Une visite de la capitale du Gipuzkoa ne devrait pas se résumer à un simple parcours dans les rues de la vieille-ville, en solitaire ou entre amis, à la recherche des bonnes adresses. Question d’horaire. Lorsque l’on pense à une visite de musée, vient logiquement à l’esprit le Musée SanTelmo. L’offre culturelle et muséale de la ville ne se limite pourtant pas à cette unique adresse, incontournable.
Installé dans un édifice du 18e siècle, surplombant l’ancien port donnant sur la Concha, hélas désormais dévolu à la plaisance, proche de l’Aquarium qui mérite amplement quelques heures de découverte entre vitrines, spécimen et bassins (vous me raconterez votre expérience quasiment au milieu des requins…), le Musée Maritime Basque/Euskal Itsas Museoa, différent de l’Aquarium/Musée de la Mer de Biarritz, est fort intéressant. Il présente une belle collection d’objets, de répliques, de modèles réduits en rapport avec les marins basques et l’océan ainsi que des expositions temporaires qui méritent que l’on en franchisse les portes.
Jusqu’au 8 janvier 2023 est donnée la possibilité de découvrir, ou pour les personnes qui l’ont vue en 2017 au Musée Basque et de l’histoire de Bayonne, d’avoir une nouvelle vision de l’accrochage de l’exposition intitulée « Tromelin, l’île des esclaves oubliés ». L’exposition raconte l’histoire de 80 esclaves malgaches qui ont été abandonnés en 1760 sur un îlot presque désert de l’océan Indien pendant quinze ans… Véritable prison maritime, ces derniers y ont écrit des années durant, le récit muet de leur détresse…
Au travers d’objets archéologiques, de maquettes et de matériel graphique et audiovisuel, l’exposition montre l’histoire de la souffrance et de l’exploitation humaine des « oubliés » de l’île de Tromelin, fruit des recherches menées sur l’île.
L’exposition est coproduite par le Musée d’histoire de Nantes et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et c’est la première fois qu’elle peut être vue hors de France.
Musée Maritime Basque/Euskal Itsas Museoa (Kaiako Pasealekua, 24, Plaza del Muelle, Donostia/Saint-Sébastien) ; ouvert du mardi au samedi de 10 heures à 14 heures et de 16 heures à 19 heures, de 11 heures à 14 heures dimanches et jours fériés. Entrée individuelle gratuite. www.itsasmuseoa.eus
L’espace culturel Koldo Mitxelena, situé dans le même quartier que la poste centrale et la cathédrale del Buen Pastor, méconnu des non-donostiars, offre de nombreuses activités culturelles, une bibliothèque et en son sous-sol un bel espace dans lequel les expositions temporaires se suivent et ne se ressemblent pas. Cette fois, il s'agit des témoignages photographiques datant des balbutiements de la photographie au XIXème siècle sont à admirer, dans la beauté du noir et blanc « Aurrera eginez progresando / regards vers le futur depuis le XIXème siècle » à Donostia principalement, et également la vie quotidienne dans la province du Gipuzkoa
Le travail photographique est dû au talent du précurseur « reporter » José Brunet, l’exposition appartenant à la collection del Marquès de la Real Defensa. Scènes touchantes de la vie des ouvriers des usines du marquis et témoignages du Saint-Sébastien d’autrefois, constructions toujours existantes ou disparues.
Premières tentes et roulotte royale sur la plage de la Concha, collines encore vierges de tout édifice, défilés militaires, vieux quartiers, anciens ponts de bois, les fameuses iñudes et les enfants en bas âge dont elles avaient la garde, tout un passé, difficile mais heureux (?) que l’on ne connaîtra plus…
Exposition prolongée jusqu’au 17 décembre prochain. Koldo Mitxelena kulturunea, Urdaneta kalea 9. Entrée et visites libres du mardi au samedi de 11 heures à 14 heures et de 16 heures à 20 heures. www.kmk.gipuzkoakultura.eus