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Tradition
Le parcours du catéchuménat d'hier et d'aujourd'hui
Le parcours du catéchuménat d'hier et d'aujourd'hui

| François-Xavier Esponde 958 mots

Le parcours du catéchuménat d'hier et d'aujourd'hui

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1 - Le catéchuménat passé

L’accueil des catéchumènes dans l’Eglise fut dans les premiers siècles celui de nombreux adultes emboitant le choix du baptême après "une préparation suivie et sérieuse."

La Tradition Apostolique, texte de référence historique d’origine incertaine, décrit la situation de ces candidats potentiels au IIIème siècle sur trois années  d’instruction préalable.
Avant de la commencer, une enquête est menée sur la vie droite menée par ces hommes et femmes, sur la fidélité à leur conjoint ou conjointe, et sur la nature du métier exercé par ces postulants, toutes celles qui pouvaient avoir un lien avec le paganisme, sculpteur ou peintres d’idoles, acteur de théâtre, gladiateur ou cocher pour les courses de char, demeurant bannies dans leur cas.

Un véritable carême attendait ces demandes et à Rome les futurs baptisés étaient convoqués quasi quotidiennement pour “les stations” dans les diverses basiliques de la sainte cité.
La plus importante se tenant à la Grande basilique de Saint Paul hors les Murs s’intitulait “in apertione aurium, là où on ouvre les oreilles” par la lecture des Evangiles, du Notre Père, à la profession de  foi que l’on apprenait par coeur comme ce pouvait être le cas pour les fidèles des temps habitués à cet exercice commun des dévotions.
Les chroniqueurs du passé  rappellent que l’appel des catéchumènes se terminait habituellement la nuit de Pâques, ou exceptionnellement à Pentecôte, en dehors de ces dates on ne baptisait donc pas les catéchumènes lors des premiers siècles, sauf ceux en danger de mort !

"On immergeait le catéchumène dans une vraie fontaine puis dès le Vème siècle on aménagea des baptistères avec une adduction d’eau, on était donc baptisé dans une eau vive. En commençant par les enfants, les parents descendaient dans l’eau avec eux, puis les hommes, enfin les femmes qui par pudeur étaient protégées d’un rideau."

Renoncer au mal d’une vie antérieure se faisait tourné vers l’Occident, le côté où le soleil se couche, celui des ténèbres, puis les candidats se retournaient et descendaient dans l’eau où la profession de foi se faisait tourné vers l’Orient, et vers le soleil !

Un diacre accompagnait les candidats dans l’eau, l’évêque, un hommes somme toute plus âgé restait sur le bord et c’est bien dans l’eau que s’échangeaient les questions, “Crois-tu en Dieu le père tout puissant“  - répons “je crois” - et le diacre plongeait l’impétrant dans l’eau à chaque demande, “crois-tu en Jésus Christ son Fils mort et ressuscité pour nous” ?
- "je crois”, et suivait une seconde immersion, toujours selon la Tradition Apostolique, pour la troisième immersion la question posée portait sur l’Esprit Saint dans la Sainte Eglise ? Non comme un simple acte de foi mais d'engagement de vie partagée en communauté avec les fidèles déjà baptisés.
Les rites continuaient encore. Les nouveaux baptisés recevaient  une première onction d’huile sainte donnée par un prêtre, comme ce faisant encore de nos jours lors de toute célébration baptismale. Puis venait le temps de revêtir le vêtement blanc qui figure toujours dans la célébration du baptême.

L’histoire apporta par la suite la fondation de baptistères plus établis dans la structure de l’édifice religieux, parfois en une chapelle externe ou à l’entrée des cathédrales, et l’évêque attendait la venue de ces nouveaux postulants reçus désormais comme baptisés et non plus catéchumènes après ces rites, le moment pour le pontife de leur donner une seconde bénédiction d’huile  sainte, l’imposition des mains, avec une ultime formule, “Rends les dignes d’être remplis de l’Esprit saint et envoie sur eux ta grâce”, selon la forme primitive de la confirmation associée au baptême !

L’initiation étant progressive, rappelant qu’avant le baptême administré aux catéchumènes ces derniers quittaient l’assemblée à la fin de la liturgie de la parole, ou du prêche, jusqu’à ce jour de reconnaissance sacramentelle reçue lors du baptême pour eux pleinement !

Traditions anciennes, la tradition apostolique renseigne encore qu’à l’offrande de la messe, l’évêque bénissait le lait et le miel mélangés pour “indiquer l’accomplissement de la promesse faite à nos pères dans laquelle il a parlé de la terre où coulent le lait et le miel”, par le baptême on entrait dans une Jérusalem spirituelle exceptionnelle où coulent ces présents célestes d’un paradis spirituel  !

2 - Les motivations actuelles en vue du baptême

En 2020, 3669 adultes pour la plupart ont demandé le baptême au sein de l'église catholique en France, outre-mer inclus.
En 2021, 4200 s'y sont conformés.
En 2023 la tendance croît.

Les motivations individuelles des postulants sont multiples.
La naissance d'un nouveau né auprès de parents non baptisés qui demandent à partager ce sacrement avec leur enfant, des enfants qui le souhaitent librement à l'âge adulte, des parents lors de mariages qui le demandent, des parents homoparentaux qui le souhaitent pour leur enfant adopté, des grands parents qui préparent leurs petits enfants avec l'accord des parents, de jeunes couples ou l'un des deux n'est pas baptisé qui partagent le sacrement du mariage lors de ce baptême de l'un des conjoints, en somme toutes les situations existantes de la vie sociétale actuelle.

Des rencontres lors de pèlerinages, de visites et de rassemblements d'adultes qui ont ainsi ponctué et favorisé ces échanges, des auteurs spirituels et des communautés religieuses lors de conférences ou de retraites tenues en ces lieux, la vie en tous ses états, le dialogue libre et personnel pour franchir ce pas, sans la contrainte familiale ou sociale pour ce faire.

Le catéchuménat est devenu une seconde chance ou un retour individuel sur le sens de sa vie, comme le répètent les services agréés de la Conférence Episcopale Française.
Peu de ceux qui avaient entrepris cette démarche longue de plusieurs années y ont renoncé, une minorité du total à terme de ce parcours spirituel exigeant et personnel !

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