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Poésie de la semaine
Daniel Ancelet : après la Fontaine St-Charles, des Fleurs pour l'arrière-saison
Daniel Ancelet : après la Fontaine St-Charles, des Fleurs pour l'arrière-saison

| Alexandre de La Cerda 510 mots

Daniel Ancelet : après la Fontaine St-Charles, des Fleurs pour l'arrière-saison

La parution de son nouveau recueil de poèmes, le dix-neuvième, « Des fleurs pour l'arrière-saison » nous offre des pages de pur plaisir « à savourer goutte à goutte », à l’image de ses lecteurs épris de saine et poétique gastronomie :

« Heureux qui comme Ulysse a goûté ce potage
Où la moelle fondait au milieu d’un croûton
Puis après a mordu la couenne d’un jambon
Avant de terminer sur un noble fromage.

Quand reverrai-je, hélas, les lieux de mon jeune âge,
Où j’appris à me servir d’un tire-bouchon,
En faisant les yeux doux aux yeux gras d’un bouillon
Ou au petit agneau folâtrant dans l’herbage.

Plus me plaît le banquet offert par nos aïeux,
Que des nouveaux cuistots les mets audacieux »...

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Daniel Ancelet et Maider Arostéguy à la fontaine St-Charles ©
Ancelet Maider Arostéguy fontaine St Charles.jpg

Il faut dire que le quartier Saint-Charles s’avère propice à la gastronomie par la richesse de son offre en matière de métiers de bouche, ainsi qu’à la poésie grâce à l’inauguration récente de la nouvelle fontaine que Daniel Ancelet avait ornée de ses quatrains :

« Voici dans ce miroir liquide
Le ciel pour y mirer la fleur,
Liant dans la vasque limpide
La musique avec la couleur.

Dans l’eau claire et les pierres blondes
Il semble que mûrit le fruit
Qu’au-delà de ce rideau d’ondes
Le songe attendait de l’esprit. »

Car, dès qu’il en a le loisir, Daniel Ancelet se hâte de retrouver sa résidence du quartier Saint-Charles à Biarritz, à deux pas de la Villa Eugénie dont son bisaïeul fut un des constructeurs.  

Entre les sous-verres des plans de la « Résidence Impériale de Biarrits » et du Château de Pau dressés par le tout jeune – il n’avait pas trente ans - Gabriel Auguste Ancelet, nommé architecte de ces prestigieux bâtiments de la Couronne par Napoléon III en janvier 1858, la verve poétique s’épanouit au parfum des « fleurs pour l'arrière-saison » : 

« Qu’importe cet hiver qui fleurit en automne,
Cette rose à Noël au teint éblouissant
Imprime sur mon cœur que l’amour abandonne
Le portrait délicat d’un éternel printemps ».

Ce sont des flots de poésie dont nous submerge l’âme et l’oreille Daniel Ancelet, lauréat de l’Académie Française, du Prix des Trois Couronnes et de nombreux autres, toujours prompt à dédier à son interlocuteur quelque quatrain composé sur le vif avec sa jovialité coutumière.

Car, il a de qui tenir : si son bisaïeul architecte fréquenta Mérimée, et son grand-père Paul Fort – le prince des poètes et confident d’Edmond Rostand -, Daniel Ancelet est également l’arrière-petit-neveu de Victor Hugo. Et, dans le sillage de ses maîtres, il persiste et signe dans ce qui lui paraît être la règle d’un beau poème qui 
« murmure à l’oreille,
Après s’être posé,
Mille et une merveilles
Et autant de beautés.

Il tient par le mystère
Qu’il lui suffit d’un rien,
Pour capter la lumière,
Par le meilleur des liens

Le talent et la grâce
Se tiennent par la main,
Pour tracer dans l’espace
Le plus pur des chemins »…

« Des Fleurs pour l'Arrière-saison » (150 pages / 10 Euros) aux Editions Thierry Sajat à Paris, ouvrage disponible (avec quelques autres) à la Librairie Bookstore de Biarritz. Certains de ses poèmes sont diffusés sur www.radiobiarritz.fr 

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