0
L'Océan
Les médicaments de l'océan
Les médicaments de l'océan

| François-Xavier Esponde 727 mots

Les médicaments de l'océan

actu-hemarina.jpg
Hemarina ©
actu-hemarina.jpg
la Ferme Marine de Noirmoutier, élevage de vers marins pour Hemarina.jpg
la Ferme Marine de Noirmoutier, élevage de vers marins pour Hemarina ©
la Ferme Marine de Noirmoutier, élevage de vers marins pour Hemarina.jpg

Une vision de l’Océan à travers ses visages ludiques, sportifs, de confort, de loisir et de recherches de l’avenir

1 – Le travail des biologistes.

Déja sur le Littoral atlantique des biologistes chercheurs étudient les débouchés thérapeutiques des éponges, et de micro organismes, étoiles et vers de mer puisés dans les grandes profondeurs de l’Océan.
On n’est pas dans la science fiction ou la fiction de la recherche mais dans des applications effectives.

Ifremer mène la recherche avec passion et conviction. La mer a des disponibilités immenses, inconnues et à découvrir encore.
Un ver marin, une étoile de mer ou une algue brune concentrent des recherches appliquées sur des greffes d’organes, des soins des déficits de la mémoire, et des traitements appropriés à la trisomie 21 ainsi qu’à la maladie d’Alzheimer.

Arenicola marina, le sable strié par ce ver intriguait les biologistes marins. Ils en firent l’objet de leur connaissance.

Comment ce ver pouvait-il retenir sa respiration six heures durant à marée basse dès qu’elle se retirait ? La question fut l’objet de recherche de l’hémoglobine de ce ver chargé de fixer l’oxygène et de le véhiculer dans le sang vers les autres cellules de l’organisme.
Le chercheur conclut ses observations en ces termes : “si cet invertébré marin est ainsi doté d’une hémoglobine 40 fois supérieure à celle de l’homme, les applications obtenues pourraient servir pour la médication des humains.”

Dès 2000, Frank Zal voit en cet investissement marin comme un remède à des problèmes médicaux , particulièrement les organes en attente de transplantation et pour diminuer les rejets de greffes. 
Le chercheur breton fonda Hemarina, un extrait l’hémoglobine de ce ver, la purifia et réalisa une solution ajoutée à toutes autres préparations et techniques de préservations d’organes.
Ainsi naquit HEMO2life qui oxygène tout greffon et donne une chance de transplantation réussie sur un organisme en attente. Depuis 2013 les vers marins sont élevés à Noirmoutier et leur bénéfice appliqué pour les greffons rénaux et cardiaques.

En 2018, le dispositif testé à Paris à l’Hôpital Georges Pompidou lors d’une retransplantation de visage, les résultats correspondirent encore aux ambitions destinées à ce traitement.

Les étoiles de mer et les éponges intéressent aussi depuis 30 ans les biologistes de Roscoff, découvrant la roscovitine. Une molécule issue d’oeufs d’étoile de mer, dont les analogues et dérivés sont étudiés dans de nombreuses thérapies : cancer, mucoviscidose, polyarthrite rhumatoïde, ou le syndrome de Cushing.

Des chercheurs et équipes internationales poursuivent ces travaux prometteurs. Comme Manros Therapeutics, entreprise de biotechnologie citée comme une référence en la matière.
Le profil des recherches demeure ouvert.
Les bactéries puisées dans les profondeurs sous marines servent déjà de réparateurs de tissus abîmés.
Grâce aux fermes biotechnologiques, les bactéries sont obtenues en laboratoires, puis modifiées pour améliorer leur interaction avec les cellules humaines.

Innovantes et pleines de promesses, les molécules marines, plus de 20 000 font désormais l’objet de recherches ininterrompues, dans le domaine médical, et déjà 13 Prix Nobel ont été décernés à des chercheurs pionniers de ces travaux fondés sur ces organismes marins.

2 – Agricultrice de la mer.

A l’origine de la spiruline de mer une équipe de biologistes sur la côte bretonne cultive cette cyanobactérie appelée aussi “algue bleue” qui se développe dans les eaux chaudes et riches en nutriments.
Elle apporterait de la vitamine B, du fer, des protéines et par sa force tonifiante serait bénéfique aux patients. A l’origine la spiruline fut produite pour le développement humanitaire.

Gabrielle Capodano et son équipe basée en Bretagne a cherché à valoriser les atouts multiples de cette bactérie. Développant des huîtres à la spiruline, du caviar, un booster et des barres énergétiques. Puis encore des cosmétiques comme du savon anti âge et des soins thérapeutiques.

La consécration de l’équipe leur fut obtenue en mars 2022 lorsqu’elle a remporté l’Appel à projets gouvernemental France relance. La biologiste souligne encore que la spiruline à l’eau de mer peut à terme contribuer à réduire l’acidification des océans du fait de sa forte consommation en CO2.

Par sa captation de dioxyde de carbone et son rejet d’oxygène, la spiruline ralentirait le phénomène, voire pourrait endiguer les zones mortes, qui présenteraient une teneur insuffisante en oxygène pour la survie de l’éco système”, rapporte la biologiste.

Un travail suivi de la Bretagne à la Nouvelle Aquitaine par ces professionnels de la mer, dans leurs laboratoires et leurs applications marines !

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription