0
Tradition
Le temps du mourir en mutation
Le temps du mourir en mutation

| François-Xavier Esponde 790 mots

Le temps du mourir en mutation

A l’occasion de Toussaint comme tous les ans les familles se soucient de la mémoire de leurs disparus dans une tradition récurrente et peu changée depuis des décennies.

L’accentuation du risque du covid pendant deux années consécutives a réveille une réelle proximité de chacun avec les dispositions nécessaires à l’heure “d’un trépas possible”, pour décider de son vivant des volontés testamentaires de sa mort.

La menace sur la vie et les précautions prisent pour s’en protéger eut un effet direct sur le sujet.
On comptabiliserait qu’en ces années près de 500 000 particuliers auraient pris des dispositions de contrats obsèques de précaution ?
Le nombre de contrats de sépultures augmenta à la demande de particuliers qui pour le cas n’en avaient pris la mesure.

Dans l’urgence il fallait régler les conditions funéraires d’une part, les lieux mémoriels d’autre part, les sépultures des uns ou les choix délibérés des personnes pour déposer en des lieux appropriés “les restes humains”, désignés chez nous par le terme “erausak” comprenez les cendres après l’incinération.

 Un changement notable des uns et coutumes de la part des habitants des communes du pays basque  qui décideraient de ces espaces du souvenir pour le jour convenu.
Le cimetière d’antan n’avait perdu de sa fonction d’inhumation loin s’en faut, mais pour des populations nouvellement établies dans la région, le manque de sépultures et le choix de la terre, de la mer, de la forêt, rendraient l’us funéraire possible à leur convenance.

Bien qu’encadré par des règlements du Droit funéraire exigeant, le choix libre laissé par le législateur français de s’en accommoder parfois, rendent certaines pratiques légitimes aux yeux de leurs bénéficiaires.

 Il est rappelé par le Droit communal que des lieux de mémoire existent  mais des particuliers persévèrent dans la garde chez eux ou en des lieux confidentiels de ces restes cinéraires après mort dans des conditions plus ou moins légales.
Carrés de sépultures, colombarium, puits du souvenir, cavurnes, jardin du souvenir fleurissent dans les extensions des cimetières de la région.
Peu de monuments d’envergure après crémation existent à ce jour, comparativement aux sépultures traditionnelles qui au fil des ans ont enrichi le patrimoine funéraire et des cimetières et de monuments à cette intention.
Le retour à la nature, exposé comme un principe indéfectible a pour l’heure donné peu leur place aux artistes et esthètes de l’éternité, si peu engagés sur ce terrain créatif post crématoire !

Il n’est jamais aisé de s’en dédouaner librement, car la question de la mort d’un proche n’est jamais anodine, et les dispositions matérielles, psychologiques, spirituelles et législatives qui les accompagnent se rappellent à l’heure fatidique à tout un chacun.

Aux uns la fidélité à la tradition familiale, aux autres un goût nostalgique de la nature mais pour tous un appel mémoriel à se souvenir, et “laisser aller le disparu sans l’oublier et l’abandonner à son sort”!

La structure familiale traditionnelle qui prenait en charge ce moment unique de toute vie a évolué vers un choix libre et personnel de tout sujet qui décidant pour lui même de son destin, a bénéficié d’ un panel élargi d’institutions financières, assurances, banques, études notariales, sociétés de pompes funèbres, qui proposent leur service et prestation pour ce cas.

On désigne ce service par celui des contrats obsèques d’origine récente.
Une évolution notable accélérée ces dernières décennies, personnelle sous la forme d’un contrat du souscripteur signé de sa main, paraphé et confirmé par l’autorité publique, des volontés de chacun à cet usage.
Selon le choix d’un contrat d’assurance vie classique par un capital versé pour le service, les conditions demeurent diverses et instruisent une information appropriée avant signature de quelque contrat contraignant.

A ce jour on compterait en France plus d’un  milliard et demi de capital de cotisations, une enveloppe créée par les sociétés d’assurances vie, en partenariat avec les pompes funèbres, somme toute une réserve financière utile pour ces dernières qui peuvent assurer leur avenir sur cette assise pécuniaire pérenne.
Le contrat obsèques demeure personnel.
Cette décision n’étant pas partagée en tous les cas au sein même des familles, il arrive ainsi qu’à l’heure du trépas des enfants ou parentés découvrent l’existence de ces contrats obsèques que l’assistant funéraire, doit scrupuleusement dévoiler aux proches en vertu du pouvoir d’obligation légale de ces contrats lors de la tenue des funérailles.
Le notaire ayant en l’état le pouvoir de les observer et de les faire appliquer.

Ce changement d’époque ajouté par l’introduction des testaments funéraires est de toute évidence une nouveauté chez les professionnels et la population des sexagénaires et plus qui les appliquent désormais comme une garantie du respect des dernières volontés de chacun, pour les proches, les professionnels et les intervenants extérieurs lors des funérailles, tous soumis aux mêmes règles.

 F.-X. Esponde / Funérarium de Bayonne

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription