1 - Or, encens et myrrhe
Produits dérivés de l’Orient antique, l’or, l’encens et la myrrhe sont cités comme présents apportés à Jésus lors de la Manifestation de l’Enfant - roi, Epiphanie à l’humanité en ce temps béni par Dieu.
Gaspard, Melkior et Balthazar viendront rendre hommage à leur souverain par ce parcours symbolique habité de faste et de lumière orientale, dans la plus fidèle tradition des devoirs accomplis par les sujets pour leur suzerain.
L’or pour qualifier la royauté de Jésus, l’encens Sa divinité et la myrrhe Son humanité, comme rapportés par le texte biblique. Mention est ainsi faite par Nicodème qui, lors de l’embaumement, fait usage de ces produits destinés aux usages sacrés et exclusifs du Temple.
Il est un fait notable, Matthieu ne parle pas de ces biens précieux, Jean les évoque cependant.
Autre temps, autre lieu de narration : le message évangélique s’est porté au cours de l’histoire vers d’autres mondes où les traditions anciennes de l’usage de l’encens et de la myrrhe avaient une portée sacrée antique destinée ainsi aux cultes des divinités de ces contrées orientales lointaines et désormais représentées à Jérusalem.
Pour les évangélistes, ces senteurs sacrées accompagnent l’incarnation du Messie attendu par son peuple. Pour ce peuple de l’Alliance évoqué dans l’Ancien Testament, il s’agira d’exprimer l’amour reçu de Dieu par l’usage de ces onguents destinés à l’honorer.
De la myrrhe pour exemple, il sera rapporté qu’elle servait à oindre l’Arche d’Alliance, Ex 30-23, à décrire les vêtements du Roi Messie, dans le temps des fiançailles accomplies avec son peuple Israël, ou à désigner l’excellence de la Parole de Dieu, à savoir par douze fois mentionnée dans l’Ancien Testament dont sept fois dans le Cantique des Cantiques... Senteur de la parole divine qui s’exhale dans un culte où la parole et les rites liturgiques consument une unité de lieu et d’expression bien spécifique à l’âme orientale. La parole et le geste qui l’accomplissent viennent de la même origine... La confection de la myrrhe pour les usages du Temple de Salomon faisait suite à des règles strictes stipulées dans ce dialogue savoureux entre l’Eternel et Moise à qui il est demandé cependant de les respecter à la lettre et selon la règle.
2 – L’or et les senteurs sacrales.
On le mentionne 890 fois dans la bible, pour les trois quart dans l’ancien testament, le quart dans le nouveau.
Signe de royauté de Jésus. Mais également objet de courroux de l’Eternel pour les mauvais usages de Salomon engoncé dans le luxe et l’oubli de ses devoirs envers son Dieu etson peuple.
« Le Seigneur s’irrita contre Salomon parce qu’il s’était détourné de Lui »... 1 R 11,9
Préférant les idoles qui ont une bouche mais ne parlent pas, des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas, comme rapporté par le psaume 113. Alors que le Dieu d’Israël bénit et protège son peuple en multipliant ses bienfaits, les idoles dont l’or cité sont une parodie de la foi, une fausse richesse du monde comme désigné par les prophètes bibliques »...
L‘encens composé d’une résine de provenance arabique est cité 120 fois dans l’Ancien Testament. En lui ajoutant de l’huile et du sel, on peut obtenir une flamme vive qui se consume dans les couleurs rougeoyantes de son état.
De telles « éclosions lumineuses » inspiraient les anciens. Elles désignaient des signes de l’invisible que le commentaire rendait audible aux fidèles en attente de ces messages au cours des manifestations religieuses de la communauté.
Or et encens semblaient bénéficier des faveurs de leur état. On mentionne la myrrhe pour des usages funéraires, et les services liturgiques du temple quotidiens, souverainement codifiées.
De la royauté de Jésus à Sa divinité et à Son humanité même, la tradition associait l’or, l’encens et la myrrhe. Ils gardent une symbolique spirituelle millénaire particulièrement prisée lors des célébrations religieuses et bien au-delà au cours de manifestations festives de portée universelle !
François-Xavier Esponde