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Influences de la Bible sur l'histoire de l'Empire romain
Influences de la Bible sur l'histoire de l'Empire romain
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| François-Xavier Esponde 771 mots

Influences de la Bible sur l'histoire de l'Empire romain

Nous avions déjà annoncé (notre « LETTRE » du 7 juillet) le traditionnel forum de réflexion estival consacré à « La Bible, Mémoire des Cultures et des Religions » qui réunira le mercredi 2 août à 15 heures en l’église de Cambo Florence Delay, de l’Académie Française ; Jean Claude Petit, ancien directeur du journal « La Vie » et relai du Réseau des Chrétiens de la Méditerranée ; Dominique Quinio, présidente des Semaines Sociales de France et ancienne directrice du quotidien « La Croix » ainsi que l’organiste Raphael Tambyeff.

A ce propos, il peut paraître très banal de rappeler l’influence de la Bible sur l’histoire de l’humanité depuis le temps de l’Empire romain à nos jours. Un espace universel que Florence Delay qualifie d’immense et en constante diffusion dans le monde. Une influence que les historiens de l’Empire romain jugent par persuasion et non de contrainte. Ainsi, l’attitude biblique mérite un rappel apologétique, bien que le genre soit jugé dépassé par d’aucuns.

Les thèmes de la Bible, tels le sens de la fraternité entre les humains ou le souci de protection portée à l’enfance et à la femme, ont influencé bien des comportements traditionnels peu disposés dans ce sens, au sein d’un monde guerrier, belliqueux et prompt à la violence. L’empereur Julien ne déclarait-il pas en son temps à propos des épouses des chrétiens : « Quelles femmes ils ont, ces chrétiens » !

L’attention au mariage et à la protection d’un foyer stable soumis à la pratique généralisée des divorces courants au sein des familles romaines, alla de la part de l’empereur Auguste jusqu’à pratiquer la taxation des célibataires qui, de par leur vie personnelle, renonçaient à fonder une famille pour le bénéfice des usages de l’Empire, engendrer des enfants pour la guerre et satisfaire aux nécessités des engagements militaires. Le chrétien, lui, était attaché à son foyer, l’époux à sa femme et à ses enfants. Un défi pour les usages civiques qui se métamorphosa au fil du temps et devint la force vive de la stabilité pour les chrétiens et pour les citoyens eux-mêmes. Lesquels chrétiens pratiquaient une solidarité sociale, une entraide et une aide aux nécessiteux.

Souvenons-nous qu’à Rome, à l’époque, les indigents ne valaient rien et furent « supprimés » par des empereurs qui écumaient la société de tous ceux qu’ils qualifiaient « d’inutiles, d’oisifs et de funestes ».

Or, les chrétiens résistèrent aux combats de gladiateurs dans les cirques de l’Empire. La barbarie de telles pratiques, apparentée à l’esclavage – alors en usage - raidissaient leur univers. Dans l’Empire romain composé de soixante millions de sujets libres ou affranchis, le reste des humains, tout aussi nombreux, ne constituait que des esclaves sans aucune qualité humaine, soumis aux travaux des bêtes de somme. Tuer une bête de somme était puni de mort alors que tuer un esclave représentait une pratique normale et ne souffrait d’aucune gêne. Trajan se flattait même d’avoir consommé 100 000 esclaves dans les jeux de gladiateurs et du cirque.

Tous ceux qui se nourrissaient de la pratique des conduites évangéliques développèrent l’éthique du soldat, l’aide aux blessés des combats, le soutien des veuves de guerre, la reconnaissance des enfants de pères morts sur les champs de bataille, l’adoption des orphelins, la reconnaissance progressive d’un statut aux prisonniers. Et les chrétiens constituèrent ce fer de lance des conduites morales d’une société archaïque où le prix de l’honneur, le culte aux pléthoriques divinités de l’Empire ne s’embarrassait guère de telles considérations.

Pour les philosophes Aristote et Platon, le travail manuel était dégradant, destiné aux esclaves, main d’œuvre facile et disponible à loisir. Dans l’adversité et la maladie, le suicide était recommandé, comme un terme à la souffrance morale.

Les chrétiens, instruits par la Bible, adopteront ainsi au fil de l’histoire, par l’éducation et l’enseignement, des conduites humanisées et des comportements civilisés qui demeurent des défis pour tous les temps de l’histoire de l’humanité.

Dans son livre intitulé « Histoire, chute et déclin de l’Empire romain », Edward Gibbon distinguait dans cette communauté spirituelle leur zèle, leur conduite morale, le goût des miracles et leur discipline de vie qui donnèrent naissance à une attitude publique dans la cité différente des pratiques passées.

Si les cultes romains des divinités non chrétiennes étaient vrais pour le peuple, faux pour les philosophes, utiles pour les empereurs, dira l’historien, l’influence des chrétiens changea au cours du temps de telles pratiques anciennes.

Le rapporter aujourd’hui semble antidaté pour beaucoup, l’oublier laisse place à une absence de mémoire qui ne saurait suffire à ceux qui veulent savoir d’où viennent nos pratiques, et quels chemins furent empruntés par ces hommes éclairés d’une Lumière intérieure qui fut l’héritage spirituel de nos pères dans la Foi.

François-Xavier Esponde

 

 

 

 

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