Dans une région agricole comme la nôtre où l’on se souvient encore que les premières Ecoles d’agriculture furent l’objet attentionné de gens d’église dans les villages au cœur du Pays Basque et du Béarn, pour ne citer que Saint-Jean-Pied-de-Port, Saint-Palais, Hasparren, Mauléon, Saint-Pée-sur-Nivelle, Sauveterre-de-Béarn, Nay...
La formation agro-alimentaire a su fédérer au sein de la Chambre d’Agriculture et par de nombreuses Coopératives des énergies vitales pour le maintien économique d’une vie agraire vivante.
En ce mois de septembre, une initiative nouvelle dénommée HECTAR voit le jour comme “le plus grand campus agricole du monde”, à Lévis-Saint-Nom dans les Yvelines, aux portes de la capitale...
Nul doute que de jeunes pyrénéens intrépides comme les premiers pionniers de l’entreprise d’antan se joindront à cette ambition nationale.
600 hectares de terre agricole dans le parc naturel de la Haute Vallée de Chevreuse, la ferme des Néfliers se refait une jouvence.
On évoque déjà “un véritable écosystème qui a pour vocation de valoriser la terre et ceux qui la travaillent en cultivant la connaissance et la reconnaissance”..
Le site devrait accueillir un millier d’étudiants en formation ou en reconversion dès le début 2022. S’y ajouteront 150 espaces de coworking pour y mener des expérimentations et un restaurant servant “une assiette durable”.
Les produits bio seraient produits aux « Néfliers » sur ses 250 hectares cultivées en agriculture, et la laiterie des Godets élèverait ses 60 vaches normandes en pâturage tournant dynamique, sous la conduite d’experts agricoles.
Tels, jadis, les promoteurs des Etats Généraux de l’Alimentation, des professionnels comme Audrey Bourolleau sont déjà opérationnels.
Ancienne conseillère du Chef de l’Etat à l’Elysée, l’ingénieur agronome dit vouloir relever deux défis posés à notre agriculture, le renouvellement des générations et la transition écologique, par la formation, l’innovation et la sensibilisation menées par Hectar.
Le partenariat avec le patron du groupe des télécommunications Iliad a permis de réunir les fonds nécessaires pour le programme.
Hectar conjugue les métiers de la terre et la disponibilité des technologies nouvelles mises à profit des métiers agricoles par la création de logiciels et des équipements connectés au service de cette profession en évolution notable. Comprenez le suivi sanitaire de chaque bête par un accéléromètre, collier individuel assurant le quotidien et l’état de santé de l’animal par ses capteurs fixés sur le corps.
Des partenariats avec HEC - Paris autour d’un accélérateur de start-up développeront le caractère managérial du métier d’exploitant agricole, au-delà de la connaissance des techniques déjà assurées par les écoles et l’enseignement agricole, en promouvant une Business school agricole, objectif du programme Hectar.
Pour l’heure, plus de 2000 étudiants déjà diplômés de grandes écoles – mais peu en provenance des métiers agricoles - ont postulé pour Hectar Entrepreneur.
Le programme stipule des aides et des subventions possibles par le biais d’organismes de formation, et des entreprises mécènes partenaires d’Hectar.
Pour l’heure le projet compte ses sympathies et ses résistances, auprès des acteurs de la formation conventionnelle en agriculture.
Mais les promoteurs d’Hectar ambitionnent pour l’Agriculture le label d’excellence de ce programme aussi sensible que la réputation de l’agronomie française dans le monde..
Pour information, la France compterait 805 Etablissements d’enseignement agricole, 18 établissements supérieurs, 248 Centres d’apprentis et de formations professionnelle.
En 2019 on comptait 210 000 élèves enregistrés pour des formations adaptées.
Un effectif qui repartirait à la hausse avec la part au féminin en augmentation notable. soit 45 % contre 20% en 1975.
En 2019 le Ministère de l’Agriculture avait délivré 80 000 diplômes et selon les résultats avérés 82 % des titulaires d’un bac professionnel agricole auraient un emploi.
Les enjeux semblent doubles.
La formation des jeunes, et la relève de la moitié des 500 000 exploitants qui atteindraient en 2026 l’âge de leur retraite.
Le nombre des nouveaux installés stagnerait à 13 000 par an depuis 2000, ne permettant d’assurer le seuil de remplacement nécessaire.
En mars 2021, le Président Macron avait annoncé le lancement d’un chantier transmission/installation qui ouvrirait des horizons légitimes en faveur d’une ambition agricole nationale forte, à savoir en vue de doubler le nombre d’installations aidées d’ici à 2026 !