- On fête Anne et Joachim le 26 juillet selon le calendrier romain, et le 9 septembre dans la tradition chrétienne orientale, plus ancienne. Les parents de Marie « la toute belle » sont qualifiés comme « les justes ancêtres de Dieu » dans la transmission orthodoxe.
Si les évangiles ne mentionnent pas les parents de Marie comme tels, l’Evangile apocryphe de Jacques est bien plus disert sur leur compte. Selon la légende le couple se présenta au Temple de Jérusalem, sans enfant pour apporter leur offrande comme d’usage dans les cultes orientaux en lors des pèlerinages accomplis chaque année. Mais le Grand Prêtre du lieu chassa le malheureux couple sans enfant et considéré comme peu recommandable pour un oriental pour qui l’enfant donne aux parents sa pleine reconnaissance.
Anne et Joachim choisiront de rejoindre le désert, lieu d’expiation et de renoncement.
Mais un ange apparut aux jeunes gens faisant promesse de l’enfant qui naîtrait comme étant le fruit de la volonté divine.
Le couple s’étreindra à « la Porte Dorée de Jérusalem », dit encore le texte apocryphe et le miracle survint : Anne enceinte mit au monde Marie…
Nous sommes en Orient, et la naissance de tout enfant est la volonté de... l’Eternel, rien ne pouvant l’entraver sinon confirmer par chaque naissance cette force intérieure qui rend le miracle possible.
Les artistes, eux aussi plus « diserts » que les théologiens sur cette naissance exceptionnelle, donneront comme Giotto un panorama visuel aux personnages bibliques particulièrement admirés en Italie à Padoue et à Grenade en Espagne : Joachim est flanqué d’une canne de marche et de « gouvernement » pour guider selon les volontés divines, les pas de l’enfant Marie et de sa mère Anne.
Ne sourions pas, tout cela est dans la psychologie humaine lors de toute naissance d’un nouveau-né, fruit du mystère invisible de chaque vie dès l’origine.
Les papes entretinrent des rapports complexes avec les cultes d’Anne et Joachim : Pie V exclut la dévotion à Anne du Calendrier Romain, mais en 1584, Grégoire XIII ajouta ce culte refusé initialement aux deux parents. Leur statut restera cependant marginalisé bien longtemps à la troisième classe pour les dévotions des fidèles, partagés par le merveilleux et le secret divin qui l’entretient. On leur préférait d’autres figures bibliques plus habituées.
Il faudra attendre la nouvelle Réforme du Calendrier Romain de 1969 pour faire une place personnelle aux parents de Marie dans les dévotions portées à leur mémoire.
Les musulmans semblent avoir accordé à Anne très tôt la reconnaissance « d’imran » dans la sourate 3 du Coran et de « membre de la famille d’Imran, fleurissant, épanoui et prospère », qui lui donnait un rang, un rôle et une gratification divine, sous la protection de l’Eternel contre le diable, le banni !
Cette désignation biblique était déjà attribuée dans les traditions aux parents de Moïse et par suite aux parents de Marie, Mère de Jésus.
Le choix de ces patronages n’étant jamais le fruit du hasard dans la Bible, on pressent la force symbolique et réelle contenue dans les références historiques apportées à Marie dans sa mission divine auprès de son Fils...
Dans les terres de Bretagne, la figure d’Anne est l’objet d’un culte ancien. Un des hauts lieux de pèlerinage est emprunté par les Bretons qui ne lésinent jamais à se rendre chez eux dans le Sanctuaire portant le nom d’Anne, particulièrement pendant l’été !
François-Xavier Esponde