Encore lors de l’angélus du dimanche 17 juillet dernier, le Pape François avait déploré la poursuite de la guerre en Ukraine et exhorté les acteurs internationaux à œuvrer «réellement» pour la paix, assurant prier et espérer «que tous les acteurs internationaux travailleront réellement pour reprendre les négociations, et non pour alimenter l'absurdité de la guerre».
Peu de temps auparavant, le souverain pontife avait déclaré qu'il prévoyait de se rendre en Russie pour "servir la cause de la paix".
Précisant (lors d'une entrevue publiée par l’agence Reuters) que le Vatican et la Russie avaient un dialogue ouvert : « le dialogue est très cordial, très diplomatique dans le sens positif du terme, et pour le moment tout est en ordre, la porte est ouverte », le pape François avait confié qu'il prévoyait de se rendre en Russie pour "servir la cause de la paix".
« Et maintenant, peut-être qu'après mon retour du Canada, je pourrai peut-être aller en Ukraine. Tout d'abord, il faut aller en Russie pour essayer d'aider, mais j'aimerais visiter les deux capitales », avait encore ajouté le chef de l’Église catholique…
Le pape François pourrait ainsi rencontrer le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie au Kazakhstan, a déclaré le secrétaire du Vatican pour les relations avec les autres États, Paul Richard Gallagher.
"Je pense que si le patriarche et le pape se rendent au Kazakhstan pour cette grande conférence des religions, la rencontre aura lieu", avait-il déclaré .
En effet, c’est en septembre que le Kazakhstan accueillera un congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles.
Le représentant du Vatican avait encore ajouté que François était prêt à se rendre à Moscou pour rencontrer les dirigeants de la Fédération de Russie alors que son voyage en Ukraine pourrait avoir lieu en août, après la fin de la visite apostolique au Canada fin juillet.
Ce maintien de la ligne diplomatique vaticane irrite fortement les milieux nationalistes ukrainiens, en prise directe avec les pays les plus traditionnellement russophobes, en particulier la Pologne, déclenchant les acerbes critiques - teintées même de menaces à peine voilées à l’égard du Souverain pontife – de Mgr Mieczysław Mokrzycki, évêque catholique d’origine polonaise devenu en 2008 archevêque de Lviv en Ukraine, qui vient d’affirmer à l'hebdomadaire allemand Die Tagespost que « la visite du pape en Russie pourrait lui fermer les frontières ukrainiennes » !
Pendant ce temps, les contacts entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine se poursuivent : le métropolite Antoine de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiales extérieures du patriarcat de Moscou vient de rencontrer la semaine dernière le nonce apostolique en France, Mgr Celestino Migliore, lors d’un dîner donné à la Représentation du Saint-Siège à Paris, au cours duquel les deux prélats qui entretiennent de bonnes relations personnelles depuis le service diplomatique de Mgr Migliore en Russie, ont débattu d'un large éventail de questions, en particulier celles liées aux relations entre l'Église orthodoxe russe et les Églises catholiques romaines.