Dans sa nouvelle série de pottoks, Anne Broitman met en scène en lumière quelques spécimens dont certains plus stylisés ont été moulés en bronze.
Depuis son enfance, l’artiste basque, plasticienne et cavalière, Anne Broitman, épouse de l'ancien président du Medef des Landes Jean-Louis Broitman, issue de la famille Barbaste (originaire de Basse-Navarre depuis neuf générations), est passionnée d’art équestre sous toutes ses formes ; c’est donc tout naturellement qu’Anne a souhaité peindre les pottoks du Pays Basque.
Au départ, afin de mieux comprendre leur morphologie, Anne les reproduisait précisément. Puis au fil du temps, son pinceau s’est libéré au rythme sauvage de ses pottoks. Les pottoks d'Anne à l’aquarelle un peu à la manière des paysages rupestres des grottes d'Isturitz en plus vif, à l'’huile puis à l’acrylique sur de grands formats, fauvistes traités sous forme de tâches vives et contrastées, se promènent sur ses toiles.
Aujourd’hui, les pottoks de la dernière série sont à l’image du brun noir, plus osseux, aux cervicales apparentes sur un fond vif tachiste. illumine le mur de la galerie. Toutes ces variantes de style et de races, Anne les a regroupés dans un livre-album pour les enfants et les parents.
Dans sa galerie-atelier, Anne vous expliquera l’origine des pottoks représentés sur les peintures rupestres dans la majorité des grottes européennes identifiés comme appartenant aux races Przewalski ou Tarpans venus d’Asie centrale des déserts de Mongolie et Gobi.
Il y a 15 000 ans av J.C., le cheval sauvage beige d’Asie avait migré vers l’Ouest et le Sud jusqu’à la péninsule ibérique. Au cours de son déplacement, sa robe beige s’est métamorphosée en brun-noir. Au Pays Basque, les découvertes préhistoriques faites dans les grottes de Sare, d’Oxocelhaya, d’Isturitz confirment ces hypothèses.
« Pottok» signifierait en basque « petit cheval », mais il existe d’autres versions. Son corps très charpenté est d'une taille moyenne d'environ 1,23 m. Rustique et robuste, son pelage au crin épais affronte les climats humides du Pays Basque.
En 1970, l’ancien maire de Sare Paul Dutournier avait contribué à sauver la race en créant l’Association Nationale du Pottok. Aujourd’hui, Michel Laforêt poursuit son action en fondant « La Maison du Pottok » dont il est le président depuis 1992 .
« A l’origine, deux livres de réglementations A et B du « Stud-Book » répertorie les races de Pottoks », explique Anne Broitman. On distingue les pottoks bruns noirs « pur sang » du livre A, ils gambadent dans les montagnes basques de la Rhune aux Arbailles constituant « leur berceau ». Dans les années 1950, ils avaient presque disparu des montagnes du Pays Basque.
Dans le second livre B, les pottoks sont des races croisés à 50% avec des chevaux de trait ou selle. Rappelons qu’à partir du Néolithique, environ 5.000 ans av JC, les chevaux se sont progressivement croisés sur des terres cultivées par l’homme.
Parmi les races croisées avec les pottoks, les shetland d’Ecosse sont venus à la révolution industrielle afin d’aider à l’extraction du charbon dans les mines du Nord. Ils sont pourvus de pattes d’éléphant à longues franges
Ses pottocks croisés surnommés les « Pottoks Pie » à pattes d’éléphant à longues franges pour les croisés avec les écossais, furent utilisés pour la contrebande « travail de la nuit » et les travaux des champs au Pays Basque.
Parmi les autres croisements figurent les « Double Pottoks ». Ils ont été métissés avec des chevaux plus grands, en particulier des Pur Sang Arabes ou des Barthes. Leurs robes sont tachetées de blanc comme les illustre Anne Broitman dans ses tableaux.
Vous pourrez rencontrer Anne Broitman à sa Galerie Atelier rue Gambetta à Biarritz sur rendez-vous au tél. 05 59 23 72 26. Elle présentera également ses œuvres et son livre le 12 août lors de la journée du Pottok à Bayonne.