1
Livre
Doux pays, le roman de Léon Bonnat par Etienne Rousseau-Plotto
Doux pays, le roman de Léon Bonnat par Etienne Rousseau-Plotto

| Anne de MLC 781 mots

Doux pays, le roman de Léon Bonnat par Etienne Rousseau-Plotto

Scène d'intérieur famille Bonnat 1853.jpg
2 Bonnat- Scène d'intérieur famille Bonnat 1853 - musée Bonnat- Cliché Vaquero ©
Scène d'intérieur famille Bonnat 1853.jpg
La Résurection de Lazare par Bonnat 1858.jpg
3 Bonnat, La Résurection de Lazare 1857 - Musée Bonnat- Cliché Vaquero ©
La Résurection de Lazare par Bonnat 1858.jpg
Bonnat, J. Labat, A. Vaquero.jpg
4 Bonnat, J. Labat, A. Vaquero.jpg ©
Bonnat, J. Labat, A. Vaquero.jpg

Dans son nouveau livre « Doux pays, le roman de Léon Bonnat » publié aux Editions Atlantica, l'historien, enseignant, musicologue et collectionneur Etienne Rousseau Plotto, passionné d'histoire de l'art, avait souhaité en savoir plus sur ce grand maître Bonnat qui avait offert une des plus prestigieuses collections de peintures d’Europe à la ville de Bayonne dont le musée des Beaux-Arts portait le nom.

Très attaché au personnage de Bonnat natif de Bayonne qu’il « rencontrait » depuis 28 ans au musée Bonnat, rue Jacques Lafitte, en face des fenêtres de son salon, Etienne Rousseau-Plotto écrit à la première personne, glissant ainsi ça et là quelques réflexions personnelles sur les périodes tumultueuses de l’histoire de France et d’Espagne que le peintre avait connues adolescent. Original et vivant, le livre suit la trajectoire chronologique de la biographie de Bonnat ponctuée d’analyses des œuvres les plus emblématiques qui avaient marqué la vie du peintre.

A l’image d’un paysage citadin avec ses moindres anfractuosités, Etienne Rousseau-Plotto analyse les diverses strates du milieu artistique et de la bourgeoisie, dont celles des bienfaiteurs bayonnais de Bonnat : la famille Personnaz avec qui il partira en voyage au Sud de l’Italie, les Lavigerie - le Cardinal Charles Lavigerie dont  il réalisa le portrait en 1861 - les Détroyat, le réputé professeur de dessin, graveur et lithographie Romain Julien, un de ses parents qui avait décelé la dextérité inhabituelle des dessins de l’enfant, et le maire Jules Labat, sans qui rien n’aurait été possible. Ce dernier, aidé des bienfaiteurs, lui accorda généreusement deux bourses : l’une pour continuer ses études de dessin aux Beaux-Arts de Paris et l’autre pour son séjour à Rome. Malgré « son échec » au prix de Rome, Bonnat obtint le deuxième second prix pour sa toile La Résurrection de Lazare en 1857. Il en sera éternellement reconnaissant à sa ville natale.

Tout au long du récit, Etienne Rousseau-Plotto promène le lecteur dans les pays les plus emblématiques : la péninsule ibérique avec ses églises et ses musées, dont celui du Prado à Madrid où Bonnat découvrit Vélasquez qui l'influencera tout au long de sa vie, l’Italie avec ses peintres de la Renaissance Raphaël, Michel-Ange puis le Caravage, l’Egypte où il visita le canal de Suez et rencontra Ferdinand de Lesseps, la Terre Sainte avec sa visite du Saint Sépulcre, puis la Palestine, la Syrie et plus tard les Pays Bas, puis l'Autriche avec Vienne, et enfin un voyage à la Jules Verne en ballon à Tours (1873). 
De retour à Paris en passant par Constantinople puis Athènes, Bonnat s’inspirant des images saintes qu'il avait pu y observer, composa "l’Assomption" pour la ville de Bayonne. Exposée tout d'abord au Salon des Beaux-Arts de Paris en 1869, Théophile Gautier en admira la facture naturaliste. Il en fit l’éloge, si bien que la toile obtint une médaille d'honneur. Cependant à Bayonne, ses commanditaires lui demandèrent d’adoucir l’expression de la Vierge. « Je veux du vigoureux, du terreux »,  s’exclama Bonnat Finalement "l’Assomption" sera finalement placée dans la chapelle de l’église bayonnaise de Saint André.

A partir de 1860, Bonnat devint de plus en plus connu. A Paris,  l'impératrice Eugénie acquis plusieurs de ses tableaux dont celui des Pèlerins au pied de la statue de Saint Pierre  à Rome".(1864 ), l'oeuvre  figure aujourd’hui au Musée Bonnat-Helleu. Bonnat est décoré aux grades de Chevalier de la Légion d’Honneur par l'empereur  puis d'Officier et sera élevé à la dignité de grand-Croix sous la Troisième République (1900). Depuis il ne cessa d'accumuler les décorations comme celles des insignes de l'Ordre de Saint-Stanislas de Russie. A partir de 1875, Bonnat produit de nombreux portraits dont celui de la comédienne très connue  Mme Pasca (1875) puis celui du président Adolphe Thiers (1876) et celui de Victor Hugo (1879) qui le rendirent célèbre.

Elu membre de l'Institut en 1881, il enseigna à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, avant de la diriger en 1905. Excellent professeur, il fut également à l'origine de l'Ecole de Bayonne. Il inculqua à ses élèves le goût du dessin et du travail. Le livre s’achève en 1883, Bonnat étant nommé professeur de dessin à l’école des Beaux Arts de Paris : âgé de 50 ans, il figurait parmi les peintres les plus célèbres de son époque. Une suite est à prévoir !

Etienne Rousseau-Plotto, Doux pays, le roman de Léon Bonnat,  éditions Atlantica - 254 pages 
Légendes des photos :
1  Photo du jeune talentueux et ambitieux Léon Bonnat vers 1868 - Collection privée et musée Bonnat-Helleu.
2  Léon Bonnat, Scène d'intérieur de la famille Bonnat - 1853  © musée Bonnat-Helleu, Cliché Vaquero
3  Léon Bonnat, La Résurection de Lazare, huile, 1857  ©  musée Bonnat-Helleu, Cliché Vaquero
4  Léon Bonnat, Portrait de "Jules Labat", huile, 1862 © musée Bonnat-Helleu, cliché A. Vaquero

Répondre à () :

Etienne Rousseau-Plotto | 20/01/2023 11:51

Merci pour cet excellent article qui rend bien compte de mon ouvrage. Petite précision : la photo de couverture est dans ma collection (il y en a une autre également au Musée Bonnat)

| | Connexion | Inscription