0
Une tradition
Bayonne : les chanoines à la cathédrale
Bayonne : les chanoines à la cathédrale

| François-Xavier Esponde 981 mots

Bayonne : les chanoines à la cathédrale

Evoquer aujourd’hui cette honorable institution datée et oubliée pour la plupart est un retour dans le temps de l’histoire du diocèse de Bayonne.
Jadis Bayonne-Lescar-Oloron eurent leur chapitre cathédral autour de l’évêque du lieu qui au fil du temps se transporta à Bayonne où désormais les institutions furent centralisées autour du seul évêque de Bayonne-Lescar-Oloron. à savoir pour Lescar à partir de 1801 et Oloron 1792.

On n’évoque depuis que le dit évêque régnant de Bayonne exerce sa fonction dans un diocèse basco-béarnais d’amplitude.
Napoléon étant passé dans les travées des églises et des cathédrales la réforme napoléonienne eut ses effets directs sur la gestion et le choix des candidats aux postes épiscopaux diocésains.

Le chapitre cathédral de Bayonne s’enrichit de la présence de ces vénérables venus du grand diocèse, basco-béarnais acquis à l’office en latin, et à ces adaptations liturgiques basques et sans doute béarnaises du diocèse.

Les fêtes des anciens diocèses étaient célébrées in situ selon le rituel diocésain toujours existant où les premiers évêques fondateurs des trois diocèses, Grat à Oloron, Léon à Bayonne, Julien à Lescar y furent recommandés à la dévotion des fidèles.

Le propre des chanoines étant de le rappeler et de les célébrer à date fixe parmi les autres saintetés romaines communément priées dans les églises diocésaines.

Le service divin quotidien faisait l’objet attentionné de leur prière, plusieurs fois par jour, ponctué d’une présence suivie en la cathédrale où ils furent confesseurs, exorcistes, maîtres du chœur des enfants, et parfois gestionnaires des œuvres diocésaines, écoles; dispensaires, actions éducatives et charitables.
La célèbre rue des Prébendes à Bayonne porte leur souvenir, car nombre de ces appartements étaient occupés par ces chanoines, comme en la rue des Faures, rue Notre-Dame, rue d’Espagne où ils se retiraient après l’office cathédral.

Le clergé nombreux en ces années là occupant les fonctions vitales de la vie ecclésiale, les civils comptaient somme toute comme assistants et soutiens de ces vénérables sans ambition de vouloir les remplacer dans leurs tâches.

Le chanoine était un dignitaire du diocèse, porté par sa soutane et une aube ouvragée, de dentelles, du rochet, et du camail, de la barrette canonique, et d’une croix pectorale capitulaire qui laissait penser à des épiscopes d’un cénacle particulier attaché à l’évêque diocésain, à son service et à sa dévotion.

Tous les chanoines étant désignés par l’évêque en fonction, leur devoir de retour correspondait à la reconnaissance de leur distinction obtenue du pontife régnant dans l’exercice de sa mission.

Le chanoine disposait de plus d’un droit particulier lui accordant quelques bénéfices en sus des prébendes attachées à sa fonction,
Ce qui put dans le passé susciter convoitises et vexations dans le corps des notabilités diocésaines.

Le partage des tâches ayant son revers inattendu des sensibilités peu ou prou acquises aux décisions souveraines de l’évêque dans sa fonction.

Chanoines titulaires pour les uns, chanoines honoraires pour les autres, les devoirs de la fonction n’étaient pas les mêmes.
Au faîte des appelés tous n’étant pas élus, dans le corps ecclésiastique nombreux en ces temps d’avant le Concile Vatican II, il se disait en effet que le temps des nominations de l’année était suivi avec gravité, on attendait parfois la délibération du Saint Esprit sans obtenir en retour la promotion espérée de toute carrière personnelle, la voie ecclésiastique n’en faisant pas exception !

Parvenus à l’âge canonique, ces chanoines promus à la tâche remplissait leur fonction à la cathédrale entourant l’évêque lors des messes anniversaires, les ordinations, les festivités solennelles, et tout particulièrement lors de la semaine sainte, des fêtes de l’année liturgique tout au long de l’année. Saint Léon en était unique, exceptionnelle et célébrée avec un faste singulier.

Le chanoine était attaché à sa stalle et à sa place d’honneur que nul autre que lui n’eut occupée par maladresse, aux réunions privées dans la salle capitulaire attenante à la sacristie, chapelle toujours existante, où le cénacle se réunissait pour leur mission à l’abri de toute intrusion ou indiscrétion totalement interdite aux malvenus.

Les messes pontificales désormais datées leur donnait l’occasion de figurer dans le choeur cathédral autour de l’évêque et leur présence ou leur absence donnait lieu à commentaire.

Le président du chapitre présidant comme le veut toute institution, l’office célébré chaque jour réunissait le cercle des fidèles habitués de cet échange spirituel entretenant la vie de cet espace public fait de rencontres, de visites et de passants au rythme imprévisible.

La chorale du lieu, la maîtrise épiscopale, la présence des confréries, des associations de fidèles, des mouvements de l’enfance et de congrégations attachées à la cathédrale donnaient de le dimension à l’édifice et aux liturgies solennelles présidées par l’évêque avec sa noria d’enfants de chœur , de thuriféraires, et de figurants liturgiques associés à ces célébrations d’envergure.

Le temps n’étant pas compté, ne demandez pas la durée de ces cérémonies, elles emplissaient le cœur des assistants, disposant pour chacun de leur propre siège, ces chaises portées par chaque famille, occupées par leurs familiers, dans cette ambiance musicale où les organistes se succédaient aux grandes orgues ou à l’orgue de chœur.

Nombre de ces musiciens de talent étaient des noms connus.
Titulaire des orgues cathédrales était un droit obtenu par désignation de l’évêque, et peu laissé à quelque improvisation.
Bayonne n’avait en ces années que deux églises majeures, la Cathédrale et Saint-André, les chapelles paroissiales de Saint Amand et Saint Léon de création récente viendront plus tard.

Les autres chapelles, celle de l’hôpital, des couvents de la ville, du carmel, du séminaire, des cliniques étaient destinées aux habitués de ces lieux et concernaient peu la vie propre de la cathédrale proprement dite.
Les chanoines disposaient de leur lieu de sépulture au cimetière de Saint Léon, où sur la pierre tombale on peut reconnaître quelques noms illustres de ceux qui firent don des dernières années de leur vie à la Cathédrale du diocèse où beaucoup avaient été ordonnés dans leur prime jeunesse.

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription