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Nos disparus
In Memoriam : Marie-Christine Genay-Fagalde à Cambo
In Memoriam : Marie-Christine Genay-Fagalde à Cambo

| Alexandre de La Cerda 880 mots

In Memoriam : Marie-Christine Genay-Fagalde à Cambo

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"Fagaldenea" (Petrus) à Cambo ©
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Debout, Jules Fagalde, assise la duchesse d'Albe et sa fille "Riri" assise par terre ©
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C’est une figure éminente de Cambo et du monde de l’Art et de l’histoire locale qui nous a hélas quittés : Marie-Christine Genay Fagalde s’est éteinte ce jeudi à l’âge de 87 ans.

Descendante de la famille Fagalde (*) par sa mère, elle était née le 4 avril 1935 à Bordeaux où son père, M. Baisse, était assureur ; mais très tôt orpheline, elle passa le plus clair de sa jeunesse au Pays Basque, dans la propriété familiale « Oyarzabal » à Saint-Pierre d’Irube, avant de se fixer définitivement à Cambo, dans la belle maison « Fagaldenea » (appelée également "Petrus") reçue à l’issue de partage familiaux du côté maternel.

D'une grande culture, Marie-Christine Genay Fagalde était très attachée à cette demeure familiale ainsi qu’à l’histoire de Cambo dont plusieurs de ses ancêtres furent des acteurs importants : elle conservait une riche documentation familiale, en particulier une intéressante correspondance avec la famille Rostand, et jusqu’à la fin, Marie-Christine Genay Fagalde participa à la vie de l’association des Amis d’Arnaga et d’Edmond Rostand dont elle fut membre du conseil d’administration.

Douée pour les langues, en particulier l’espagnol, et l’anglais qu’elle enseigna dans divers établissements à Nantes et à Bayonne, elle aimait beaucoup la danse et gagna même divers prix, appréciant particulièrement le tango.

Mais ce fut à Biarritz, du temps de Guy Petit, où la future Madame Genay, au service de l'Office de Tourisme, tenait un stand au pied du phare... qu’elle rencontra le peintre Marcel Genay qui fréquentait, lui, le poète Louis Guillaume, dont il avait illustré plusieurs livres !

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Le peintre Marcel Genay devant la Fleur du Petit Prince ©
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Devenue son épouse en 1988, elle se consacra dès lors à la carrière artistique de son mari, entre la capitale et Cambo où le couple habitait lors de la saison estivale, Marcel Genay y disposant d’un atelier, ainsi qu’à Biarritz, à la villa Kodenska (rue du Dr Claisse), où Marie-Christine organisa bien des fois des expositions des œuvres de son mari disparu en 1993.

Les funérailles de Marie-Christine Genay Fagalde auront lieu mercredi 18 mai à 14h30 à l’église Saint-Laurent de Cambo. R.I.P. / Goian bego.

Marcel Genay : humour, poésie et  imagination

C’est dans les années soixante que fit irruption dans le monde des arts plastiques ce jeune Lorrain influencé par les « cathédrales de fer » des usines de son pays natal, dont les enchevêtrements métalliques se mêlaient dans son inspiration au « délire floral » de l’école de Nancy. Sa rencontre avec la spiritualité orientaliste de Lanza del Vasto acheva de mettre en place les ingrédients d’une peinture teintée de fantastique à l’inspiration renouvelée, nourrie de fantaisie, d’humour et de poésie, que servait également une technique sans faille. Il ne manqua même pas à son inspiration les châteaux fantastiques de Louis II de Bavière, la cathédrale inachevée de Gaudi à Barcelone ni les cascades de villes suspendues et d’îles légendaires de Capri à la Grèce, ni le choc entre Orient et Occident éprouvé à Venise.

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Affiche Marcel Genay ©
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Bref un réservoir inépuisable d’observations vivantes rapportées de ses voyages sous forme d’une multitude de dessins propre à alimenter son imaginaire qui bénéficiait également de la lecture de poèmes, des Romantiques allemands à St John Perse et Pierre de Mandiargues sans oublier Novalis et le rivage des Syrthes de Julien Gracq.

La renommée de Marcel Genay prospéra dès lors sous l’égide de la célèbre galerie parisienne Régis Langloys, avec une préface de son catalogue par l’écrivain Michel de Saint-Pierre et des acquisitions d’œuvres par la Ville de Paris qui préludèrent à son épanouissement dans de nombreux pays d’Europe, notamment en Suède, mais également au Japon, à New-York et jusqu’en Nouvelle Zélande. Profondément épris de l’atmosphère si particulière du Pays Basque d’Espagne, il venait, peu auparavant, de quitter la Lorraine pour s’établir à Biarritz vers la fin des années soixante : il y vécut une des étapes les plus fécondes de sa vie.

Servie par une technique sans faille, sa peinture d’un univers merveilleux où se croisent et s’unissent le minéral, le végétal et l’animal, nourrit le fantastique d’humour, de poésie et d’une imagination débordante aux couleurs vives et fraîches.

(*) Préfacé par l’ancien maire maire Vincent Bru, l’ouvrage de Marcel Douyrou « Histoire du chocolat à Cambo » retrace une épopée très liée à Cambo où s’était établie la dynastie des chocolatiers Fagalde dont le premier fut le père de Jean Fagalde (1710-1789) installé à Macaye et dont la descendance « chocolatière » se retrouvera à Hélette, Bayonne et Cambo. 
Ce Jean Fagalde exerça à Hélette. Son fils Jean s'installa à Cambo où, selon une tradition, il fit son entrée en cacolet avec les jeunes enfants et sa pierre à chocolat !

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L'usine de chocolat Fagalde ©
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Il était également adjudicateur de l'établissement thermal de Cambo qu'il remit en état en grande partie.
Alors qu’en 1776 est mise au point la première machine à broyer le chocolat animée par la vapeur qui apparaîtra au Pays Basque dans le courant du XIXème siècle, on trouve les chocolatiers Fagalde de Cambo dans le programme de l’exposition Universelle de Paris en 1855. Et Duvoisin signale dans son ouvrage « Cambo et ses environs » paru en 1858 que Fagalde était « le seul des environs de Bayonne qui travaillait à grande échelle en ayant su mettre à profit la force motrice si puissante de la vapeur ».
Plusieurs Fagalde furent maires de Cambo (Jean-Justin en 1857, Pierre en 1874, 1878 et 1888, puis Jules en 1908). 

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M.-C. Genay avec M.-Thérèse de Montebello, le marquis de Carvajal et A. de La Cerda ©
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Dernière exposition Genay à Biarritz ©
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