1 – Un rappel du passé.
Dans le pays de Pasteur, la pratique des vaccins connaît des variables selon les époques.
Dans un ouvrage sur "L’histoire de la Santé en France" publié par le Pr Patrick Zylberman chez Odile Jacob, l’auteur rappelle que “la politique de santé repose sur l’hygiène, l’assainissement de notre milieu de vie, et la vaccination, responsables de notre bonne santé et de la longévité actuelle de la population.”
La première vaccination fut pratiquée en 1796, lorsque Edouard Jenner frotta deux incisions superficielles avec du pus prélevé sur la main de la fermière infectée par le pis d’une vache, de ce qui sera comme maladie de la variole. Une découverte empirique qui bénéficiera à la santé humaine.
La vaccination donnera des résultats sur l’espérance de vie des populations exposées à la mort sans thérapie.
Au début du XIXème siècle, Napoléon Bonaparte créa sous le Consulat le premier Comité spécialisé sur le sujet.
Il n’y eut pas pour le cas de réelle politique de santé dans le pays tout le long de ce siècle écoulé. Ni loi, ni programme, ni obligation vaccinale n’existaient encore.
La France fit l’exception parmi d’autres pays en Europe tels la Suède, le Danemark, la Russie, la Bavière ou la Prusse qui adoptèrent une politique vaccinale dans leur pays respectif.
La guerre de 1870 aggravant davantage la situation sanitaire, la France connut une double sanction, à savoir la défaite militaire et le défaut sanitaire en l’état.
La variole, maladie virale de ce temps, fit des victimes plus nombreuses en France qu’en Prusse, qui s'ajoutèrent aux morts de la guerre.
Il faudra attendre l’an 1902 pour voter une loi qui rende obligatoire la vaccination contre la variole pour les enfants de un an, puis de six ans, et enfin les adultes de vingt et un ans.
La raison évoquée était le rejet par la population rurale majoritaire en France d’un vaccin obligatoire.
Deux écoles se partageaient l’opinion. Les naturalistes du moment pour qui la nature peut corriger ses erreurs seule sans la main de l’homme.
Les adeptes d'une vaccination qui se heurtait au scepticisme de la population montraient une adhésion réelle et se laissaient conduire vers cette issue par peur de mourir de la variole.
2 - Paradoxalement, ce partage des opinions serait enracinée dans la tradition sanitaire en France.
On vaccine les bébés mais on renonce aux rappels à six ans et 21 ans. Pourquoi ? Nul ne le sait !
Cette pratique se répétera encore avec le BCG, dit l’auteur de ce livre dans les années 1950.
Etonnante hostilité de fait observée en 2016 encore par l’Académie de Médecine en France. Les vaccins contre l’hépatite B et la grippe sont peu pratiqués y compris chez les soignants, tandis que les vaccins contre la variole, la rougeole, les oreillons et la rubéole entrent dans les adhésions personnelles.
Face aux virus il existerait deux réponses possibles : la prévention ou le traitement.
Pour la récente covid 19, la première donne réponse par défaut du second.
A partir de 1902, la vaccination contre la variole est devenue obligatoire : le pays connaît un siècle de retard sur d’autres voisins. En 1950, le BCG deviendra à son tour obligatoire (il ne le serait plus depuis 2007).
Puis on vaccina, dès 1964, contre la poliomyélite.
Les autres vaccins demeureront recommandés par les Autorités sanitaires. Or, vacciner reste la seule perspective, de protection et pour éviter la contamination.
On ne sait pour l’heure selon si la vaccination contre le covid empêchera la contamination ?
Des effets indésirables, il y en eut contre le vaccin de la variole, mais selon les praticiens, leurs conséquences les rendirent cependant acceptables au regard de l’oeuvre humanitaire obtenue par la pratique des vaccins pour lesquels, la recherche se poursuit encore.
Il en serait pour ce vaccin Anti covid qui hante les laboratoires du monde pour relever le défi planétaire de ce virus mortel et de gravité en cours.
L'OMS déclare que que la variole est éradiquée dans le monde depuis 1980. Mais l’arrêt de la vaccination de la rougeole a entrainé une montée de la mortalité entre 2008 et 2015.
Et l’auteur du livre sur les vaccinations note des causes peu rapportées en ces temps par l’information officielle.
La déforestation dans le monde reste l’une des causes majeures de la dispersion des animaux sauvages loin de leurs habitats et rend risquée la proximité du milieu sauvage avec l’homme, avec ses effets comme ceux observés dernièrement en Chine ou en d’autres pays de l’hémisphère sud du monde.
La familiarité domestique avec des animaux introduits hors de leur milieu naturel dans les habitations et les appartements des cités aurait-elle une incidence sur la propagation par les bêtes de virus peu connus par le public ? Il faudra sans doute connaître davantage l’avis des vétérinaires dont on diffuse assez peu les analyses pour notre bien être ?
L’Afrique aura connu ces dernières décennies ses épidémies contenues dans le continent.
Ebola le premier, Zika en 2007, ou le Sras Cov1 en 2003, se rappellent encore au reste de l’humanité. Le défi des vaccins est encore à venir car la perspective d’autres épidémies autour du covid et de ses variants ne cesse d’être mentionnée par les chercheurs du monde, tous confrontés face aux mêmes défis sanitaires, et en recherche de solutions pour l’humanité entière !
L’écologie scientifique parfois détrônée par des partis qui s’en réclament pour d’autres fins, ont encore beaucoup à nous apprendre.
Il nous faudra les accepter au risque de devoir changer des habitudes dans nos liens transgressifs avec la nature.
Y serons-nous disposés ?
Un professeur à l’Ecole Supérieure des Vétérinaires de Paris me dit un jour pendant le second confinement : “Les rapports homme/animal sont plus complexes que l’affection et la fusion des sentiments qui les unissent.”
Difficile parfois d’en convenir, tant l’animal de compagnie devient le partenaire de vie le plus intime lorsque les relations inter-personnelles sont modifiées par quelque virus qui ne vous vaut que des désagréments !