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Samedi 21 avril, parmi de nombreux autres lots, les marionnettes de l’artiste Marie Vassilieff (1884-1957) créées pour l’œuvre du musicien landais Claude Duboscq (1897-1938), s’animeront au souffle de la baguette du commissaire-priseur Arnaud Lelièvre à Saint-Jean-de-Luz.
A l’ époque où Claude Duboscq rencontra Marie Vassilieff, en 1920, elle participait à l’ébullition artistique de ce début de siècle en côtoyant à Montparnasse l’école des artistes russes Zadkine, Chagall, Sonia Delaunay.
Née en 1884 à Smolensk en Russie dans une famille de la bourgeoisie, Marie Vassilieff avait choisi d’étudier à l’Académie Impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. En 1905, douze ans avant la révolution russe, elle quitta son pays natal pour s’établir à Paris, alors capitale artistique mondiale. Elle y fonda l’Académie de peinture Vassilieff, sise avenue du Maine, qui devint le lieu de rencontre de l'avant-garde, fréquenté par de nombreux artistes tel que Picasso, Matisse, Delaunay, Satie, Soutine… En décembre 1914, à cause de la guerre, Marie Vassilieff devint ambulancière et ferma son Académie afin d’y ouvrir une cantine populaire pour artistes et modèles.
Deux ans avant la révolution de 17, elle partit pour revoir sa famille en Russie. A Saint-Pétersbourg, elle participa à deux expositions, l’une futuriste, l’autre suprématiste, en présence du carré noir « révolutionnaire » de Malévitch. À Moscou en 1916, ses poupées sont exposées pour la première fois et très appréciées par l’avant-garde artistique.
A son retour en France, le critique d’art André Salmon l’ovationne. En juillet 1920, Marie Dormoy écrit à son sujet dans la revue « Art et décoration » : « ses poupées sont de véritables œuvres d’art. Nul ne peut s’y tromper, elles ont un tel caractère qu’on les reconnaîtrait entre mille ».
Cette même année, Claude Duboscq, dans son fief natal landais à Onesse-Laharie, proposa à Marie Vassilieff de l’accompagner dans la création d’un théâtre d’avant-garde, « le Théâtre du Bourdon », qui accepta. Les premières représentations eurent lieu d’abord en extérieur, puis sous une tente. En 1930, ils feront construire une salle, détruite aujourd’hui.
Pendant que Marie Vassilieff façonne en tissu et carton peint ses marionnettes stylisées cubistes aux visages souvent modiglianesques, Claude Duboscq compose ses pièces « Pauv’Clair », « Avant Pendant-Après » et « Château du Roi », d’esprit chrétien, qui s’accompagnera de sa musique.
Entre 1927 et 1928, dix-sept personnages sont réalisés pour la pièce « Château du Roi ». Proposées aux enchères, quatorze marionnettes d’hauteurs variées, de 40 à 90 cm, ont pu être identifiées par le cabinet d’expertise d’Arnaud Lelièvre. Parmi les personnages, d'après peut être Claude Duboscq, « Le Musicien » Haut. 62 cm lot 115 en tissu, carton partiellement peint, boutons et yeux en plastique à l’esprit dadaïste, inspiré des tableaux de Marie Vassilieff.
Figurant aux enchères, les autres personnages de la pièce se composent de :
Saint François d’Assise (lot 120), l’Ange(lot109), Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus (lot 110) : L'Enfant du Roi (lot 111), L'Âne (Lot 112) :, L’Architecte (lot 113), Le Roi (lot 114), Le Musicien (ou Claude Duboscq ?) (lot 115), Le Gendarme (lot 116), La Pauvreté Claire ? (lot 117), Le Pauv' Clair? (lot 118), Le Philosophe ? (lot 119), Saint François d'Assise (?) (Lot 119), La Vierge Noire (lot 121).
Ces marionnettes se refléteront entre autre dans une série de miroirs « soleil » dont le mandarin (lot 71) en talosel (acétate de cellulose matière inventée par l’artiste) de Line Vautrin (1913-1997). Fille de bronzier d'art, elle quitta l'école à 15 ans et créa ses premières œuvres avant l’âge de 21 ans. La maison Elsa Schiaparelli l’engage de temps à autre pour des créations. Lors de l’Exposition Universelle à Paris en 1937, elle se fait remarquer. Parmi ses clients, Françoise Sagan, Ingrid Bergman ou encore Saint-Laurent. En 1992, Line Vautrin reçoit le Prix national des Métiers d’Art.
Non loin des miroirs, prête à bondir sur le commissaire-priseur, une remarquable panthère aux aguets signée Roger Godchaux (1878-1958), en bronze patiné brun-vert d’après la technique de la cire perdue par le fondeur Susse (haut. de 20,5 cm lot n°27), regarde au lointain ses futures proies. Le sculpteur, fils d'un antiquaire et d'une célèbre pianiste concertiste, étudia à l'Ecole des Beaux-Arts en classe de peinture puis s’orienta vers la sculpture à l'Académie Julian en 1896. Parmi ses sujets de prédilection, s’inspirant des animaux exotiques et des bronzes de Barye, il sculpta des fauves et des éléphants d'Asie.
De nombreux autres objets d’art seront présentés !
Le lendemain dimanche 22 avril à 14h30, une autre vente de peinture régionaliste basque et landaise aura lieu à la même adresse de Côte Basque Enchères. Cette intéressante future enchère sera traitée dans la lettre du vendredi 20 avril prochain de Baskulture.
Côte Basque Enchères – 8 rue Dominique Larréa à Saint-Jean-de-Luz.
Exposition des deux ventes en même temps :
- Jeudi de 14h à 18h et vendredi 20 avril de 10h à 12h et 14h à 18h.
- Samedi 21 avril de 9h30 à 11h
1ere Vente aux Enchères thème : marionnettes, tableaux modernes et mobiliers : Samedi 21 avril à 14h30
2ème Vente aux Enchères thème Régionaliste basque et landais : Dimanche 22 avril à 14h30 (traitée la semaine prochaine dans la lettre hebdomadaire de Baskulture.
Légende photos :
- "Le musicien" de Marie Vassilieff (lot 115)
- Miroir soleil (le mandarin) de Lin Vautrin (lot 71)
- Panthère aux aguets de Roger Godchaux (lot 21)
Anne de MLC