Le Nouvel An des religions du monde ne correspond pas forcément au calendrier civil du 31 décembre de chaque année, bien qu’explosions de feux d’artifices et de comparaisons en temps réel pourraient laisser croire le contraire !
Somme toute on le comprend sous les latitudes du monde, des cultures et des traditions qui ne sont pas nées dans le bassin méditerranéen ou sous le même « reflet » lunaire qui exerce une fonction primordiale sur le calendrier.
Les catholiques et les protestants sont soumis au même calendrier grégorien et à la même date de Nouvel An.
1 – Le nouvel an des juifs et des musulmans
Sur le versant opposé de la Méditerranée, la lune propose et l’homme s’assujettit aux volontés célestes savamment étudiées par de doctes rabbins pour les juifs, des muftis imans mathématiciens chez les musulmans, qui scrutent le ciel pour désigner les inclinaisons de la lune pour décider de ce jour religieux. Les juifs - lors de Roc Hachana, tête de l’année à Tichri au septième mois du calendrier hébraïque - rappellent la création du monde dans sa version religieuse. En l’année (passée) 2016, c’est entre le 2 et le 4 octobre que fut initié la 5777ème année du calendrier juif. Elle coïncidait avec le calendrier musulman - le 2 octobre - pour rapporter le 1438ème an de l’Hégire commémorant l’exil du prophète de La Mecque vers Médine, date importante faisant entrer l’Islam dans une nouvelle année religieuse !
Ces fêtes marquant une différence d’une dizaine de jours sur le calendrier grégorien, les « scrutateurs » du ciel précisent qu’en 2017, c’est le 22 septembre que sera célébré le nouvel an musulman.
Or, pour tout juif religieux, le jour grave de Roc Hachana prédispose le fidèle à la repentance préludant au jour du jugement et au pardon suivant dix jours de pénitence qui semblerait s’apparenter à notre carême chrétien, lequel se serait inspiré de cette tradition. Le juif pieux entre dans la joie d’un nouveau départ et se consacre pendant ces jours de sacrifices personnels à une vie amendée par cette consécration.
Alors que pour le musulman l’hégire a une portée différente. Rappelant un événement majeur de la vie du prophète, le musulman religieux se souvient et honore ce temps de la vie de Mohamed à l’occasion du nouvel an.
2- L’Asie et le Nouvel-An
C’est sans doute du côté de l’Asie que la différence est la plus notable avec nos traditions. Les bouddhistes, les hindouistes dans leur grande majorité, se rattachent entre le 11 et le 15 avril au nouvel an par trois jours successifs d’entrée dans le nirvana de Bouddha, fidèles en cela au calendrier bouddhiste initié en 744 avant JC. Les Birmans, les Laotiens, les Thaïlandais auront célébré cette date le 13 avril 2016. Sachant qu’au sein de l’immensité de l’Inde, des variantes existent du Nord au Sud sur l’interprétation de cette fête des lumières où la datation historique compte moins que la portée symbolique de la manifestation. Bouddhistes et hindouistes sont dans la ferveur et la joie en ce nouvel an. Grâce et bénédiction, bonheur et réconciliation, sont évoqués dans les familles avec le souhait de voir la vie l’emporter sur la mort, la lumière sur les ténèbres, la paix sur les divisions. Il y a comme une tradition commune qui traverse les familles religieuses lors de ces fêtes à des dates éloignées : on souhaite à chacun du succès, de la santé, de la joie. Le rite de l’eau purificatrice est présent en Inde mais aussi dans les deux traditions juive et musulmane pour exorciser les esprits et éloigner les mauvaises fortunes ; car le « temps de l’après » reste un défi des religions qui préservent cependant leur personnalité au milieu de l’effusion festive du 31 décembre que chacun accomplit diversement dans son monde et dans sa famille !
François-Xavier Esponde