Le Pape François s’était déplacé le 21 juin dernier à Genève, au siège du Conseil Œcuménique des Eglises, pour fêter les 70 ans de la création de cette institution, Réformée à l’origine, et qui rassemble depuis 1948 des centaines d’églises chrétiennes de par le monde.
Au nombre de 348 à ce jour, elles furent protestants, anglicanes, orthodoxes et l’Eglise vieille catholique à leur début, pour réunir désormais 500 millions de fidèles dans le monde entier, dans 110 pays sur tous les continents. Il s’agissait ainsi du 23ème papal depuis le pontificat de François, dans une ville souvent associée à Luther et à la Réforme.
La rencontre de ces églises fondatrices avait débuté en 1920, sous la houlette du Patriarche de Constantinople, pour jeter les bases d’une « Société des Eglises », pendant religieux de la Société des Nations qui venait de prendre corps à l’époque.
Le texte référencé « Foi et Constitution » permit le dialogue croisé doctrinal des penseurs venus de ces communautés de la Réforme et de l’Orthodoxie, le document « Christianisme Pratique » servant de lien pour engager des initiatives caritatives dans les communautés chrétiennes du monde.
En 1937-38, on espérait autour de cette centaine d’Eglises une Fondation en bonne et due forme, mais, la guerre advenue, le projet fut ajourné à la fin de la guerre mondiale.
En 1948, on dénombrait désormais 147 Eglises dans le Conseil Œcuménique, alors qu’on en compte 348 désormais. Initialement occidental lors de la première fondation, le COE rayonne aujourd’hui dans le monde entier. L’église catholique n’en est pas membre, mais elle dispose d’un rôle d’observateur associé à toutes les entreprises menées par le COE.
Les thèmes partagés du dialogue, du service caritatif et des urgences humanitaires, la solidarité sous de multiples expressions, le service de la dignité humaine, font partie des échanges partagés par toutes les Eglises du COE.
Jusqu’au Concile Vatican II, les échanges furent parfois difficiles, le dialogue œcuménique étant en veille, mais une notable évolution se fit jour après 1966 - 1982 sur des questions doctrinales et sur les urgences sociales. Nombre de ces Eglises étant situées de l’autre côté du rideau de fer, les rapports furent parfois difficiles avec les chrétiens de pays communistes peu disposés (ou « autorisés ») à des rencontres - novatrices pour l’époque - avec les autres chrétiens provenant d’Occident.
Le document de référence cité, « Baptême, Eucharistie, Ministère », permit d’avancer dans les voies d’un dialogue possible entre les diverses sensibilités, représentatives de l’engagement des chrétiens sous toutes les latitudes, en Europe et au-delà. Genève fut la ville choisie pour y établir le Siège du COE qui dispose désormais d’un personnel international qualifié pour mener à bien ces entreprises gigantesques.
A l’occasion de cette visite pontificale à Genève en ce 400ème anniversaire de la Réforme, les regards des fidèles se tournent nombreux vers le sens de ces rencontres réformés-catholiques que l’on aura soin d’analyser pour le temps qui vient dans le monde actuel soumis aux pressions internationales des migrations, des marchés et des rapports entre les nations. Chacun sait le travail colossal déjà accompli par le COE pour soulager les épreuves des populations soumises dans le monde aux guerres, aux épidémies et aux pauvretés !