De Charlie Chaplin, on connaît l'impeccable sens du rythme et le génie d'orchestrer les actions les plus improbables. On ne s 'étonnera donc pas de ses talents de compositeurs ; son goût pour les motifs ciselés, les valses intrépides et les tangos téméraires.
Toutes les facettes virtuoses de Chaplin se trouveront réunis au cours de ce Ciné - Concert "Les Lumières de la Ville" proposé par L'Ensemble Orchestral de Biarritz dirigé par Yves Bouillier.
Avec le chef d'œuvre "Les Lumières de la ville" réalisé en 1931, où rires et larmes s'entremêlent comme par magie, la musique entre en résonance profonde avec les images et en intensifie l'éclat poétique.
Dimanche 15 décembre Gare du midi de Biarritz : 2 séances : 15h et 18h.
En première partie du concert de 18h, L’Orchestre Symphonique des élèves de 3eme cycle du conservatoire Maurice Ravel proposera une "Séquence Chaplinesque" afin de rendre hommage à leur manière au vagabond au grand cœur.
Billetterie : Cat A : de 10 à 20€, Cat B : de 10 à 15€ + frais de réservations Biarritz Tourisme : 05 59 22 44 66 / tourisme.biarritz.fr
https://www.ensembleorchestraldebiarritz.fr/billetterie-chaplin-ot
https://www.ensembleorchestraldebiarritz.fr/
Charlie Chaplin était lui-même musicien, un des rares – à l'époque - cinéastes compositeurs de la musique de ses films ... D'ailleurs, il jouait du piano et du violon qu'il emportait partout avec lui, et il composait ses mélodies en étant aidé d'un orchestrateur… La musique précèdait ainsi la parole dans ses films ; quand le cinéma sonore arrive, il ne supporta guère l'idée de dialogues car c'était pour lui perdre la pantomime de son personnage et son universalité – quelle voix, quelle langue -, alors qu'il pouvait faire accompagner ses images par un langage universel, celui de la musique qu'il choisissait note à note. Chaplin chantait ou jouait les mélodies et Arthur Johnston orchestrait ; c'est à dire qu'il notait les mélodies chantées par Chaplin et revenait avec un arrangement plus étoffé ; ils débattaient ensuite ensemble de l'instrumentation.
Yves Bouillier ne pouvait mieux choisir Charlie Chaplin et « Les lumières de la Ville » car, parmi les étoiles du VIIème Art hollywoodien qui firent de Biarritz leur destination privilégiée pendant les Années Folles, Charlot occupe une place de choix : il était précisément en Europe pour une tournée de présentation des « Lumières de la Ville » en compagnie de May Reeves, une créature troublante et mystérieuse qui lui inspirera plus tard « La Comtesse de Hong Kong ».
Ainsi, une photo prise vers 1931 au Bar Basque à Biarritz la montre attablé avec son mentor Harry d'Arrast : Henri d'Abbadie d'Arrast, le neveu du savant constructeur du château d'Abbadia sur la corniche hendayaise s'était fait connaître à Hollywood comme "Harry d'Arrast", le réalisateur de "Service for Ladies", "Serenade", "Topaze" d'après Pagnol et "A Gentleman of Paris".
Il avait amené dans son château d'Etchauz à Baïgorri, son ami Charlie Chaplin, en tournée de promotion de son film « Les lumières de la ville ». Il y avait une nuée d'aristocrates autour d'eux, car les divas hollywoodiennes appréciaient fort le sang bleu : Charlie Chaplin consacra ainsi une bonne partie de ses mémoires à ses relations aristocratiques et à l'ex-Reine Victoria-Eugenia d'Espagne avec qui il lui arrive de prendre le thé.
Mais au château baïgorriar d'Echauz de son ami Harry d'Arrast, Charlot préférait la résidence du marquis d'Ivanrey à Biarritz. S'adonnant en toute quiétude aux joies combinées du tennis, du golf et du canot à moteur, assistant même à une corrida à Saint-Sébastien, Charlot fuyait les honneurs et les réceptions officielles, se défiant particulièrement des journalistes.
A ce propos, il y a une anecdote peu connue : un journaliste britannique, venu exprès de Londres pour lui arracher des propositions sensationnelles, avait réussi à forcer le barrage qui protégeait l'acteur en usurpant sur un bristol de qualité le nom d'un baronnet de son pays.
Le voilà donc introduit dans l’antichambre de la villa du marquis par le naïf domestique de son hôte.
Dès qu'il l'aperçut, Charlot s'immobilisa, et sans desserrer les lèvres, l'examina rapidement, de la tête aux pieds, en connaisseur.
Puis, sans laisser à l'intrus le temps d'une réaction quelconque, et ouvrant toute grande la porte d'entrée, il fit de la main droite un geste expressif, mettant ainsi un point final à ce gag digne de ses meilleurs films muets. .
Une autre fois, tout comme Buster Keaton qu'il avait précédé à Biarritz de quelques jours, Charlot mystifia un journaliste français avec le récit imaginaire d'une chasse rocambolesque à l'éléphant.