Après l'incompréhension - pour ne pas dire la brouille - surgie entre les deux villes à la suite de la fixation par Bayonne de la date de ses fêtes 2025 (du 16 au 20 juillet) en même temps que celles de la Madeleine à Mont- de-Marsan, un communiqué de la mairie de Bayonne reçu ce jeudi matin annonçant que "dans le cadre de la rencontre de Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne, et Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan, sont intervenus mercredi 16 octobre" , les villes de Bayonne et Mont-de-Marsan avaient validé leurs dates pour les prochaines fêtes 2025 et 2026 :
- pour l'édition 2025 : les deux maires ont ainsi acté que les Fêtes de Bayonne se dérouleront du 9 au 13 juillet (elles sont ainsi avancées par rapport aux dates initiales prévues), et celles de Mont-de-Marsan du 16 au 20 juillet 2025.
- pour l'édition 2026 : les Fêtes de Bayonne auront lieu du 15 au 19 juillet, et celles de Mont-de-Marsan, du 22 au 26 juillet. @Il reste à connaître l'impact de ces nouvelles dates "bayonnaises" sur certaines fêtes de villages basques...
En attendant, nous donnons libre cours à l'originalité de la plume de notre collaborateur François-Xavier Esponde pour évoquer cet épisode des aventures du Roy Léon sous l'égide dont se pourrait-être exploitée la réconciliation entre les capitales basque et gasconne...
En vue des fiançailles du Roy Léon
A - La dot au Roy Léon
On les apprêtait donc diligemment. Le roi Léon prétendument promis à Ixuri la jeune postulante de l'autre versant de l'Adour voulait se conformer aux règles d'usage en tous ces moments protocolaires avec un Prince déjà Roy mais sans reine.
La dot au roi Léon serait consistante et demanderait de la part de ses amis une contribution soutenue. En contrepartie ce dernier de devrait parer à son tour aux obligations de son rang pour acheter, comme on disait en ce monde, l'épouse de sa vie.
On se mit donc à préparer la mise, convenez que le langage d'usage ne convenait à ce monde alentour peu ou pas policé aux ordonnancements prévus, selon les coutumes à ces entretiens. Il fallait constituer un cercle intime confiant et discret pour ne révéler avant que ce ne fut fait, le trousseau ou le contenu des biens réunis pour l'échange prochain des alliances avec les familiers du Roy Léon.
On classa dans les vignes et forêts d'arbres à pins ces terres destinées à cette mise et ordonner le change de quelques gratifications graduées des rangs de gens ennoblis pour le jour prévu à la célébration majeure. Nobles propriétaires de fermages alentour de la ville devenus hommes de robe accomplis, régisseurs de forêts de bois confortables et gens de biens et d'intérêts enrichiraient le paysage impérial d'un homme solitaire, convoité et courtisé par des gens de peu d'ambition.
Des têtes ovines et bovines feraient aussi corps et biens meubles et résonnants pour montrer à ces gens de ville voisine les atours d'un homme des champs entouré de ses fortunes et de quelques animaux sur pied utiles et attrayants pour la vie commune, les transports et les divertissements.
Il serait d'usage de confier l'appoint d'un castel ou de quelque maison de maitre bien lotie à ces villégiatures royales après noce, il fallait donc prévoir coté mer un lieu aéré, climatisé à l'ancienne avec quelques aérations naturellement fournies des courants d'air, et de bassins de rétention d'eau courante pour les conforts d'usage d'une habitation fermée le long de l'an et ouverte pour les commodités d'été d'un souverain en distraction.
On connaissait au roi Léon l'amour des chevaux, des taureaux et des vaches, celles de couleur noire, livrées à leur sort, et bien peu disposées aux étreintes communes servant aux jeux de printemps de la région. En somme livresques et peu dociles aux mandements des dressages conventionnels. Une de ces espèces que l'on qualifiait d'adourienne était impétueuse comme les flots du fleuve se jetant vers l'océan et grossie de pluies ou d'énergie sauvage le long de son chemin vers l'imprévu. Telle semblait le destin de notre prince roi par défaut qui ouvrait une voie inconnue de ses jours prochains avec des entrevues d'horizons de temps et de projets encore inédits.
Les appartements; les remises et dépendances à préserver demandaient un suivi confortable d'aise et de facilité. Un personnel et des aménagements apprêtés pour nourrir, abreuver et faire se reposer le cheptel de circonstance convolant aux modalités d'un vivre ensemble et de divertissement. Tout cela semblait non convenu mais à convenir.
Les conversations des convoitises allaient leur cours d'usage. La dite voisine et postulante au rang de princesse de rang bayonnais n'était issue de sang bleu comme le dit Roy mais d'une origine peu diserte auprès de ses sujets. Le sang rouge était noblement porté aux portes de la ville mais le sang bleu que l'on prêtait aux essences nobiliaires du lieu semblait plus rare, plus entrevu et moins partagé avec le commun.
Et à Bayonne, d'aucunes et d'aucuns de noble cour voulaient s'assurer cette postérité indéfinie avec des attaches séculaires que la cité entretenait avec les Vascons, les Gascons, les Ibères et de nouveaux arrivants du plus au sud, convenez imprévus pour ces autochtones de vieille souche, des entrailles historiques des pyrénées, que des chroniqueurs locaux désignent comme des sources préhistoriques ou cataloguées comme authentiques du Royaume !
On voyait ainsi perdurer dans la tradition et de nouveauté le confort mais non sans obligation pour les prétendument nouveaux venus dans ce cercle habitué de la cité fortifiée par son histoire et ses remparts historiques.
Fallait il adopter une fille du peuple ou imposer une roturière sans prestige que son nom de terre et de champs rustiques et provincial désignait ?
Oui, le projet en valait l'intérêt et l'on s'y prenait au jeu des conversations aux marchés de la ville et des estaminets richement fournis des quartiers. Le Roy était dans les échanges. Son avenir fut -il celui de son seul à seul était aussi celui de lui et des siens.
Une telle ambition de servir ce nouveau roi éveillait quelque appétence pour quelque ambition en attente passive de reconnaissance aux places chères et décomptées..
Deux fleuristes du carré des halles, Gaxina et Rabana, avaient décidé de donner nom à la rose de l'année à L et I en ces deux initiales des deux prénoms croisés des amours de leurs cultures sous serre de l'hiver. Mais de quelles couleurs seraient les boutons éclos de cette union ? Rouge, bleu, blanc, métissé de trois teintes ? On ne le saurait qu'au printemps prochain. Les uns préférant choisir de confectionner des noix de cacao plutôt que des fruits horticoles, on donnerait le change à tout un chacun pour colorer de ses gouts le projet de ces fiançailles en toutes les lèvres gourmandes bayonnaises.
Les pépites de chocolat entrevues comme ajoutés aux saveurs carnées plus jambonnières viendraient en complément des assortiments sucrés des étals de pâtissier.
Les vignes des côteaux de la cité ne permettant la configuration vin de Bayonne, ou ona lekukoa, il demeurait à tous les coursiers des vendanges et de leurs associés de pourvoir aux attentes des clientèles de ces jours mémoriels. La Maison Izerdi de facture assumée depuis des décennies assurerait pour cet anniversaire un cru courant à toutes les bourses, non laissé aux prises confidentielles des gourmets seulement; en somme la boisson des verres recyclés, une forme de singularité populaire pour visiteurs mêlés aux autochtones en peu de prise à quelque réclamation. Manquer de liquides serait au pire un désaveu de propriété et de droit du sol pour un temps de fiançailles de partage d'un breuvage consommé, par le nombre des invités et des curieux servis à la bouteille. Selon le vieil adage du terroir emprunté aux plus exercés en la chose, "au bouchon retiré le premier, lui chercher un second sans délai" ! Un joyeux luron du paysage chantonnait ce verset paillard "egarri denari ken egartze delari"
Nous étions en temps de préparatifs non des vendanges déjà assumées mais de convivialité autour des saveurs, liqueurs et consommés de fête, et de la dot engagée que semblait sans réserve en requête assurée ajoutant encore des attentes du Roy insatiables de son menu quotidien en gras, en gros et en boisson chez un sujet triplement sur démesuré et coutumier des mensurations élevées. Un maitre de chai ne suffirait à le désaltérer ! Il fallait ouvrir le panel des cavistes ordonnés à ces exercices de palais à de jeunes recrues que l'on formait désormais à l' expertise, comprenez à la dégustation souveraine des préparatifs des nouvelles espèces de consommations de tables. Du vin, des vins cuits, des rosés, des épices et des condiments apppropriés.au modèle Léon de Baiona.
B - Le trousseau d'Exina
Les conversations du côté de Léon pourvu en partie désormais de nombreux attributs, produits du commerce, garanties de qualité exclusive et de conformité, labellisés et protégés. On se demandait ce que le trousseau féminin comme appelé en ces temps des bénéfices de la jeune princesse pourrait contenir.
Des serviettes et nappes de tables colorées et striées de bleu, blanc et rouge comme on le pressentait. Des protections contre les moucherons et les variations des températures estivales arrosées, avec de larges paravents fixés aux fenêtres du château, des toiles tendues pour éloigner les indésirables toute l'année, volatiles et visiteurs inattendus. Exina avait, disait-on, dans son entourage des gouts bien assurés, de ses parents gens de terre, cul terreux le pressait-on, sans fausse honte ni fausse joie. Besogneux selon la tradition, gardienne des troupeaux aux pires temps de sécheresse où l'abandon des proximités de terres familiales faisaient emprunter à la jeune bergère les sous bois des forêts infinies des alentours. Munie d'un bâton et de quelques chiens habitués à la garde rapprochée des animaux sur pied, elle n'hésitait malgré sa jeunesse à emprunter les végétations les plus hermétiques pour accompagner la colonne des brebis toujours en marche et jamais sise en un lieu de proximité. Dans sa famille il était coutumier tous les ans de tisser la laine, de carder et de laver aux sources et rivières des bras de l'Adour, les peaux de mouton pour en retirer le cuir, les ébauches de vestons et de vêtures pour l'hiver. Une réserve de biens à commercer dans la ville voisine d'Ibai Ona auprès des autochtones curieux et désireux d'en faire leur usage.
La valeur du troupeau comme celui du potager des coteaux de la cité avait une estimable réputation de ferme et de terre comme se savait auprès des hobereaux ou de métayers nombreux en ce moment, chacun à la merci d'un droit d'exister par soi ou de rejoindre la ville par défaut.
Fallait-il sacrifier nombre de ses agnelets à la naissance à l'appétence des gens de biens des villes proches des champs ? Faudrait t il cette année accroitre le nombre et raison garder pour grossir le nombre des unités de ses biens propres ? Donner à ces citadins de présenter un vaste échantillonnage de bovins, ovins, porcins, canards et oies numériques, pour agrémenter le public des convives de ce jour ? Ce faisant il lui faudrait renoncer à occire à présent un grand nombre de ces canards d'élevage pour produire pour le temps à venir un seuil de nouveaux nés suffisant pour grossir les fermages de la ville. ? Exina avait une main sur le coeur, et l'autre main dans son escarcelle pour ne perdre le bénéfice besogneux de toute fermière dans une expansion de bonheur sans lendemain.
De l'autre coté de l'Adour, les gallinacées avaient bonne presse, et bonne chère et pour un Bayonnais du cru sans terre et sans élevage sur place, cependant, l'appétence d'un bon cru et celle d'une bonne subsistance s'accorderaient non sans difficulté ! En voulant modifier des us et gourmandises coutumières sans précaution, il faudrait cependant ajuster ses plans culinaires aux habitudes sans mécontentement. Moderato, peano ou emeki, prudemment pour les poëles à friture.
Introduire dans le paysage champêtre de nouvelles espèces de légumes, d'aliments pour les humains et leurs protégés domestiques semblait réveiller une vocation méconnue des siens. Exina dans ses nouvelles fonctions de princesse et future reine de son royaume cossu des terres du nord se voyait reine de logis, en son domaine et ses attributions, des champs et des fourneaux,..
Somme toute, il fallait introduire d'ailleurs tous produits comestibles pour les besoins autonomes des populations. Du mais et de blé, de patate et de rave, de topinambour, de blettes et de carottes, d'artichauts et de poireaux on en avait fait déjà le tour. Il y faudrait apporter de la diversité agraire et si pour ce cas informer et former ces gens de peu de connaissance agricole, ou peu préparés aux aliments et davantage versés dans les boissons .
Les asperges ou les plantations en terre sablonneuse n'auraient leur pareille chez le Roy Léon faute de sol disposé à ces travaux
Mais des serres et des cultures sous protection à l'infini pourraient selon Exila et ses conseillers diversifier les projets des plantations à venir au royaume d'Ibai Ona. On disait déjà qu'une patate douce, prénommée lur xoria moins âpre au goût et moins amère aux gustatives se cultivait en terre voisine et se marierait encore avec des graines de mais, gori pintxak pour la confection d'un repas de diversion et d'agrément nourrissant et copieux.
Comme su de longue date au Roy Léon, il y fallait du cru, du quantitatif, du qualitatif, de l'amplitude, et non par défaut des proportions calculées au plus juste et au plus approximatif.
Le trousseau d'Exila s'enrichissait de projets et d'ambitions. Elle voulait chaque année créer dans ses jardins du château des roses aux couleurs autochtones, blanc, bleu, rouge, pour divertir ses invités festifs et les approchés des animations des jours. Dans le secret de projets avec des plants venus de l'autre coté, mais le faire savoir, du nord ou du sud, hego edo iparetik, disaient les sujets du Roy, les boutons de roses devraient éclater de leur ton et conserver le temps de leur croissance la confidentialité d' un usage protocolaire.
D'autres propositions fleurissaient encore dans l'esprit de la jeune princesse, roturière sans doute par sa naissance mais déjà liée aux destins d'un Roy prince de sang bayonnais mais célibataire dans ses affiliés. Les paravents, le décor du château relooké par la pub comme semblait dire désormais, un profil photo génique ou pire pour le cas hygiénique en raison de sa posture immobile, assoupie et passive peu coutumière les idées ne manquaient plus mais la sanction populaire viendrait en son temps. Léon le Roy était il disposé à changer ses habitudes ?
Les derniers potins de rue, celles chez le boulanger ou le poissonnier avaient-ils juste presse pour cet illustre ?
On le saurait mais quand ?