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Tradition
En l’honneur d’Ama Guadalupekoa
En l’honneur d’Ama Guadalupekoa
© Manex Barace

| Manex Barace et ALC 518 mots

En l’honneur d’Ama Guadalupekoa

Lovée au pied du mont Jaizkibel à l’embouchure de la Bidassoa, face à sa voisine Hendaye, avec l’aéroport de Saint-Sébastien sur son territoire, ses rutilants ports de pêche et de plaisance, ses courses de trainières dans la baie et l’océan, sa petite plage, ses restaurants et bars à pintxos, la petite ville d’Hondarribia (gué sableux en langue basque) est bien connue au-delà de ses limites administratives. Sa situation géographique, premier – ou dernier – bastion de la péninsule ibérique, la ville eut à subir au cours de son histoire de nombreux assauts et sièges. Le plus célèbre étant celui de 1638, durant la Guerre de trente Ans. Hondarribia résista durant trois longs mois au siège de l’armée française commandée par le prince de Condé. C’est grâce à l’intervention divine de la Vierge de Guadalupe, dont l’ermitage domine la ville, que les habitants d’Hondarribia, à bout de ressources, firent une sortie décisive et repoussèrent définitivement les troupes ennemies. Suite à un voeu, la fin de ce siège est fêtée chaque année le 8 septembre, jour de la Virgen de Guadalupe, Ama Guadalupekoa avec des cérémonies civiles, religieuses et festives. Les descendants des ennemis d’antan se retrouvent chaque année pour participer, acteurs ou spectateurs, qui en défilant lors de l’Alarde du 8 septembre, qui en applaudissant les régiments de milliers de « soldats » représentant les divers quartiers et associations. Petit conseil : emprunter les transports en commun, bus et navette maritime, pour se rendre à Hondarribia, le stationnement étant toujours plus que difficile…

Manex Barace

NDLR : C’est pour des raisons historiques que N.-D. de Guadalupe est honorée sur la côte basque (à Fontarabie et à Biarritz). Quant à l’origine de ce nom de Guadalupe, on peut le traduire par "val du loup", toponyme composé du mot latin « lupus », signifiant « loup », accolé à l'arabe « guad », qui désigne le lit d'une rivière. On le trouve dans la sierra d'Estrémadure où avait été implanté un monastère à la suite d'une victoire sur les Maures. En 1320, on y avait découvert la statue d’une Vierge noire appelée la Morenita ou Guadalupe. Les souverains espagnols y firent de nombreux séjours, ainsi que Christophe Colomb et de nombreux conquistadores. Cette Vierge de Guadalupe qui avait longtemps guidé la reconquête hispanique sur les Maures infidèles, patronnera plus tard les découvertes du Nouveau Monde. D’où l'ermitage de Guadalupe au-dessus de Fontarabie qui domine, depuis le XVe siècle, la baie de Txingudi. Christophe Colomb donnera son nom à la grande île antillaise. Et à Guadalupe près de Mexico, en 1531, la Vierge, sous une forme quelque peu différente, apparut à un Indien ! Son image, si populaire au Mexique, arriva à Biarritz parce que la famille du gouverneur de San Luis de Potosi, Toribio de Ymaz, apporta le tableau de la Vierge au Pays Basque. Un Ymaz, consul du Mexique à Bayonne, prêta ce tableau pour des processions à Biarritz et le peintre Steinheil s’en servit pour décorer la Chapelle impériale, sorte d’ex-voto que l’impératrice Eugénie avait dédié à la Vierge mexicaine de Guadalupe pour le triomphe des armées françaises qui éprouvaient des difficultés au Mexique. ALC

 

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