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Tradition
Chrétiens d'Orient : qui sont-ils ?
Chrétiens d'Orient : qui sont-ils ?
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| François-Xavier Esponde 687 mots

Chrétiens d'Orient : qui sont-ils ?

Selon des chiffres publiés cette année, ils sont estimés par pays et toutes églises confondues à :

54 millions en Ethiopie, 9 millions en Inde, 7 millions en Egypte - parmi une floraison d’églises particulières -, 3 millions en Arménie, 1,5 million au Liban, 1,5 million en Syrie (avant la dispersion et l’exode de la moitié d’entre eux, dus à la guerre) 300 000 en Irak, 240 000 en Iran, 200 000 en Jordanie, 150 000 en Israël, 80 000 en Turquie et 50 000 en Palestine, sans pouvoir évaluer leur pléthorique diaspora sur tous les continents.

Leurs rites ont été forgés au fil de l’histoire depuis leurs origines, mais les traits théologiques et liturgiques sont hérités des premiers temps du christianisme.

A - Le rite byzantin, héritier des coutumes des églises de Jérusalem et de Constantinople sous l’influence de la communauté grecque orthodoxe, s’est développé dans tout l’Orient chrétien par la langue grecque.

Il est caractérisé par la divine liturgie dont la plus célèbre prière eucharistique vient de Jean Chrysostome. Les emprunts aux prières liturgiques issues des monastères sont portés par le chant choral, la pratique des sept sacrements et la fidélité au calendrier julien hérité de la Rome antique.

B – Le rite assyro chaldéen est diversement pratiqué. Chez les Chaldéens, le rite catholique est d’usage chez certains, d’autres tels les Assyriens sont liés aux usages orthodoxes issus du Patriarcat d’Antioche.

Proches des chrétiens venus du Judaïsme des commencements, ces communautés ont conservé l’araméen syriaque oriental dans leur liturgie.

On conserve encore aujourd’hui trois prières eucharistiques anciennes, celle dite d’Addaï et Mari, celle de Théodore de Mopsueste, et celle de Nestorius.

Au cours de la liturgie, on lit l’Evangile dans une rédaction compressée, des quatre versions du Nouveau Testament, sous le nom de “Diatessaron”.

Les débats autour du Concile d’Ephèse en 431 donnèrent naissance au mouvement nestorien qui, dès le Vème siècle, essaima hors de ces frontières, jusqu’en Inde et en Chine.

C – Les rites copte et éthiopien sous l’autorité du Patriarche d’Alexandrie sont inspirés de la figure de l’évangéliste Marc. Si les communautés coptes sont en majorité orthodoxes et se rencontrent en Egypte et en Ethiopie, les dialectes et les écritures sont distinctes.

Démotique en Egypte, guèze en Ethiopie.

Sous l’influence des monastères et des centres de pèlerinages, l’enseignement moral et esthétique a inspiré ces traditions chrétiennes.

En Ethiopie, certains livres apocryphes sont cités dans l’évaluation officielle des livres bibliques.

Dans le rite guèze, il existe des formes liturgiques diversifiées, autour de cinq célébrants autour de deux prêtres.

Et en fidélité à leur origine juive, de nombreuses pratiques rituelles et sociales ont voulu maintenir la circoncision, les offrandes liturgiques, le rappel des Tables de la Loi au cours des offices rythmés au son des tambours et des percussions.

D – le rite maronite inspiré par le moine Maron provient des IV –Vèmes siècles. Ce moine originaire d’Antioche est la référence première des chrétiens au Liban.

L’histoire de ces chrétiens demeure exceptionnelle : réfugiés dans les montagnes de ce pays lors des conquêtes musulmanes du VIIIème siècle, ces fidèles sont demeurés en lien avec l’église catholique en suivant la version syriaque de la Bible appelée « Peshitta », c’est à dire simple à comprendre par les gueux, le peuple des gens simples !

La figure du diacre Saint Ephrem, poète et musicien, inspire la prière des communautés syriaques issues de cette tradition.

 E – Les rites arménien et géorgien ont fleuri dans des pays lointains, évangélisés dès le IVème siècle. Proches par leur origine jusqu’en ce VIème siècle où leur destin commun se sépare lors des discussions issues du concile de Chalcédoine.

Dans la divine liturgie arménienne, il est possible d’user de l’orgue, à la différence des autres communautés orthodoxes. Les lustres flambants de lumière symbolisent la présence de l’Esprit Saint. Lors des célébrations durant plusieurs heures, il est d’usage de se conformer à une seule prière eucharistique, dite de Grégoire l’Illuminateur, le fondateur de cette communauté de chrétiens.

Parmi bien d’autres traditions en cet Orient millénaire, on peut mesurer le poids de l’histoire qui traverse la liturgie et prévaut chez ces fidèles comme un devoir de conformité à leur origine.

 

François-Xavier Esponde

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