qu’il fut aussi le créateur d’une œuvre littéraire foisonnante qui toucha tous les genres : poésie en vers et en prose, pièces de théâtre, comédies musicales, nouvelles, souvenirs de guerre, récits de voyages, pamphlet politique, aujourd’hui hélas introuvables et bien oubliée.
Il est l’auteur de plusieurs recueils de poésie : Le Chant des Sources, Tendresse (Flammes Vives), Le Grain de Sénévé (Perrin, 1918), La Maison du Soleil (Plon, 1927), Les Lauriers sur les Tombes (Pierre Laffitte), Les Chansons de Kaddour, poèmes en prose sur le Maroc, Six Poèmes sur le Pays Basque, Le Vieillard et la Rose (1968).
Ses comédies musicales, ses pièces de théâtre et ses divertissements costumés, typiques de l’esprit léger et joyeux de l’après guerre (la première), furent représentés sur les scènes nationales avec succès : Dans le Palais du Roi, La Folle Tournée, musique de Danilo Yovanovitch, La Chemise du Grand Duc, musique de Giulio Gonfalonieri, Le Retour de l’Ambassadeur, L’Ecole des Gigolos, musique de Leon Crutcher* et Mario Bragiotti, L’Impératrice de Chine est Malade, Le Prince et le Tailleur, Shorlekoua.
Sur un ton bien différent, La Cote 304 est une suite de courts de récits bouleversants sur son expérience de soldat pendant la Première Guerre Mondiale, bien loin des frous-frous et des élégances qui ont fleuri à la fin du conflit, où toute une jeunesse voulut oublier les horreurs de la guerre et se divertir sur des airs de Jazz et de Charleston.
Un Mois au Fort du Hâ raconte son emprisonnement avec son fils aîné Guy dans la sinistre prison de Bordeaux, ce dernier se proposa de partir à sa place dans un camp de travail en Silésie, ce qui lui fit écrire ces trois vers : « Je t’ai donné la vie, tu m’as rendu la liberté, nous sommes quittes ».
Sur un ton plus léger, Rois en Vacances à Biarritz nous rappelle que la petite cité balnéaire fut le refuge préféré des souverains et souveraines et de toute l’aristocratie Européenne.
Terres de Soleil et de Mystère (Flammes Vives) est un récit de ses voyages en Grèce et en Palestine qui l’ont profondément marqué.
En Californie, les Américains ont ils des Ailes est un opuscule humoristique sur la vie moderne américaine qu’il a connu au cours d’un voyage.
Il reste aussi dans les archives du château plusieurs projets d’adaptations pour le cinéma qui n’ont pas abouti.
Rappelons aussi qu’il fut l’initiateur avec Jean Cocteau du célèbre et éphémère Festival du Film Maudit qui fut présenté à Biarritz en 1949 et 1950 et auquel assistèrent les jeunes loups de la future « nouvelle vague ».
* Voir article dans Baskulture.