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Tradition de la semaine
La procession du Vendredi Saint à Fontarabie/Hondarribia
La procession du Vendredi Saint à Fontarabie/Hondarribia

| Alexandre de La Cerda 1155 mots

La procession du Vendredi Saint à Fontarabie/Hondarribia

L'existence du rituel de la Semaine Sainte à Fontarabie/Hondarribia tel qu'il est pratiqué aujourd'hui remonte au moins à l'année 1602, attirant jusqu’à nos jours nombre de célébrités, depuis la reine Victoria d'Angleterre, le roi Edouard VII avec le prince Albert de Prusse, jusqu’à l’industriel André Citroën accompagné du peintre Ignacio Zuloaga...

Le Vendredi saint, la cérémonie débute dans l’église paroissiale de Nuestra Señora de la Asunción y del Manzano située dans la calle Mayor (ou grand’rue), avec la représentation au presbytère de l'acte sacramentel de la Descente.

La représentation commence par le défilé de dix-neuf soldats depuis les arcades de la mairie pour, au son d'une ancienne marche rythmée et solennelle, se rendre à l'église située au bout de la calle Mayor. Ils sont pourvus d’un casque, d'une cotte de mailles, d'une ceinture et de guêtres. Deux chefs marquent le pas à coups d'épée sur le bouclier tandis que les autres tapent le sol de leur lance, et une fois à l'intérieur de l’église, tous deux se retrouvent près de l'autel où se déroule la Descente de la figure « articulée » du Christ - en la « déclouant » depuis la croix – (il s’agit d’une œuvre donnée à la ville en 1777 par le frère Jerónimo de Estella) : dans un silence impressionnant, la couronne d'épines, l'inscription sur la croix et les clous sont enlevés, et le corps est placé dans un cercueil de verre recouvert d'un voile.

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La procession à Fontarabie/Hondarribia ©
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La procession

Après cette cérémonie de la Descente, vers 18 heures, la procession part de l’église lentement et silencieusement en parcourant les rues du centre historique, avec ses sept cortèges portant des peintures datant du XIVème au XVIIème siècle : c'est la fameuse Procession du Silence.

Les scènes de la Passion sont portées par 42 personnes qui héritent de cet honneur de père en fils et s’y préparent depuis de longs mois. Parmi les 227 personnes qui participent aux cortèges, on remarque les douze apôtres figurés par des arrantzaleak (pêcheurs) et des baserritarrak (paysans) de la ville. 

S'y ajoutent les divers pénitents ainsi que les Jaungoiko Gaurdatzaileak (Gardiens du Seigneur) représentés par 19 centurions romains.

Et le dimanche de Pâques, à dix heures du matin, se déroulera la procession de la Rencontre ou Ttopara dans une église ornée de fleurs. Le curé annoncera alors la Résurrection de Jésus Christ et les Romains tombent foudroyés par terre. Finalement, les centurions se lèvent et on célèbre la scène de la rencontre devant le Saint Sépulcre.

Les autres processions en Guipuzcoa et en Biscaye

Azkoitia : on y célèbre la Semaine Sainte, sans interruption depuis le XVIème siècle. Le Vendredi Saint se tient le « chemin de croix » matinal créé par le comte de Peñaflorida et le curé Kardaberaz. La traditionnelle procession sort à 18 heures, après la comémoration de la Passion et la mort de Jésus. Treize chars font partie de cette procession. Le sépulcre du Christ et la Vierge Dolorosa parcourent les rues, gardés par les « armatus » (soldats), qui frappent le sol avec des lances. A 21h30, la procession de l’Enterrement commence, en silence et à la lumière des bougies et des torches.

Segura : sans doute là où la célébration de la Semaine Sainte est la plus enracinée. Les Jeudi et Vendredi Saints, les chars traversent les rues médiévales de la ville. Dans la procession participent des Nazaréens, des pénitents, des soldats romains et un saint Michel vivant, représenté par un jeune qui, durant le parcours, fait toute une série de gestes.
Environ 300 riverains, un quart de la population, participent à la Procession de Segura laquelle compte sur 12 chars de qualité remarquable. Des cornets, des tambours, le txistu et le chœur paroissial contribuent musicalement au défilé qui sort jeudi après-midi de l’église paroissiale de l’Assomption, précédé par des enfants revêtus de tuniques violettes accompagnant un petit char avec une image de l’Enfant Jésus.
Le Vendredi Saint, à partir des 16h30, dans un silence respectueux des spectateurs, on y représente la mort, la Descente et la Procession du Saint Enterrement.

En Biscaye, à Bilbao
Dès le Vendredi Saint, parmi les Confréries anciennes de Bilbao, celle de la Passion est la première à initier les treize processions dans la ville tout au long des dix jours où elles ont lieu.
Quelques 3000 hommes habillés de sombre arboreront la tenue de rigueur, autant de représentants de la société civile, dans leur diversité et leur unité, qui défilent ce jour, hors toute différence sociale.

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Mgr Aillet et le Pape Benoît XVI ©
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Argenteuil

Par ailleurs, rappelons que la Sainte Tunique du Christ sera de nouveau exposée à la basilique Saint-Denys d'Argenteuil en 2025
Ce vêtement qu’aurait porté le Christ le jour de sa mort va être exposé au public. Lors de la dernière ostension, en 2016, près de 200 000 personnes avaient fait le déplacement pour révérer cette relique.

L’enseignement du Pape Benoît XVI

Mgr Aillet, évêque de Bayonne, "habité par un sentiment de gratitude et d’action de grâce pour l’héritage lumineux que nous a laissé Benoît XVI" avait exprimé sa conviction que la mémoire du pape défunt "dépasserait largement notre siècle et qu’on lira comme on lit aujourd’hui, à des siècles de distance, saint Augustin, saint Léon Le Grand ou saint Jean Chrysostome".

Ci-dessous un extrait de "Au commencement Dieu créa le ciel et la terre (quatre sermons de carême)" de Joseph Ratzinger, publié chez Fayard (p. 85).

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Basilique Saint-Clément à Rome, détail ©
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« Ainsi, le Christ devient le nouvel Adam par lequel la vie humaine prend un nouveau départ. Lui qui est fondamentalement relation et « être en relation », le Fils restaure les relations. Ses bras étendus sont la relation ouverte, qui toujours nous reste ouverte.
 
La Croix, lieu de son obéissance, devient ainsi le vrai arbre de vie. Le Christ devient l’image opposée au serpent, ainsi que le dit Jean dans son évangile (In. 3,14). De cet arbre ne vient pas la parole de tentation, mais la parole de l’amour sauveur, la parole de l’obéissance, par laquelle Dieu même s’est fait obéissant, et nous offre ainsi son obéissance comme champ de la liberté. 

La Croix est l’arbre de vie à nouveau accessible. Dans la Passion, le Christ, pour ainsi dire, écarta le glaive fulgurant, traversa le feu et dressa la Croix comme véritable axe du monde, sur lequel se relève le monde. 

Pour cela même, l’Eucharistie, comme présence de la Croix, est l’arbre de Vie qui reste toujours au milieu de nous et nous invite à recevoir les fruits de la vie véritable. Il s’ensuit que l’Eucharistie ne se résume jamais à une sorte de pratique communautaire. 
La recevoir, manger de l’arbre de Vie, cela signifie recevoir le Seigneur crucifié, c’est-à-dire sa forme vitale, son obéissance, son « oui », c’est accepter la mesure de notre condition de créature. 

Cela veut dire accepter l’amour de Dieu qui est notre Vérité. Cette dépendance vis-à-vis de Dieu ne signifie pas pour nous détermination venue de l’extérieur, tout comme, pour le fils, la filiation n’est pas une détermination extrinsèque : c’est justement cette « dépendance » qui est liberté, parce qu’elle est Vérité et Amour. »

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