Dans notre tradition culturelle basque, la danse et la mobilité du corps sont inscrites dans un rythme appris d’éducation traditionnelle. On danse, on chante et on joue au pas cadencé d’une dévolution des mouvements du corps, libéré de ses pesanteurs.
Un Basque est un sujet dansant dans la vie, au seul mouvement inné de son état d’expression qui épouse l’espace et les gestuelles de son corps.
Mais la danse est universelle selon les représentations figuratives déjà présentes dans les amphores antiques, les peintures rupestres ou les illustrations des civilisations qui se sont succédées, représentant le danseur ou la danseuse en mobilité expressive.
Juin prépare chez nous les spectacles des danses d’ici ou d’ailleurs lors de festivals, de soirées musicales ou de kermesses, de pastorales en projet ou des Fêtes-Dieu.
1 - Dans la tradition juive des fils de la promesse, la danse fut l’occasion de célébrer la joie de toute libération dans son histoire. Il en fut ainsi pour la traversée de la Mer Rouge à pied sec que « Miryam la prophétesse, sœur d’Aaron accompagnait de son tambourin, frappant sur l’instrument en rythme afin d’inviter toutes les femmes à danser la joie du miracle accompli de la mer qui se fend, et les chars de pharaon engloutis dans les eaux » (Exode 15,20).
Il en fut ainsi encore pour David qui se mit à danser devant l’Arche du Seigneur que les fils d’Israël considéraient comme le lieu d’excellence de la présence de l’Eternel et le bien précieux de leur héritage pour les siècles. L’histoire rapporte que les Philistins s’étaient emparés de ce bien abritant la parole divine et lésèrent les Israélites à la suite d’un combat désastreux.
« Sous le signe protecteur de l’Eternel, David engage la bataille contre l’ennemi d’Israël, reprend l’arche d’alliance sur un chariot et se met à danser pour remercier Adonai, au son des cithares et des harpes, entraînant à sa suite toute la maison d’Israël (2 S 6,5). Et l’on exposa l’arche à Jérusalem sous une tente de nomade en sacrifiant selon la promesse, offrant l’holocauste et distribuant à ses témoins des gâteaux, et des raisins secs ».
Dans l’histoire même de ce peuple nomade, la danse accompagnait les retours à Jérusalem des exodes, des exilés des avatars de l’histoire.
Jérémie efut témoin du Siège de Jérusalem par le roi de Babylone, mais sa force spirituelle était telle qu’il vit en visionnaire un retour promis un jour dans la ville sainte de ses pères, chassés et défaits.
Il prophétisera ce retour en présence d’une vierge parée de tambourins et menant la farandole, reprenant le retour d’exil vers la terre promise où seront replantés des vergers d’avant l’Exode, en signe de reconnaissance rendue à l’Eternel, Béni soit son Nom ! Tel un retour à des conduites délivrées des idolâtries, reconnaissant en Israël le peuple élu de ses pères et son unique en Elohim. Et la danse accompagnait ces célébrations de la foi et de l’espoir du retour. Autre prophète, Zacharie décrit la cité sainte en paix car « Dieu en personne protège son peuple et incarne la paix de la promesse ». On y trouve le descriptif de la paix partagée au milieu des festivités accompagnées par une jeunesse en liesse et en danse.
Il est noté bien souvent que les prophéties de la première alliance décrite par la Torah juive sont plus expressives pour la place accordée aux danseurs dans les célébrations religieuses du peuple juif.
2 - Dans les évangiles on parle moins de la danse comme manifestation spirituelle de la foi chrétienne. Tradition orientale et antique dans l’église, on retrouve sans cesse les danses religieuses qui accompagnaient les manifestations majeures de l’année liturgique. Avec un relent de crainte à vouloir épouser les pratiques païennes des liturgies antiques vouées aux polythéismes primitifs de l’humanité et montrées sous le signe de la danse. Les fêtes avec le feu de la Saint-Jean-Baptiste, les processions de la Fête-Dieu, les mariages dans les familles, les défilés des géants et de San Panzar, sont parmi les multiples expressions dansées en présence de figurants costumés qui unissent le pas cadencé à celui des rituels traditionnels apportés à la traduction festive de ces fêtes religieuses et profanes tout au long de l’année.
La danse et le danseur s’exhibent comme des acteurs légitimes de la fête basque depuis des siècles de leur histoire (sans oublier la « danse d’honneur » pendant la messe, à l’Offertoire, au Pays Basque, ndlr.).