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Humour
Les clés des fêtes bayonnaises ont disparu !
Les clés des fêtes bayonnaises ont disparu !

| François-Xavier Esponde 2191 mots

Les clés des fêtes bayonnaises ont disparu !

A - Le trouble des sujets

La notice à peine entremise entre des faits plus chargés d'intérêt a fait l'effet d'une bombe ! On ne trouvait plus les clés du balcon du château pour la remise des clés par le Roi Léon en ce temps de juillet. Que faire ? Les chercher sans doute ? Mais où ? Qui pouvait y avoir accès et en quel endroit  On prétendait qu'en ce haut lieu bien gardé et surveillé de jour et nuitamment peu de sujets de sa majesté pouvaient avoir accès aux informations. Et le lieu gardé secret comme tout autre attribut attaché au Roi et à ses approchés, on ne devrait attendre plus longtemps pour découvrir l'imposteur ou le confondre dans les geôles de la forteresse.

Il ne fallait donner à la nouvelle d'importance. Il s'agissait selon les familiers du Roi Léon qu'un moment de distraction, une mégarde, en somme une absence de mémoire. Mais enfin, le scélérat n'avait d'égard pour son roi et notre roi, sa majesté et la réputation bayonnaise de ses sujets.

On décida prestement d'aller quérir dans le coffre du domaine parmi les nombreux objets placés sous protection comme le seraient les bijoux de la couronne, ou les habits de fête habitués de ces solennités. Mais de constat commun le vestiaire ou ses attributs prenaient peu de place. Un air ajouté à son embonpoint et le roi reprenait place sur son balcon, et transcendé par son volume et sa majesté ne retenait d'attention particulière pour sa posture de dignitaire ajouté.

Une première enquête se fit de vive voix auprès des gardiens des lieux. On prétendit que les caméras des plafonds ou des entrées avaient avantageusement depuis peu remplacé la vigilance au quotidien des entrants et sortants du château.

Point de chiens ou de labradors pour flairer à distance les imposteurs, point de signes optiques sur des caméras ou des écrans internes sous contrôle constant des vigiles assermentés.

Le Roi était bien sain et sauf mais les clés de la fête avaient bien disparu ou que dire, ne se trouvaient en lieu et place habituel.

Peu de manants connaissaient cet espace bien préservé des observants le long de l'année. Ces objets magiques s'entrevoyaient à peine quelques instants ce soir mi figue mi raisin de l'entremise de lumière à l'ouverture le mercredi des fêtes. Elles jouissaient d'un effet magique auprès de la population numérique toute aussi séduite par leur attraction fascinante que de leur envol irrationnel sur un public si proche et si lointain. !

Dans cette angoisse du moment présent il fallait donc retrouver ces clés ou les rechercher dans les délais les plus pressés de ce temps.

On fouilla les poubelles de papiers des messages  attenants au domaine. On prit soin de voir les remises de ces entre deux, étages, bureaux, commodités peu connus et fréquentés par les familiers. On crut un instant avoir trouvé dans une enveloppe marron datée et de son temps, un dossier plus épais que d'habitude paraissant grossir par un contenu avantageux mais non, il s'agissait de gants de sport laissés sans doute en ce lieu en vue de quelque compétition bleu blanc de la société sportive municipale.

Peine perdue, côté bureaux et annexes, débarras et réserves à proximité des communs il n'y avait donc trace de clés. On interrogea les gardiens du château sur l'existence possible ou pas d'un émetteur sur ces clés permettant de les situer dans l'espace et les préserver des brigandages.?

On se renseigna sur le sujet mais non point d'onde ou de pile atomique sur ces clés artisanales classiques et bien ajustées à l'histoire festive de la ville dans ses clous centenaires. Il fallait chercher ailleurs désormais. On prétendit que les archives et leur destin hiératique pour l'éternité pouvaient avoir servi de havre de quiétude après la tempête festive à ces trésors de bienfaisance, jusqu'à l'année suivante. 

On décida donc de s'armer de confiance et d'organiser avec les personnels accrédités à ce service une visite in situ. Lampe de poche, à la main pour les coins les moins éclairés, escabeau pour grimper en altitude, et sonder les étagères les plus invisibles, mais encore une main diligente pour passer sous les meubles, une règle pour en déloger quelque trésor, pour l'heure, des clés sacrales des fêtes de Bayonne disparues...

Une recherche malheureuse et sans résultat. On avait pu lors de ce passage au peigne fin de ces lieux mettre la main à quelque autre dossier de valeur historique mais le sésame si précieux et si désirable ne se laissait atteindre par les enquêteurs les plus chevronnés du Château du ROI .

Il fallut poursuivre son enquête au delà dans les tiroirs de bureaux, mais leur nombre et leur disparité  selon les services ne permettaient l'accès au tout venant. Il faudrait dès lors en informer les titulaires, leur personnel et leurs habitués. On commença par le comité des fêtes, le premier en vue de cette approche. Les intéressés dirent leur désarroi. Comment donc n'avait-on un double de clé possible pour le cas occasionnel d'une telle disparition volontaire ou crapuleuse ? Il n'y semblait en effet plausible qu'un imposteur ait eu le désir de profaner le lieu avec la volonté de dévoyer l'honorable volonté du roi Léon de communier avec ses fidèles en ses temps jubilatoires 

Une distraction inouîe mais possible pouvait s'être produite à l'insu de l'intéressé mais la chose semblait au fil des heures de recherche engagée improbable. Il fallait voir plus loin et plus haut encore, là même n'accèdent que des gens de métier aguerris sur les hauteurs de toits ou de terrasses, et disait-on le chateau disposait de dépendances privées, peu connues et méconnues des passants. Là où disait-on se tenaient des rendez vous privés importants lors des décisions majeures de la vie publique que le Roi organisait hors le temps des fêtes et bien avant ces agendas contraints.
Les familiers conseillers de sa majesté y évoquaient la sécurité des visiteurs festayres, leur confort et leurs hospitalité, les programmations de propositions pour le futur, en somme le trésor caché des ambitions bayonnaises réservé au roi Léon associé à la tenue des dates et de ses obligations.

B - Les hypothèses

Une telle injure semblait infamante pour le Roi Léon souverain paisible et peu conduit aux accès d'autorité inconsidérée. Faute de résultat probant il fallait enquêter auprès d'autres instances proches du palais. Les casemates étaient une perspective mais laquelle, une dont le gérant des lieux avaient droit d'accès et de passage ? Les sites les plus imprenables comme le clocher de la cathédrale en travaux et en cour de chantier  désormais, mais encore le Musée Bonnat ou le Basque récalcitrant voulant surprendre le Roi Léon parmi ses collections historiques anciennes et précédant son apogée dans le ville, tous ces lieux semblaient suspectés ?

Il y avait encore la bibliothèque municipale elle aussi en réfection depuis ses catacombes d'un habitat religieux séculaire et enraciné dans des fortifications romaines imprenables ?  La liste des destinataires de nos enquêteurs était infinie. On la prenait d'un bout et se dotait d'autres adresses possibles. On ne pouvait ignorer les échauguettes dont la plus proche du palais royal, vénérable comme le cardinal lui tournant le dos bayonnais selon l'histoire du lieu mais si attachée à la Porte de France, royale elle aussi, poste d'observation redoutable des entrées maritimes de jour et de nuit.

Les clés de la ville eussent pu être jetées par une main scélérate dans les eaux, mais laquelle La Nive des alentours ou l'Adour des affluents et des mauvais jours ?.Mais une telle action allait et irait vers le large ou vers les berges des cours d'eau pour s'y retrouver à la merci d'un pécheur impénitent.

Mais ce étant, et voyant cette noblesse flottante au fil de l'eau courante, aurait-il l'audace de s'y plonger corps, canne et hameçon attachés pour sauver la précieuse relique de l'oubli ou de disparaitre dans les profondeurs vaseuses des boues stagnantes.

Toute hypothèse retenue on en vint à consulter Gloria la devineresse à ses heures que des hommes fervents pouvaient aller rencontrer pour les sortir des sentiers battus par le sort de leur vie. Elle lisait disait-on dans les yeux et les mains de ses hôtes et pouvait diriger leurs recherches.

Mise au secret de la disparition des clés du royaume bayonnais, par Odilon, un vieux boucher charcutier de la ville, sans les clés disait le vieux patriarche le Roi Léon y perdrait son appétit et son goût des mets épicés de cochon. Sa santé pourrait en pâtir, et la ville voir s'assombrir la réputation de ce festayre en Le Roi Léon le premier des primés de bonne chère,  pour ses dimensions, son environnement, et ses avantages !

On ne renonça donc à mener les recherches. Une brigade à pied, une autre à vélo et la moins visible en tenue de ville rouge et blanc, on poursuivit le labeur en empruntant d'autres adresses que celles retenues en hypothèses tout d'abord.

Ses satanées clés étaient bien quelque part, chez quelqu'un ? Mais qui de l'horloger, du charcutier, du cafetier, du boulanger avait quelque droit à outrepasser ses libertés pour mettre à profit un bénéfice inutile ou impersonnel attaché aux clés de la cité à la veille des prochaines de l'an 25 ?

On se prit de sérieux une fois n'est pas coutume chez le Roi Léon pour fouiller le Jardin Public, les nobles visages qui en illustrent les parterres; et parmi ces lieux consacrés à la visite d'un autre fils de la ville, Béo le magnifique, habitué des lieux, et qui en une ultime facétie eut pu demander à l'un de ces chérubins le droit de faire jouer depuis l'au delà cette dernière farce "de théâtre petit bayonnais", comme il eut été le premier à incarner !

Mais en l'état royal de la chose on douterait de ses intentions car les festivités léoniennes étaient aussi les siennes, et se les distordre en une plaisanterie de carabin en fin d'étude, ne lui ressemblerait nullement.!

C - La rumeur

La chasse au trésor avait commencé, de tous horizons, indices ou diffusions de nouvelles sur le sujet on enquêtait partout. Dans le personnel, les fournisseurs habitués de services municipaux, jusqu'aux jardiniers de la ville, ces mains vertes si précieuses pour les espaces naturels et le confort écologique des habitants. Il était cependant un non dit transmis aux services du Roi par son plumier le mieux informé, on voulait marier selon cette missive le Roy à une jeune bayonnaise dénommée Ixuri d'origine étrangère à Bayonne, pour meubler sa solitude, lui procurer quelques destinées, et l'aider en ces moments ténébreux à passer le cap. Il se disait bien que solitude bien logée pourrait quérir compagnie sans troubler la postérité d'un Roy acquis à ses missions protocolaires.

Les plus résolus faisant pression douce sur les volontés assises d'un célibataire coutumier de son destin, on se mit à récolter quelques échanges singuliers sur les attentes des sujets du royaume pour une heureuse postérité ? Mais enfin quelle presse à agir de la sorte impunément sur les décisions souveraines du roi Léon en subtilisant les clés de son balcon de bienséance comme objet de chantage pour une habilitation conjugale confortable et assurée ? Une posture déplacée et confondante. Les manants assurés de leur prouesse voulaient remettre à la bienvenue ces clés de son hôte lors de fiançailles tenues le jour même de l'ouverture des Fêtes bayonnaises !

Un mariage de raison ou d'heureuse fortune, pour un solitaire et une dévolue à la mission conjointe de souveraine pendant cette semaine de fêtes annuelles. La fraiche nouvelle accompagnée de fleurs blanches et roses de saison fut apportait à la faveur de la ville d' une origine de l'autre versant  de l'Adour,

Le gardien en chef, du royaume, Antonino venait de recevoir d'un porteur messager ce jour de juin un colis acheminé enveloppant et de grande dimension à l'intention du Roi Léon au château.

Une missive s'y trouvait de provenance extra communale, se laissant deviner par le ton landais et les coutumes des voisins lors de leurs libations festives ?.

La jeune et tendre fille du pays faisant valoir ses promesses et ses goûts sentis pour le maitre de la ville de Bayonne Le Roi Léon en lui même doté de son prestige, sa renommée et ses forces pour gouverner le cours des fêtes en son intime compagnie.

Et... Dans un coffret distinct enlacé de ruban rouge et blanc, se trouvait selon son camarero l'insigne bleu d'un coeur brodé aux initiales royales L - I des deux souverains en vue, selon la rumeur des quartiers de la ville,  d'un prochain rendez vous lors de l 'ouverture des fêtes dans la cité.?

Une réponse inattendue à ce récit de clés subtilisées par un intrus malappris en lutin de carnet blanc et bleu,  trouvait force consolation dans une histoire de clocher bien entretenue par ces voix angéliques imprévisibles de toute "fama" ou la nouvelle qui enchante les Bayonnais et Bayonnaises, jamais privées de sortilèges pour sa réputation !

Ouf ! L'horizon des fêtes prochaines se dégageait de renoncement faute de clés ou d'un Covid maléfique à rebours qui ne laissa de souvenir royal à sa majesté et à ses nobles gens en indisponibilité pendant deux années  !

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