Saint Michel est vénéré par le 1er RPIMa de Bayonne lors de sa fête annuelle, le 29 septembre.
Il est proche de Jeanne d’Arc, et en mai 1912, les évêques français placeront le pays sous sa protection lors du 500ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc.
Une basilique fut érigée au Vème siècle en l’honneur de l’archange saint Michel à Rome, et les nombreuses prières adressées à Michel rappellent que sa force vient de Dieu, dans les moments tragiques de la nation et dans les engagements des soldats exposés à la mort.
Michel le défenseur des faibles, le protecteur des malades et des soldats blessés, le soutien des familles.
Sur le Mont Saint-Michel, la statue géante qui trône sur l’îlot a été rénovée il y a peu et il est recommandé à chaque soldat de porter la médaille ou la prière à saint Michel comme le Sacré-Cœur de Jésus cousu dans le revers de la veste des poilus lors de l’engagement des soldats en 1914, afin de témoigner de la force de l’Esprit au temps des engagements sur le front.
A Bayonne comme en de nombreuses garnisons les militaires célébreront cette semaine saint Michel patron des paras et du 1er RPIMa !
1 – Anges et archanges
Les anges et les archanges tirés de la Bible connaissent une ferveur plus ou moins continue au fil du temps et de l’histoire. Les écrivains, les poètes et les artistes-peintres leur accordent un crédit plus ou moins soutenu au fil de leurs créations spirituelles, selon les époques.
Il faut se référer au livre d’Henoch et à la profusion de ces êtres spirituels qui ne sont ni ailés, ni invisibles, mais peuplent l’histoire de leurs faits, bienfaits ou méfaits. Car le combat de ces êtres armés est continuel dans le firmament, les astres célestes et les forces terrestres. Des anges et des archanges peuplent ainsi l’espace visible et invisible des humains dans ces hostilités constantes et qui interrogent sans cesse l’humanité.
Parmi les plus remarquables, on en cite souvent trois : Raphaël, dans le livre de Tobie ; Gabriel, rapporté par le roi David, le livre de Jérémie et l’évangéliste Luc lui-même. Quant à Michel, il est mentionné dans le livre de Daniel, de Jude, et dans l’Apocalypse en des moments troublés où l’on ne cesse d’implorer des bienfaits à des humanités en détresse.
Ces trois sentinelles se tiennent en force devant l’Eternel : ils sont les archanges qui commandent la noria des anges, et illustrent le Livre de l’Apocalypse de leur vertu et de leur action bienfaisante.
Il faut compter avec sept autres anges, sept esprits vénérés par les parsis, ou sept zélateurs de Zarathoustra , ils sont de bons soldats contre les maléfices commis par les hommes.
2 – Ces livres étranges et mystérieux.
Le livre apocryphe d’Esdras aux chap. 3-4 et le livre d’Henoch, considérés comme non canoniques mais habités par cette littérature abondantes des anges et des archanges en bataille, alimenteront l’imaginaire des arts et des créations esthétiques dont on retrouve dans les lettres rabbiniques dites de seconde importance les citations autour de Barachiel, Jehudriel, Zeadkiel, et qui confirment une autre version de ces esprits agissants.
Le Livre d’Henoch est sans doute le plus complet dans la désignation de ces noms propres que chacun qualifie de facultés spécifiques pour le bien des humains, dans le commerce de chacun avec l’immensité des forces imprévisibles de toute vie : Uriel est l’ange du monde et du tartare ;
Raphaël, l’ange des actions des hommes ; Raguel demeure en lutte infatigable contre les luminaires, ces astres redoutables que les hommes craignent dans la nuit du firmament.
Michel, lui, a la vertu et la force de garder l’unité entre les hommes ; Sarakiel protège les enfants qui pèchent contre les esprits souverains. Il est un éducateur hors pair dans ce labeur infatigable.
Gabriel le préposé aux chérubins - ces anges inférieurs - veille sur les dragons, les enfants et le paradis ; Ramiel veille sur les âmes des ressuscités...
Le livre d’Henoch traduit de vieux manuscrits éthiopiens parus en 1906 chez Letouzay et Ané, maison d’édition tournée vers les littératures sémitiques et orientales ; il conforte le sentiment que les anciens ne délaissaient jamais ces créatures de l’invisible et s’abreuvaient de commentaires oraux de ces histoires que nous reconnaissons comme le témoignage de l’oralité transmise de générations en générations.
On ne saurait oublier Phanuel, cité parmi les quatre anges du Seigneur des Esprits, dont on veut encore savourer le commentaire : « Après cela, je demandai à l’Ange de paix qui marchait avec moi et me montrait tout ce qui est caché, quels sont ces visages que j’ai vus, entendus et écrits la parole » ? Le dialogue se poursuit, le premier le miséricordieux et patient est Michel ; Raphaël est le préposé aux blessures et aux maladies des hommes ; Gabriel demeure préposé à servir de toutes ses forces, Phanuel sera le préposé au repentir en vue de la vie éternelle, au terme d’un parcours intérieur compliqué de leur vie en bataille avec tant d’esprits en même temps. Car les combats des humains sont impitoyables, chez les anciens contre le jour, la nuit, le soleil, les astres, les démons et les forces invisibles, les quatre saisons de l’année, et le chapitre 40 en livre un récapitulatif impressionnant. La noria des anges qui peuplent le monde est en guerre incessante, entre forces bénéfiques et maléfiques. Chacune porte un nom, chaque nom est qualifié de cette énergie imprévisible.
Ne souriez pas, les anciens s’exprimaient ainsi dans leur conviction première de la vie. Les contemporains consultent l’horoscope, les arts divinatoires, les guérisseurs et les mages du moment. Selon les moments de la vie, le médecin, le psychiatre, le psychanalyste, le prêtre ou le mage qui officie dans son cercle d’initiés.
Anges et archanges habillent la liturgie, les hymnes, les arts, la musique et la peinture d’un sceau d’immortalité. Nous avons besoin de ces esprits éclairants pour donner du sens à nos œuvres et trouver la sérénité de l’intelligence des choses qui souvent dépassent nos propres facultés !
François-Xavier Esponde