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Tradition
Des Basques parmi les martyrs de la révolution en France
Des Basques parmi les martyrs de la révolution en France
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Des Basques parmi les martyrs de la révolution en France

1 – Martyrs de la Révolution Française

Il est devenu officiel le 2 septembre de chaque année en France de rappeler les martyrs de la Révolution Française, égorgés comme des bêtes de somme et réhabilités sur les autels de l’histoire religieuse par la dévotion des fidèles.

Le 18 août, on se souvenait des 64 prêtres martyrisés sur l’Ile Madame, béatifiés en 1926, et de tous ceux élevés sur les autels par le pape Jean-Paul II en 1995, parmi les six cents prêtres et religieux passés par les armes des révolutionnaires à Paris, à Rochefort, et en d’autres villes françaises.

Leur reconnaissance fut à géométrie variable. Pour les « usages politiques » de l’Eglise, il fallait les oublier afin de préserver les bons usages des relations de l’Eglise et de la République. On laissa la question sans urgence. Pour d’autres ils méritaient réparation de la mémoire.

Ces martyrs étaient du carmel féminin de Compiègne, du carmel de Valenciennes, de Laval et d’Angers. Religieuses ou religieux arrachés à leur couvent pour avoir suivi un prêtre lors d’une messe jugée réfractaire, pour une avoir rencontré un confesseur, ou une personne suspectée de superstitions sous de fausses accusations et des procès bricolés de complicités nauséabondes, on en supprima par centaines un peu partout en France pour être, selon leurs détracteurs, des anti révolutionnaires primaires sans juste raison.

110 enfants seront ainsi massacrés par la garde armée en Vendée.

2 – Un basque parmi les victimes.

Pour ce qui nous concerne, François d’Ardan, le Basque d’Isturitz, fait partie du nombre de ceux qui furent martyrisés aux Carmes de Paris. Son corps y repose sous la dalle de verre qui contient encore aujourd’hui l’ossuaire et les restes de ces jeunes hommes morts en martyrs.

Il était né le 13 juin 1733 à Isturitz, dans une famille de la noblesse locale basque. Inscrit au séminaire de Larressore, il y fera ses scolarités jusqu’à son ordination sacerdotale par l’évêque de Bayonne le 5 juin 1762. Evêché qui, après les confiscations des révolutionnaires, est devenu la bibliothèque municipale d’aujourd’hui dans les remparts de la ville. En cette fin de XVIIIème siècle, peu d’ordinations sacerdotales furent célébrées dans le diocèse de Bayonne. Chacun en devine les raisons. Expulsions des prêtres et des séminaristes, confiscations des biens ecclésiastiques, intimidations sur les familles, destructions des livres religieux et des biens patrimoniaux et artistiques des églises, la liste des méfaits est longue. L’histoire se souviendra des souvenirs sinistres d’une époque de terreur et de mort !

François d’Ardan servit son diocèse pendant dix ans avant de partir, avec un autre compagnon pour Paris et y rejoindre la communauté eudiste où les prêtres de province pouvaient parfaire leurs études. L’époque où avaient cours à Bayonne des débats entre jansénistes et libéraux au sein du clergé. Ils laisseront des traces indélébiles. Jansénius avait prêché à la cathédrale et les polémiques à propos des sermons et de l’enseignement dogmatique du théologien controversé furent difficiles et douloureuses au sein d’une église divisée.

Eudiste, François d’Ardan devint un religieux attaché au Collège Sainte Barbe, de noble réputation. Enseignant, catéchiste, confesseur, son nouveau ministère se déroula auprès des jeunes parisiens scolarisés dans cette institution. On en avait même oublié son origine provinciale puisque longtemps on le croyait du clergé parisien. Homme dévoué, discret et fervent, disent les biographes, anonyme parmi d’autres jusqu’à ce jour de la fin août 1792 lorsqu’il fut arrêté, comme bien d’autres ecclésiastiques, pour avoir refusé de signer la Constitution Civile du Clergé. Il adopta la consigne de l’époque, « obéissance à Jésus Christ et non aux magistrats et aux rois ».

Il faut relire le contenu de cette constitution civile pour apprécier le lavage de cerveau des révolutionnaires à l’endroit des religieux, une négation de leur état et de leurs convictions.

Ceci lui vaudra d’être remisé chez les Carmes, arrêté et mis dans les cachots du couvent sis dans l’actuel Institut Catholique de Paris : les visiteurs peuvent se recueillir en ce lieu préservé de la mémoire des martyrs de la révolution française.

 

François-Xavier Esponde

 

Cantique à François d’Ardan

Egungo besta haundi eta eder huntan

Oi zer bozkarioa gure bihotzetan

Dugun orok batian kanta lorietan

Frantses gure martira menderen mendetan.

1- Jauna zinuen Frantses apeztera deitu

Sarhia utzirik zen bidian abiatu

Eta bizi guzia zuri kontsekratu

Larresoro eskolan apezak formatu.

2- Hamar urte buruan Parisera joan zen

Beti apez gaietaz zuen arta hartzen

Kartsu bezain goxoa denekilan baitzen

Horra hogoi bat urte zer lan egin zuen.

3- Orduan zen etorri Frantzian iraultza

Zenbaiti ez gustatzen apezak, Eliza

Dotzenaka hil zuzten, oi zer jende basa

Frantsesek Jainkoari eman azken hatsa.

 

 

 

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