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Langues gasconne & béarnaise
Institut Béarnais & Gascon : Florian Escouteloup, capdau de noùste !
Institut Béarnais & Gascon : Florian Escouteloup, capdau de noùste !

| Alexandre de La Cerda 462 mots

Institut Béarnais & Gascon : Florian Escouteloup, capdau de noùste !

Tous les amis de la culture gasconne/béarnaise se réjouiront de la récente élection à la présidence de l’Institut Béarnais & Gascon du jeune romancier Florian Escouteloup, lauréat en mai dernier du Prix des Trois Couronnes pour son premier roman en béarnais "Lou gran pî au bounét".
Très sensible au terroir dans lequel il était né, et constatant que "la langue béarnaise était menacée", il avait choisi de l’apprendre et de l’utiliser dans son ouvrage. 

Pour ma part, en l'entendant et en le lisant, il me venait à l'esprit cette belle citation de Despourrins, le poète d’Accous : "Ta lengue, nouste may, badude a la mountanhe, S’agrade, qu’ha l’eslou d’ue berde campanhe, Qu’ayme las flous, lou sou, lou cèu blu plaa stellat, Y lou Gabe oun cent cops soun frount s’ey miralhat" (ta langue, notre mère, née à la montagne, nous agrée ; elle a la fleur /la fraîcheur/ d’une verte campagne : elle aime les fleurs, le soleil, le ciel bleu bien étoile, et le Gave où cent fois son front s’est miré). 

Précisément, le roman de Florian Escouteloup se déroule au cœur du Béarn, à l'époque de Louis XVIII : "C'est une histoire romancée, un amour manqué, dans un contexte historique concret, sur des lieux qui existent et que vous connaissez", permettant de mettre en valeur les lieux, les villages, les maisons, les cours d’eau, les champs, la toponymie… tout ce qui représente le patrimoine auquel ce jeune écrivain, passionné d’histoire et d’archéologie, est très attaché.

Et lorsque je lui avait remis son prix à Arnaga, sous les auspice d'Edmond Rostand qui fut si attaché à nos chères Pyrénées, j'avais souligné que son livre utilisait la graphie béarnaise traditionnelle car il affirmait avec raison "ne pas se reconnaître dans l’écriture occitane normalisée", et je le rassurais : "moi non plus : you que parle lou parla négue dap le couste, alors que vous, c’est lou parla clar dou Biarn – mais vous proposez également une version française afin que votre roman puisse être lu par tous"

Et  Florian Escouteloup de débuter son ouvrage par une intelligente et belle préface qui commence ainsi :
Face à cette grande crise culturelle de notre Histoire où le modernisme destructeur tend à emporter avec lui l’ensemble de nos traditions séculaires, de nos valeurs morales et artistiques, j’eus l’idée, au cours de ma vingt-cinquième année d’existence, d’entreprendre ce récit, en langue maternelle, que je considère comme un simple essai littéraire. C’est à ses enfants de défendre la langue béarnaise. C’est donc à nous, Béarnais, de sauver notre langue mayrane en continuant de l’écrire et de la parler.

Un second roman est donc en chantier, pour lequel, ainsi que pour son action à la tête de l’Institut Béarnais & Gascon, nous lui souhaitons beaucoup de succès. Merces hort, meste, et heit beroy !

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