Le maire de Saint-Jean-de-Luz, Jean-François Irigoyen, s'est élevé contre le fait que depuis le 22 janvier et jusqu’au 20 février, les navires de plus de 8m, considérés comme dangereux pour les cétacés, avaient interdiction de pêcher dans le golfe de Gascogne : "Ce sont ainsi plus de 1 000 marins qui sont à l’arrêt et de lourdes pertes économiques pour l’ensemble de la filière. Pendant que les pêcheurs industriels étrangers font main basse sur les ressources halieutiques, nos pêcheurs restent à quai ! Inconcevable alors que la profession travaille avec les scientifiques pour réduire les prises accidentelles".
L'année dernière, déjà, lorsque le Conseil d’État avait rendu son arrêt interdisant la pêche pendant un mois dans le golfe de Gascogne, le sénateur Max Brisson jugeait "insupportable que le gouvernement n’avait pas cru bon de rédiger un mémoire en défense et n’était même pas représenté. La pêche française est en péril. 84% de ce que les Français consomment en produits de la mer proviennent actuellement de l’étranger. Alors que l’espèce des dauphins n’est pas menacée, l’avenir de notre pêche artisanale est lui bien posé. Ce sujet est d’abord celui de notre souveraineté alimentaire et d’une conception de l’écologie qui ne soit ni dogmatique ni équilibrée".
Max Brisson doit prochainement solliciter à nouveau le ministère la semaine prochaine afin de connaître son plan d’action pour l’avenir de la pêche française.
L'analyse de Jean Helou-Leizaola : les gouvernements passent, les pêcheurs restent à quai !
Pour Jean Helou-Leizaola, collaborateur parlementaire du sénateur Marc Brisson (et arrière-petit-fils du lehendakari Jesús María de Leizaola qui avait succédé à Jose Antonio Aguirre à la tête du gouvernement d'Euskadi), ce sont plus de 350 navires de pêche français qui ont été enjoints de rester à quai, en raison du retour du dévastateur « mois sans pêche » dans le golfe de Gascogne. Ce que nos pécheurs s’apprêtent à vivre ce mois-ci, ils l’ont déjà vécu l’an dernier et le connaitront hélas l’an prochain en raison de la décision du Conseil d'État, saisi par certaines associations environnementales.
Le mois sans pêche est d’abord un dispositif inefficace !
Les deux rapports publiés par PELAGIS montrent évidemment une baisse de la mortalité liée aux captures accidentelles de dauphins entre 2023 et 2024. Comment pourrait t-il en être autrement ? Pas de filets, pas de captures accidentelles.
Si les captures accidentelles diminuent le nombre des échouages est en revanche en augmentation significative malgré le mois sans pêche.
En effet, les bilans mensuels de PELAGIS relèvent 164 échouages de petits cétacés pendant la période de fermeture de pêche contre 130 l’année précédente.
A défaut de régler le problème des dauphins, ce mois sans pêche fait la démonstration que la pêche n’est pas la principale responsable des échouages de cétacés morts sur nos plages.
Le mois sans pêche est aussi une aberration écologique !
En 2022, la France a importé pour 7,7 milliards d’euros de poissons, crustacés et mollusques,
qui représentent 80% de la consommation total. En attendant les chiffres de 2024, il y a fort à parier que ces importations seront encore plus nombreuses à l’avenir et proviendront de zones
toujours plus lointaines.
Et pendant que les flottes chinoises dévastent les océans du monde entier et que de plus en plus de bateaux pillent illégalement les côtes africaines, n’oublions jamais que la pêche française est l’une des plus exigeante au monde et que nos pêcheurs sont les plus surveillés de la planète.
Le véritable danger pour la faune marine ce ne sont ni les fileyeurs de Saint-Jean-de-Luz ni les bolincheurs de Concarneau mais bien la pêche industrielle massive qui fait traverser le monde entier aux ressources halieutiques.
Les pêcheurs veulent pouvoir vivre de leur travail, ils souhaitent retourner en mer. Ils demandent de pouvoir expérimenter des répulsifs, évaluer les systèmes de surveillance et obtenir des données d’observation sur une période suffisamment conséquente. Ils exhortent les responsables politiques d’anticiper l’après 2026.
Confrontés à la même situation, les ministres successifs s’étaient tous engagés à soutenir les pêcheurs et à proposer des solutions.
Pendant que les gouvernements passent, les pêcheurs eux restent à quai et attendent des réponses.