Le feu d’artifice du 15 août à Biarritz constitue traditionnellement le point culminant de la saison estivale sur la côte basque… Et le pic des embouteillages dans l’agglomération ! Mais on pourrait se poser la question de l’origine de cette célèbre manifestation dans l’ancienne villégiature impériale.
Car, si l’Assomption et le Vœu de Louis XIII constituaient une véritable « fête nationale » sous l'Ancien Régime, ce jour férié avait été supprimé par la Révolution française, puis rétabli par Bonaparte : le hasard (en était-ce un ?) voulait que cette date fût également son anniversaire, car le futur empereur était né le 15 août 1769 à Ajaccio ! Et, Biarritz, la villégiature impériale de Napoléon III et d’Eugénie ne se devait-elle pas également de célébrer cette fête de leur dynastie qui rejoignait, finalement celle de la monarchie antérieure qui avait une origine religieuse ?
Cette fête nationale de « Saint-Napoléon », instituée par Napoléon Ier en 1806 fut fixée au 15 août, date anniversaire de la signature du Concordat de 1801 (qui avait mis fin, du moins officiellement, au schisme religieux entre prêtres constitutionnels et réfractaires) et jour anniversaire de la naissance de l’Empereur. Ce jour-là, dans chaque commune, le ministre du culte devait donner un discours, une procession était organisée et un Te Deum entonné solennellement. Les autorités civiles, militaires et judiciaires devaient assister à cette cérémonie. Mais il s'avéra difficile de trouver un saint Napoléon. C'est le cardinal-légat Caprara, très inspiré, qui « trouva » mention, dans le martyrologe de Benoît XIV, d'un martyr « Néopole » ou Neopolus. Le prénom de l’Empereur serait provenu de ce Neopolus, dont la prononciation avait évolué au fil du temps (Napoléo en Italie au Moyen Âge) pour devenir Napoleone en italien !
Célébrée jusqu'en 1813, cette fête de la Saint-Napoléon sera supprimée sous la Restauration, puis rétablie par le Second Empire en 1852 afin de « réunir tous les esprits dans le sentiment commun de la gloire nationale » : aumônes aux pauvres, messe, revues militaires, jeux et divertissements publics se succèdent dans la journée. Si la dernière Saint-Napoléon fut célébrée en 1869, le célèbre feu d'artifice du 15 août, grand rendez-vous incontournable de l'été à Biarritz, semble en constituer un beau reste qui continue d'animer l'ancienne villégiature impériale...
Mais il est d'autres 15 août historiques : outre l'année 778 qui vit la victoire des Vascons sur l'armée de Charlemagne à Ibañeta (voyez notre article dans la rubrique « histoire »), en 1683, agenouillé devant l'icône miraculeuse de Czestochowa, le roi de Pologne Jean III Sobieski priait pour l’heureuse issue des combats avant d’aller libérer Vienne assiégée par l'armée des Turcs ottomans lancés à la conquête de l'Europe au nom du sultan et d'Allah. La victoire finale interviendra le 12 septembre, lorsque Sobieski, sabre au clair, déboule à la tête de ses fameux « hussards volants » sur le camp du vizir. La roue de l’Histoire…