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La Langue Basque
Le pays vent debout pour la défense des langues régionales
Le pays vent debout pour la défense des langues régionales

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Le pays vent debout pour la défense des langues régionales

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Une manifestation très importante à Bayonne... ©
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... et devant la Calandreta Aussalesa ©
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Entre 8.000 et 10.000 manifestants étaient descendus dans les rues de Bayonne pour défendre l’enseignement de l’euskara en immersion.
Pour le dire haut et fort, parmi les nombreux élus de la région, le maire de Bayonne et président de l'Agglomération Pays Basque Me Jean-René Etchegaray, les députés Vincent Bru et Florence Lasserre, les sénateurs Max Brisson et Frédéric Espagnac, étaient aux côtés de nombreux édiles, en particulier Maider Arosteguy, maire de Biarritz, Jean-François Irigoyen, maire de Saint-Jean-de-Luz et Sylvie Durruty, première adjointe à Bayonne, le maire d'Hendaye, et combien d'autres... Nous avons choisi de reproduire ici le message de Max Brisson, ancien président de l'Office Public de la Langue Basque :
"À Pau et Bayonne, le message est clair et les élus rassemblés. Ceux qui sont responsables de ce gâchis doivent réparer !
- Oui, les langues de nos territoires ont besoin de l'immersion.
- Euskarak murgiltzea behar du !
- Ta que vivin las nostas lengas ! Ta sauvar l’ensenhament en lenga nosta !
À Bayonne, la mobilisation est massive : forte présence des parents des ikastolak mais aussi des écoles publiques et catholiques.
Tous menacés, tous humiliés et finalement tous mobilisés pour défendre l’immersion.
L’auteur de la saisine irresponsable a eu les oreilles qui ont du siffler. Jean-Michel Blanquer est bien le ministre du bond en arrière pour l’enseignement de nos langues".

Pour sa part, le Béarn avait également réagi. Par exemple le conseiller régional Marc Oxibar, après la manifestation paloise "pour que vivent nos langues", avait participé à celle qui devant la Calandreta Aussalesa de Beost dénonçait la saisine du conseil constitutionnel par des députés LREM et MoDem : "Nos armes, ce sont nos langues ! Nos munitions, ce sont nos mots d'ici, le basque, le béarnais, gascon ou ! Nos centres d'entraînements, ce sont nos écoles ! Ceux qui nous ont mis dans cette situation doivent agir pour réparer leurs manquements !"

Que faire maintenant ? L'universitaire Jean-Claude Larronde répond de cette manière :
"Après les manifestations du samedi 29 mai et en particulier après  la magnifique manifestation de Bayonne, il convient de se rendre à l'évidence : l'article 2 alinéa 1 de la Constitution : "La langue de la République est le français" est une redoutable machine de guerre contre les langues régionales. Cet article a été introduit en 1992 et Alain Lamassoure, co-auteur de cette inclusion, avait à l'époque bien déçu. C'était soit-disant dirigé contre l'anglais.
Que faire maintenant?  Il est sûr qu'on ne pourra pas se contenter des bonnes paroles du Président de la République et du Premier Ministre, destinées à calmer les mécontentements et aussitôt oubliées après les élections.

Il convient en effet d'obtenir une modification de la Constitution. S'il n'en était pas ainsi, subsisterait -après la décision du Conseil Constitutionnel- une  situation d'insécurité juridique pour nos langues territoriales qui pourrait être mis à profit par n'importe quel.le adversaire de celles-ci, encouragé.e par la décision du Conseil Constitutionnel du 21 mai.
Il est illusoire de croire que l'article 2 de la Constitution puisse être modifié. Ce dernier est devenu depuis son adoption, il y a près de 30 ans, un pilier de la République, au même titre que l'alinéa 2 : "L'emblème de la République est le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge" ou que l'alinéa 3 : "L'hymne national est "La Marseillaise" de ce même article. On voit que cet article  2 ne contient que des formules lapidaires.
Il faut donc se tourner vers l'article 75-1 de la Constitution, actuellement ainsi rédigé: "Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France". Il faut là, entrer dans les détails,  tenir compte de la décision du 21 mai, le consolider très fortement et tenter d'obtenir pour cet article, la rédaction suivante (ou quelque chose d'approchant) : "La République a le devoir impérieux et s'engage à protéger, promouvoir et enseigner par tous moyens et méthodes- dont la méthode immersive -les langues régionales qui appartiennent au patrimoine de la France. Les signes diacritiques propres à ces langues régionales sont reconnus dans les mentions des actes de l'état civil".
La bataille promet d'être rude et sans doute longue", conclut Jean-Claude Larronde  en rappelant que d'ici là, les citoyens disposaient, dès ce mois de juin pour les élections départementales et régionales, d'une arme : leur bulletin de vote... 

 

 

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mathieu | 04/06/2021 19:45

Depuis M. Lamassoure, connaît-on un seul élu régional - y compris parmi la majorité d'entre eux, qui ne parlent aucune langue régionale - qui aurait le courage de défendre le français comme langue commune de la République? Moi pas! Ce serait électoralement improductif et trop risqué politiquement! Parlons, après ça, de lutte contre les séparatismes! A propos, qui peut qui peut dire clairement ce que la disposition législative adoptée entraînera comme régression ou retour en arrière par rapport à l'enseignement actuellement dispensé?

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